Education et responsabilisation, un enjeu fondamental pour les femmes et fillettes réfugiées, rappelle le HCR à l'occasion de la Journée internationale de la femme
Education et responsabilisation, un enjeu fondamental pour les femmes et fillettes réfugiées, rappelle le HCR à l'occasion de la Journée internationale de la femme
GENEVE, 8 mars (HCR) - L'agence de l'ONU pour les réfugiés célèbre aujourd'hui la Journée internationale de la femme à travers divers événements impliquant des femmes réfugiées aux quatre coins du monde, en mettant l'accent sur l'importance de l'éducation et de la prise de responsabilités pour les femmes et les fillettes réfugiées.
Dans son discours de commémoration de cette Journée du 8 mars, Wendy Chamberlin, Haut Commissaire par intérim, déclare : « Cette journée nous donne l'occasion de mesurer les progrès accomplis et ce qu'il reste à faire dans le domaine de l'égalité des sexes, de la parité et de la responsabilisation des femmes. »
Elle relève que le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a ouvert la Conférence de suivi et d'évaluation Beijing + 10 à New York par ces mots : « Il n'existe aucun autre outil de développement aussi efficace que la délégation de pouvoir aux femmes. » La conférence, qui se déroule du 28 février au 11 mars, est organisée par la Commission de la condition de la femme de l'ONU pour suivre la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action de la quatrième Conférence mondiale sur la femme qui s'est tenue à Beijing (Pékin) en 1995.
Le thème de la Journée internationale de la femme étant cette année « Egalité des sexes : construire un avenir plus sûr », le HCR a choisi de privilégier le rôle de l'éducation et de la prise de responsabilités pour les femmes et fillettes réfugiées. « L'éducation est essentielle pour préparer les fillettes à se protéger et à gérer leur vie, » explique W. Chamberlin. « Elle leur permet aussi d'aspirer et d'accéder à des postes à responsabilités pour participer au processus décisionnel. »
Le Haut Commissaire par intérim a également annoncé la création par le HCR d'un Prix de la parité qui sera remis en juin. Ce prix récompensera trois initiatives nationales visant à promouvoir l'accès des femmes et des fillettes à l'éducation et aux responsabilités à travers des activités innovantes.
En attendant, une multitude d'événements ont lieu à travers le monde pour marquer cette Journée de la femme, allant des concours de formation professionnelle aux ateliers de santé de la femme, des séminaires sur l'éducation des filles aux débats sur le rôle des femmes rapatriées, avec même des tentatives de la part des hommes pour soulager le fardeau du sexe 'faible'.
A Moscou, le HCR a ainsi organisé une conférence permettant à des femmes afghanes, iraquiennes et nigérianes réfugiées et en demande d'asile de débattre des possibilités de retour qui leur sont proposées. La discussion leur a fourni des informations et des options pour qu'elles décident par elles-mêmes de leur avenir, ainsi qu'un réseau de contacts et de soutien auquel elles ont rarement accès.
« Beaucoup de femmes réfugiées sont isolées, y compris de leurs compatriotes, car elles sont dispersées dans la ville et ne disposent pas de structures communautaires solides. Il est essentiel pour elles d'entendre différents points de vue et opinions sur les questions qui les concernent de si près, » explique Karima Saoudyn, militante féministe afghane à Moscou.
Un concours de coiffure s'est par ailleurs tenu dans la capitale russe, avec des participantes du cours de coiffure financé par le HCR dans le cadre des projets de formation professionnelle mis en place par l'agence pour aider les femmes réfugiées et en demande d'asile à devenir autosuffisantes.
A Apartadó, en Colombie, le HCR et ses partenaires organisent des ateliers sur la prévention du cancer et sur l'hygiène sexuelle et le comportement procréateur à l'attention des femmes déplacées et de celles des communautés d'accueil. Les formateurs du projet Pédagogie et Protection infantile du HCR suivent aussi des ateliers sur les droits des femmes et des fillettes. Une pièce de théâtre sur les droits des femmes, un match de football féminin et deux concerts figurent également au programme.
En Ouganda, le HCR conduit des séminaires de sensibilisation sur les droits des femmes, l'éducation des filles et les violences sexuelles ou sexistes. En Sierra Leone, dans la zone d'installation de réfugiés de Kissy Town, une table ronde traitera de la prise de responsabilités des femmes sous l'angle du développement durable dans les domaines de l'éducation, l'emploi, la sécurité alimentaire, la santé et le VIH/SIDA.
Le camp de Kakuma, au Kenya, organise une rencontre pour permettre aux femmes réfugiées de s'exprimer sur la possibilité d'un retour au Soudan méridional et sur le rôle qu'elles comptent tenir une fois rentrées. Le camp de Dadaab a lancé une campagne d'information sur le VIH/SIDA et une remise de prix aux personnes ayant oeuvré à l'éducation des filles dans les camps de réfugiés.
Au Népal, les lauréats d'un concours d'affiche pour la campagne de décembre « 16 jours d'élimination de la violence contre les femmes » recevront des tee-shirts portant les slogans « Eduquer une femme, c'est éduquer la communauté » et « Hommes et femmes sont les deux roues d'une même carriole ». Le bureau du HCR au Népal et le Forum des femmes réfugiées du Bhoutan vont aussi organiser des débats sur la responsabilisation des femmes, tandis que le Forum des enfants joueront des scènes de théâtre traitant des violences domestiques et du mariage forcé des enfants.
En Argentine, les projecteurs ont été braqués sur les femmes réfugiées qui gèrent des projets de micro crédit financés par le HCR, avec la visite de l'acteur Osvaldo Laport qui les a félicitées de chercher courageusement à s'intégrer dans une nouvelle société.
Les rôles traditionnels ont été inversés à Guiglo, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, dans le cadre d'une campagne visant à alléger les lourdes tâches qui incombent aux femmes réfugiées. Les hommes ont balayé la rue principale du campement et participé à un concours de cuisine, pendant que les femmes réfugiées et les travailleuses humanitaires s'affrontaient dans un match de handball.
Au Tchad, au Libéria et en Tanzanie, les réfugiées ont fêté la Journée internationale de la femme avec des parades de rue et des activités culturelles ou sportives, tandis qu'un forum public au Japon et un stand d'information avec l'ONU au Mexique participaient à la prise de conscience des droits des femmes et de leur contribution à la société.