Yémen – Dans son rôle d’Émissaire du HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, Angelina Jolie est au Yémen cette semaine pour attirer l’attention sur les conséquences dévastatrices sur la population civile du conflit qui dure depuis sept ans.
Le conflit prolongé au Yémen a entraîné de multiples crises qui affectent tous les aspects de la vie des populations. Il a fait des milliers de victimes civiles – en janvier 2022, un civil était tué ou blessé toutes les heures – et a engendré misère, faim et effondrement économique généralisés, poussant les Yéménites au bord du gouffre.
Aujourd’hui, deux Yéménites sur trois ont besoin d’une aide humanitaire pour survivre, soit 20 millions de personnes. Au moins 92% des Yéménites déplacés n’ont aucune source de revenus et doivent survivre avec moins de 40 dollars par mois.
Émissaire du HCR pour les réfugiés depuis 2011, Angelina Jolie est arrivée au Yémen le 6 mars pour une visite de trois jours. Elle a rencontré des Yéménites déplacés à l’intérieur du pays ainsi que des réfugiés dans le nord et le sud du pays.
Angelina Jolie a appelé toutes les parties en conflit à s’engager à respecter le droit humanitaire international. Elle les a également appelés à éviter de cibler les civils et à garantir un accès sans entrave à l’aide humanitaire pour toutes les personnes dans le besoin. Elle a également plaidé pour que la sécurité des civils qui fuient les zones de conflit soit garantie, ainsi que pour un règlement négocié de la crise.
Angelina Jolie a appelé la communauté internationale à accroître son soutien à la réponse humanitaire gravement sous-financée, en amont de la conférence de haut niveau des donateurs pour le Yémen qui se tiendra le 16 mars, et à redoubler d’efforts pour mettre fin à la violence. Plus de 4 millions de personnes ont été déplacées au cours des sept dernières années dans le pays.
Dans un site abritant des personnes déracinées dans le gouvernorat de Lahj, au sud du Yémen, des familles déplacées qui vivent dans des abris précaires ont raconté à l’Émissaire comment elles ont perdu leurs habitations, leurs proches et leurs moyens de subsistance. Elles ont décrit comment le conflit a brisé leurs espoirs. Mère de cinq enfants et déplacée de Taiz au cours des quatre dernières années, Mudeera a indiqué qu’aucun de ses enfants ne fréquente l’école, n’a de certificat de naissance ou n’a été vacciné. Chaque jour, elle se bat pour leur procurer autre chose que du thé et du pain.
Dans un autre site abritant des personnes déracinées au nord du Yémen, Angelina Jolie a rencontré Maryam, 65 ans, déplacée depuis 2016 et qui a perdu son mari dans le conflit. Elle a raconté à Angelina Jolie comment trois de ses petites-filles sont décédées faute de moyens pour la famille de payer les soins de santé dont elles avaient besoin.
Lors de sa visite et à l’occasion de la Journée internationale de la femme, Angelina Jolie a été témoin de l’impact désastreux de ce conflit sur les civils yéménites, en particulier les femmes et les filles, qui représentent plus de la moitié de la population déplacée. Déjà confrontées à des niveaux d’inégalités femmes-hommes et de discrimination parmi les pires au monde, leur détresse est aggravée par l’interminable conflit.
« Le niveau de souffrance humaine ici est inimaginable. Pour chaque jour où le terrible conflit du Yémen se poursuit, de plus en plus de vies innocentes sont perdues et davantage de personnes continuent à souffrir. Nous vivons dans un monde où la souffrance et l’horreur font les gros titres, mais où ces titres peuvent aussi donner lieu à des manifestations de compassion et de solidarité internationale. J’espère que cette compassion et cette solidarité s’étendront au peuple du Yémen, qui a besoin d’urgence d’une résolution rapide et pacifique de ce conflit – et aux autres personnes déplacées, où qu’elles se trouvent dans le monde », a déclaré Angelina Jolie.
« Avec plus de 80 millions de personnes déplacées dans le monde et des appels à l’aide sous-financés à l’échelle mondiale, nous devons de toute urgence trouver des solutions permettant de régler les conflits et de permettre aux personnes déplacées qui le souhaitent de retourner chez elles dans la dignité et la sécurité. »
Le HCR et ses partenaires restent sur le terrain au Yémen, apportant une aide vitale en fournissant des abris, une assistance en espèces et un soutien psychologique, ainsi que des programmes qui aident spécifiquement à protéger les enfants et à prévenir la violence contre les femmes. Alors que le HCR espère maintenir et étendre son soutien en 2022 dans un contexte d’escalade des combats, l’appel des Nations Unies pour le Yémen reste sous-financé.
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