Des tentes livrées aux familles affectées par le typhon pour qu'elles restent regroupées
Des tentes livrées aux familles affectées par le typhon pour qu'elles restent regroupées
SANTO NINO, Philippines, 21 novembre (HCR) - La famille Catindoy pensait qu'elle serait sortie d'affaire quand son patriarche a été retrouvé parmi les décombres du typhon Haiyan et qu'il leur a été rendu.
Mais une semaine après, il est décédé. Son corps se trouve à l'église avant d'être enterré. Sa famille reste déplacée et elle est incertaine pour son avenir.
Le HCR travaille avec les autorités philippines pour fournir un abri temporaire à des personnes vulnérables comme lui. Lundi, le HCR avait envoyé quelque 500 tentes et 4 000 bâches en plastique qui étaient destinées aux rescapés du typhon à Tanauan, au sud de Tacloban dans la province de Leyte. Les tentes seront montées dans des sites identifiés par le maire de la communauté locale.
Quand elle aura reçu cette tente, cela signifiera qu'une charge sera retirée des épaules d'Elena Ada Catindoy, qui est désormais veuve. Il y a encore deux semaines, cette grand-mère âgée de 61 ans menait une vie normale à San Roque, un village côtier à Tanauan. Elle vendait des légumes cuits pour gagner sa vie alors que son mari collectait et vendait des coquilles de noix de coco.
Sa vie a été bouleversée par le typhon. La plupart de la famille avait suivi l'alerte en évacuant à l'avance vers une église située non loin de Santo Nino. Mais le mari d'Elena était têtu. « Quatre fois, nous lui avons demandé de venir avec nous, mais il a refusé. Il voulait rester et protéger ses coquilles de noix de coco », a déclaré Elena. « Quand le typhon est arrivé, le niveau d'eau est monté et il a été frappé par le toit en acier et d'autres pièces massives. »
Au moment où il a été secouru, l'homme âgé de 71 ans avait perdu des doigts et son corps était couvert de profondes ecchymoses et de coupures. Ils l'ont ramené à l'église et ont traité ses blessures dans un dispensaire situé à proximité. Mais, en fin de semaine dernière, il crachait du sang. Il est mort dimanche matin, la famille pense qu'il a souffert d'une hémorragie interne.
Aujourd'hui, la famille vit un centre d'hébergement temporaire à l'église de Santo Nino. Quand ils ne sont pas en larmes, ils restent sans bouger dans un état second, en essayant de donner un sens à cette perte. « Nous n'avons rien apporté avec nous. Heureusement, nous recevons des dons de l'église et de notre famille », a déclaré Elena, en montrant son petit-fils portant un haut rose de fille qui leur a été donné.
Elle n'est pas retournée voir sa maison : « Je ne peux pas supporter de la regarder. Tout a disparu et tous les souvenirs ont été perdus. » L'idée de retourner vivre près de la mer la terrifie. Elle espère rester à l'église aussi longtemps que possible. Si on leur demande de partir, ils pourraient rejoindre un autre lieu près de l'autoroute. N'importe où, mais sûrement pas au bord de la mer.
Interrogée sur son avenir, Elena a haussé les épaules : « Maintenant, nous pouvons survivre car nous recevons des dons. Mais je crains que l'aide ne s'arrête sous peu, d'ici une semaine ou un mois. Comment trouverons-nous alors des vivres ?»
Selon les autorités, quelque quatre millions de personnes comme les Catindoy ont été déplacées par le typhon. Certaines vivent dans des centres d'évacuation, d'autres dans des sites de fortune et d'autres encore près des ruines de leur maison.
Dans le cadre de la réponse interagence pour le typhon Haiyan, le HCR est codirige le groupe de travail sur la protection avec les autorités. Par ailleurs, l'agence participe au groupe de travail sur les abris d'urgence. L'agence pour les réfugiés achemine par avion des tentes familiales, des bâches en plastique, des couvertures, des jerrycans, des batteries d'ustensiles de cuisine, des lampes à énergie solaire et 1 000 rouleaux de bâche en plastique vers les Philippines pour une distribution en aval dans les zones touchées par le typhon. Le HCR a lancé un appel d'un montant de 15 millions de dollars pour fournir cette aide essentielle.
Par Vivian Tan à Santo Nino, Philippines