Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Boris Cheshirkov – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 21 janvier 2022 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est vivement préoccupé par la détérioration des conditions de vie des réfugiés érythréens dans les camps du Tigré.
Après trois semaines sans possibilité d’accès en raison de la situation sécuritaire, le personnel du HCR a réussi à se rendre dans les camps de réfugiés de Mai Aini et d’Adi Harush dans la région du Tigré en Éthiopie en début de semaine, et ce pour la première fois depuis les récentes frappes aériennes sur les camps et leurs environs. Notre équipe y a rencontré des réfugiés terrifiés, luttant pour manger à leur faim, manquant de médicaments et n’ayant pas ou peu accès à l’eau potable.
Les réfugiés ont fait part au HCR de l’augmentation des décès évitables – plus de 20 au cours des six dernières semaines – en raison de la dégradation générale des conditions de vie, et en particulier du manque de médicaments et de services de santé. Les centres de santé des camps sont pour l’essentiel fermés depuis le début du mois de janvier, date à laquelle ils sont tombés à court de médicaments.
En raison du manque de carburant, l’eau potable ne peut être ni pompée, ni transportée par camion jusqu’aux camps. Les réfugiés doivent donc aller chercher de l’eau dans des ruisseaux qui s’assèchent rapidement, ce qui entraîne un risque important de maladies hydriques.
Malgré tous les efforts déployés, il est impossible d’approvisionner la région en nourriture, d’où un risque croissant de famine. Comme les vivres viennent à manquer dans les camps et qu’aucun stock supplémentaire n’est disponible, les réfugiés nous ont confié qu’ils avaient dû vendre leurs vêtements et leurs quelques biens pour tenter de se procurer de la nourriture.
Les services de base dont bénéficient les réfugiés érythréens dans les deux camps sont gravement compromis depuis de nombreux mois en raison de la situation sécuritaire. La situation désespérée dans ces camps est un exemple clair de l’impact du manque d’accès et d’approvisionnement qui affecte des millions de personnes déplacées ainsi que les habitants de toute cette région.
Le HCR a appelé à plusieurs reprises toutes les parties à un cessez-le-feu et a exigé la garantie d’un accès libre et sécurisé qui permettrait à l’organisation de transférer sur une base volontaire les plus de 25 000 réfugiés restés dans les camps vers un nouveau site fourni par le gouvernement éthiopien à Dabat, dans la région voisine d’Amhara. Peu d’avancées ont été observées en ce sens. Si de la nourriture, des médicaments, du carburant et d’autres articles ne peuvent être immédiatement acheminés, et si nous continuons à être dans l`impossibilité de relocaliser les réfugiés là où nous pouvons leur fournir une assistance indispensable, davantage de réfugiés mourront.
Nous nous faisons l’écho de l’appel lancé par l’ensemble des agences des Nations Unies afin que toutes les parties en Éthiopie s’engagent à protéger les civils et à respecter les droits humains et les libertés fondamentales de tous, y compris des réfugiés.
Les réfugiés ne doivent pas être pris en otage par ce conflit.
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