Ce mois-ci, il y aura déjà deux ans, qu’en quelques semaines plus de 740 000 Rohingyas ont franchi la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh.
Ce mois-ci, il y aura déjà deux ans, qu’en quelques semaines plus de 740 000 Rohingyas ont franchi la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh. Ils ont massivement fui la violence: leurs villages ont été saccagés et brûlés, des femmes ont été violées et de nombreuses personnes n’ont pas survécu à la violence. Ayesha a perdu ses parents et s’occupe aujourd’hui de son frère et de sa sœur.
Ayesha s’assoit patiemment sur un tapis bleu dans un petit abri de bambou et de plastique. Elle instruit son frère et sa sœur. Elle a 19 ans et est leur seule parent.
Amina, 11 ans, se rend dans un centre local d’apprentissage deux heures par jour. Rashed, sept ans, n’a pas encore de place à l’école.
Les sœurs et leur frère ont perdu leurs deux parents au Myanmar et ont ensuite été contraints de fuir en 2017. Malheureusement, leur situation n’est pas unique : de nombreuses familles se sont retrouvées, sans parents adultes, avec l’ainé en charge de ses frères et soeurs.
« J’ai perdu ma mère quand j’étais enfant et je ne pouvais pas aller à l’école « , explique Ayesha. « Mais j’aiderai mon frère et ma soeur autant que possible. »
Depuis l’arrivée de plus de 700 000 réfugiés rohingyas en août 2017, le HCR et ses partenaires se sont engagés à garantir l’accès à l’éducation.
C’est un défi important car plus de 55% des réfugiés rohingyas ont moins de 18 ans et 41% ont moins de 11 ans.
Jusqu’à présent, nous avons enregistré plus de 62 000 enfants. Nous avons aidé à construire, à engager du personnel et à gérer 426 salles de classe, 58 centres de jeunesse et 1 204 crèches.
« C’est vraiment dur de vivre comme ça. Mon père me manque. Ma mère me manque. »
Au cours des deux dernières années, le HCR a également nommé 1 257 enseignants de la communauté rohingya et des régions adjacentes au Bangladesh. Nous leur avons appris comment réagir face à cette situation d’urgence unique en leur enseignant des compétences essentielles comme le soutien psychosocial.
Cependant, il existe de grandes différences concernant les opportunités d’éducation. Environ 36% des enfants rohingyas âgés de 3 à 14 ans n’ont pas accès à l’enseignement primaire, tandis que plus de 91% sont scolarisés entre 15 et 24 ans.
Le HCR est déterminé à faire en sorte qu’aucune génération de Rohingyas ne soit perdue, mais l’ampleur de la crise et les politiques restrictives limitent l’accès à l’éducation. Les centres d’apprentissage servent souvent de solution provisoire, entre temps nous discutons activement avec le gouvernement du Bangladesh de la mise en place de parcours éducatifs plus officiels, plus facile d’accès et reconnus par l’obtention d’un diplôme.
Ayesha n’a jamais été scolarisée, mais s’efforce d’offrir à son frère et à sa sœur les meilleures opportunités possibles. Elle espère que sa sœur pourra poursuivre ses études au centre d’apprentissage et que son frère pourra aller à l’école dans un avenir proche.
« C’est vraiment dur de vivre comme ça. Mon père me manque. Ma mère me manque, dit Ayesha. « Mon petit frère et ma petite sœur sont tout ce que j’ai, et sont ceux pour qui je vis. »
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