6 ans après le début du conflit, la situation au Yémen est plus difficile que jamais. Alors que les violences augmentent et que l’économie est en lambeaux, la population est menacée par une deuxième vague de coronavirus et une nouvelle épidémie de choléra.
Saeeda et son amie dans un camp pour déplacés internes à Amran, au Yémen. © UNHCR/Rawan Shaif
À ce jour, plus de 4 millions de Yéménites ont fui à l’intérieur de leur pays à cause du conflit. On estime que 1,2 million d’entre eux ont fui vers la ville de Marib, qui était jusqu’à récemment considérée comme relativement sûre. Mais ces derniers temps, les violences sont reparties à la hausse et les combats se rapprochent de Marib, où les personnes déplacées craignent de devoir fuir à nouveau.
Quelque 28 000 Yéménites ont fui leur pays. Le Yémen compte également 137 000 réfugiés, principalement originaires de la Corne de l’Afrique.
En deux mots : pas bien. Ce n’est pas pour rien que le Yémen est considéré comme la pire crise humanitaire au monde. Plus de 20 millions de personnes (près de 70% de la population) dépendent de l’aide humanitaire et plus de 12 millions de personnes nécessitent un soutien d’urgence. L’économie s’est complètement effondrée, et 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Deux familles déplacées sur trois n’ont pas de revenu. Ces six années de guerre ont également gravement endommagé les infrastructures et détruit un bon nombre de routes, maisons, écoles et hôpitaux.
Quelque 16 millions de Yéménites souffrent d’insécurité alimentaire et beaucoup sont au bord de la famine. La partie de la population déplacée est par ailleurs beaucoup plus exposée au risque de famine (jusqu’à quatre fois plus).
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Le Yémen n’a pas non plus été épargné par la pandémie de coronavirus. Lors de la première vague, le virus a fait 634 victimes. Les conditions de vie et d’hygiène déplorables augmentent le risque d’attraper le COVID-19 pour les personnes déplacées, les réfugiés et les communautés qui les accueillent.
Aujourd’hui, les chiffres sont de nouveau à la hausse : en mars, le Yémen a enregistré un nombre de cas positifs au coronavirus 22 fois supérieur au mois précédent. Après des années de conflit, seul la moitié des établissements de santé sont opérationnels. Le pays n’est donc pas prêt à affronter une deuxième vague d’une certaine ampleur.
Le pays doit également faire face à un autre problème : la saison des pluies débute en avril et elle pourrait entraîner une nouvelle épidémie de choléra. Le système de santé n’est tout simplement pas en mesure de gérer une telle situation en ce moment.
Comment le HCR opère-t-il en temps de COVID-19 ?
Près de 80% des personnes déplacées à l’intérieur du pays sont des femmes et des enfants. Plus de 7,4 millions d’enfants sont touchés par le conflit. Des centaines de milliers d’enfants souffrent de malnutrition sévère et risquent davantage de mourir de maladies. Toutes les dix minutes, un enfant de moins de cinq ans meurt de maladies qui peuvent être évitées.
Au Yémen, plus d’un quart des enfants ne sont actuellement pas scolarisés.
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Bien que l’accès humanitaire au Yémen soit limité par les autorités et qu’il y ait de nombreux obstacles logistiques, le HCR a pu jusqu’à présent rester sur place et apporter une aide essentielle aux personnes dans le besoin. Nous fournissons des abris d’urgence, des matelas, des couvertures, des ustensiles de cuisine ainsi que d’autres articles de première nécessité. Notre aide est acheminée vers les 20 provinces touchées par le conflit. Nous offrons également une assistance médicale et psychologique aux personnes déplacées. En outre, le HCR a augmenté son aide en espèces afin que les personnes les plus vulnérables puissent être autonomes dans les mois à venir.
Mais les problèmes continuent de s’accumuler. La conférence des donateurs organisée le 1er mars dernier n’a permis de récolter que la moitié des 3,2 milliards d’euros nécessaires pour résoudre la pire famine que le monde ait connue depuis des décennies. Le HCR pourrait être contraint de réduire une partie de son aide en raison du manque de financement actuel.
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