Le combat d’un réfugié afghan jusqu’aux Jeux Olympiques
Abdullah Sediqi est sans conteste un homme qui sait se battre. Il y a cinq ans, il laissait tout derrière lui pour fuir l’Afghanistan. Aujourd’hui athlète international de haut niveau, il fait partie de l’équipe olympique des réfugiés à Tokyo.
Abdullah Sediqi. © IOC
Nos remerciements à Taekwondo Vlaanderen pour l’interview avec Abdullah
La route vers les Jeux Olympiques n’aura pas été de tout repos. Abdullah est né en Afghanistan. Menacé par des gangs à cause de ses talents sportifs, le jeune taekwondoïste a dû fuir son pays. Son voyage vers l’Europe a été pour lui un véritable enfer.
« Ça a été éprouvant. Certains jours, j’ai marché pendant 12 heures sans m’arrêter. Aux frontières, il fallait à chaque fois attendre la peur au ventre. Il y avait très peu à manger, la pression, le stress. Mais j’avais l’espoir d’une vie meilleure et ça m’a aidé dans les moments difficiles. »
En Belgique, Abdullah a d’abord vécu dans un centre d’asile. Il s’est ensuite installé à Wilrijk, où il fait désormais partie de la ligue flamande de taekwondo, où il est entraîné parpar Alireza Nassrazadany. « Il fait ressortir le meilleur de moi-même en tant qu’athlète », confie Abdullah. « J’ai également tissé des liens presque familiaux avec le reste de l’équipe. En tant que membre de l’équipe olympique des réfugiés, je bénéficie d’une bourse du CIO (Comité international olympique). »
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Pendant son temps libre, Abdullah aime jouer au billard et aller au sauna. Un de ses amis, originaire de Bruxelles, est combattant MMA (Mixed Martial Arts), un sport de combat qui mélange des techniques issues de différents arts martiaux. « Avec lui, j’ose me battre », s’amuse Abdullah. « Puis, je lui apprends des choses sur le taekwondo. C’est juste pour le plaisir. Ça me fait du bien de pouvoir me changer un peu les idées. »
Projets futurs
Abdullah a connu une année difficile après avoir perdu sa mère, victime du coronavirus, en juin 2020. « Son décès a été un coup dur pour moi. Je ne l’avais pas vue depuis mon arrivée en Belgique et soudain, on m’annonce qu’elle est très malade. Elle nous a quitté peu de temps après. C’est dur. Mais je dois aller de l’avant. »
« Cette année a été difficile mais je recommence peu à peu à profiter de la vie. »
En se qualifiant pour les Jeux Olympiques de Tokyo, Abdullah a déjà réalisé un grand rêve. Il espère également acquérir à terme la nationalité belge et s’installer définitivement en Belgique.
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