Conférence sur l'Iraq : Les participants à la conférence reconnaissent le besoin urgent d'aider les quatre millions d'Iraquiens déplacés, indique le HCR
Conférence sur l'Iraq : Les participants à la conférence reconnaissent le besoin urgent d'aider les quatre millions d'Iraquiens déplacés, indique le HCR
GENEVE, 18 avril (UNHCR) - Une conférence internationale organisée par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et consacrée aux besoins humanitaires des personnes ayant dû fuir leur foyer en Iraq a pris fin mercredi. Elle s'est conclue par un accord sur le besoin urgent d'aider près de quatre millions d'Iraquiens qui ont fui vers les pays voisins ou ailleurs à l'intérieur de l'Iraq.
« C'est vraiment une approche humanitaire qui nous a permis de travailler ensemble, d'oeuvrer ensemble et de nous engager pour le même objectif : les personnes qui sont au coeur de nos préoccupations, les Iraquiens déplacés à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iraq », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres, lors de la conférence de presse qui a clôturé la réunion à laquelle ont participé des représentants de 60 pays.
António Guterres, qui a présidé cette conférence de deux jours, a affirmé que la nécessité d'endiguer le déplacement continu des Iraquiens, tout en assurant que les déracinés reçoivent une assistance humanitaire, avait été reconnue. Il a également déclaré que les participants à la conférence étaient tombés d'accord sur le fait que la communauté internationale devait aider les pays voisins de l'Iraq, qui supportent la plus grande partie du fardeau que représente l'accueil des réfugiés iraquiens, en particulier la Syrie et la Jordanie.
« Vous avez mis en évidence l'urgence de satisfaire les besoins humanitaires de près de 1,9 million de personnes déplacées internes en Iraq et de deux millions de réfugiés à l'étranger, en particulier des femmes et des enfants, confirmant la reconnaissance internationale de la gravité de cette situation », a déclaré le Haut Commissaire de l'UNHCR à quelque 450 délégués lors de la clôture de la conférence.
António Guterres a également accueilli favorablement l'annonce faite par l'Iraq pendant la conférence du lancement d'un programme de 25 millions de dollars - pendant la première phase - pour assister les déplacés iraquiens. Ce programme prévoit l'établissement de bureaux dans les pays d'accueil pour assister les réfugiés iraquiens dans les domaines de la santé et de l'éducation, ainsi que pour leur fournir les documents nécessaires pour accéder à divers services et pour voyager.
« Le Gouvernement [iraquien] est prêt et s'engage à prendre le rôle de chef de file dans la réponse apportée aux besoins des Iraquiens déplacés dans le pays et à l'étranger, et dans l'amélioration de leurs conditions », a-t-il ajouté.
La conférence a ouvert par un appel de l'UNHCR pour une réponse internationale durable, exhaustive et coordonnée à la crise humanitaire - le déplacement de population le plus important depuis la guerre ayant suivi par la création d'Israël en 1948.
Nombre d'Iraquiens ont été déplacés avant la chute du régime précédent, en 2003. Entre 2003 et 2005, plus de 300 000 Iraquiens sont rentrés chez eux et ont commencé à reconstruire leur vie, a-t-il continué. Mais aujourd'hui cette tendance s'est tragiquement inversée, particulièrement depuis l'attaque à la bombe survenue à Samarra, en février 2006. Depuis, on estime que près de 750 000 personnes ont fui leur foyer, et que près de 50 000 nouvelles sont déplacées chaque mois.
« Il a été largement reconnu que l'intégration locale d'un si grand nombre d'Iraquiens dans les pays d'asile n'est pas une option, et que la réinstallation concernera en priorité les plus vulnérables », a indiqué António Guterres. « Tous ont souligné que la solution préférable pour l'écrasante majorité des réfugiés iraquiens sera un retour volontaire. »
« Cependant, la conférence a appelé tous les pays hôtes, y compris ceux qui ne sont pas à proximité, à continuer d'assurer protection, aide humanitaire et hospitalité aux Iraquiens jusqu'au moment où les conditions auront été réunies pour permettre leur retour volontaire dans la sécurité et la dignité », a-t-il affirmé aux représentants des gouvernements ainsi que des organisations internationales et non gouvernementales.
António Guterres a indiqué qu'une inquiétude particulière avait été exprimée au sujet des réfugiés palestiniens qui ont été déplacés de leurs maisons en Iraq. Ils sont la cible de harcèlement depuis la chute du Président Saddam Hussein en 2003 et nombre d'entre eux sont maintenant bloqués aux frontières avec les pays voisins. Ils ont été forcés de quitter leurs maisons en Iraq, mais se voient refuser l'entrée dans les pays qui accueillent déjà des millions de réfugiés palestiniens. Le Gouvernement iraquien a indiqué lors de la conférence qu'il renforcerait la protection de ces réfugiés palestiniens.
António Guterres a indiqué espérer que la reconnaissance de la communauté internationale pour la charge assumée par les pays hôtes - la Syrie accueillant 1,2 million d'Iraquiens et la Jordanie hébergeant 750 000 personnes - se traduirait bientôt en un soutien financier pour les réfugiés iraquiens et les pays hôtes. Il a aussi déclaré espérer voir une augmentation du nombre de réinstallations dans des pays tiers, qui sont nécessaires pour les réfugiés les plus vulnérables.
Le travail humanitaire à l'intérieur de l'Iraq est difficile à cause de la situation sécuritaire, mais le chef de l'UNHCR a indiqué que les délégués présents lors de la conférence avait favorablement accueilli l'approbation récente du Cadre stratégique pour l'action humanitaire en Iraq par les Nations Unies et ses partenaires, qui est destiné à soutenir le développement de l'aide à l'intérieur de l'Iraq.
Cependant, comme António Guterres l'a noté dans son discours d'ouverture, il a ainsi été reconnu que les problèmes humanitaires reflétaient le besoin d'une solution politique à l'intérieur de l'Iraq. « Vous avez exprimé une profonde préoccupation concernant la situation à l'intérieur de l'Iraq et appelé à une action urgente par le Gouvernement iraquien et toutes les parties concernées pour trouver une solution durable basée sur une réconciliation nationale », a-t-il dit.