Depuis des mois, le HCR s’inquiète pour la sécurité des résidents des camps de réfugiés de Shimelba et Hitsats, dans la région éthiopienne du Tigré. Pour la première fois depuis novembre 2020, nous avons pu accéder à ces camps, aujourd’hui complètement détruits.
Lors d’une mission conjointe dans la région avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), nous avons retrouvé les deux camps complètement détruits, et toutes les installations pour l’aide humanitaire pillées et vandalisées.
A Hitsats, la plupart des abris situés dans une zone appelée zone A, ainsi que les bureaux et la maison d’hôtes pour le personnel du HCR, ont été retrouvés réduits en cendres. La mission conjointe a confirmé les informations fournies par l’imagerie satellite et les témoignages des réfugiés au début de l’année 2021.
Le HCR est vivement préoccupé par le bien-être des réfugiés érythréens qui y résidaient et qui ont tous fui ces camps.
La mission conjointe a également pu se rendre dans la ville de Shiraro ; les réfugiés seraient dispersés dans la région et ont d’urgence besoin de sécurité et de soutien. Une mission ultérieure cherchera à identifier le nombre de personnes qui y vivent et évaluera la possibilité pour le HCR et l’Agence éthiopienne pour les réfugiés et les rapatriés (ARRA) de leur fournir une assistance et de planifier une relocalisation librement consentie.
Parmi quelque 20 000 réfugiés qui vivaient dans les deux camps de Hitsats et Shimelba au nord de l’Ethiopie avant la crise, plus de 7000 se sont déplacés par leurs propres moyens ou ont été aidés par les autorités éthiopiennes pour rejoindre les deux autres camps de réfugiés érythréens, Mai Aini et Adi Harush. De plus, nous sommes en contact avec plus de 2000 réfugiés qui ont fui Hitsats et Shimelba pour rejoindre Shire, Mekelle, Afar et Addis Abeba.
Dans les camps de Mai Aini et Adi Harush, des vivres et du matériel de secours ont été fournis aux réfugiés relocalisés. Ils vivent actuellement chez des proches, dans des écoles ou d’autres bâtiments communautaires au sein de ces camps déjà surpeuplés, ainsi que dans quelque 500 abris d’urgence récemment construits. Une centaine d’autres abris sont en cours de construction, mais leur nombre ne sera pas suffisant. L’identification urgente d’autres sites pour accueillir davantage de réfugiés est une priorité, surtout à l’approche de la saison des pluies.
Les services individuels du HCR en matière de réception, de soutien psychosocial et d’enregistrement ont rouvert dans les deux camps. Le HCR et ses partenaires renforcent les services de protection de l’enfance et de soutien aux victimes de violences sexistes.
Les autorités locales ont signalé la présence de quelque 95 000 Ethiopiens déplacés à l’intérieur de la zone administrative de Shiraro. Environ 47 000 personnes ont été enregistrées par les autorités le mois dernier, le reste de ce groupe étant arrivé depuis. A ce jour, la grande majorité des personnes déplacées internes vivent au sein de la communauté d’accueil, et quelque 30 000 d’entre elles vivent dans cinq camps. Dans le camp de Shimelba, l’équipe humanitaire a trouvé plus de 2000 personnes déplacées et des membres vulnérables de la communauté d’accueil qui avaient trouvé refuge dans le camp.
Toutes les personnes déplacées à Shiraro et à Shimelba ont d’urgence besoin d’une assistance vitale, y compris des vivres, des abris, des soins de santé, de l’eau et des équipements d’assainissement. Le HCR réitère l’appel conjoint des Nations Unies à toutes les parties afin qu’elles permettent de toute urgence la libre circulation des personnes affectées en quête de sécurité et d’assistance, que ce soit à l’intérieur du pays ou au-delà des frontières internationales, et ce indépendamment de leur origine ethnique. Nous appelons à ce que le droit de demander l’asile soit pleinement respecté.
Partager sur Facebook Partager sur Twitter