Le HCR a besoin de 10 millions de dollars pour l'aide au retour des Sri-Lankais

Genève, le 11 octobre 2002

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a aujourd'hui demandé 10 millions de dollars afin d'aider les Sri-Lankais à rentrer chez eux tandis que la paix se concrétise dans leur pays suite au cessez-le-feu négocié par la Norvège, au lendemain de deux décennies de guerre civile.

Le HCR lance cet appel de fonds (2 millions de dollars pour 2002 et 8 millions de dollars pour 2003) suite aux pourparlers de paix entre le gouvernement sri-lankais et les Tigres libérateurs de l'Elam tamoul, en Thaïlande en septembre dernier.

Plus de 180 000 déplacés sri-lankais ont regagné leurs foyers dans le courant de l'année, ainsi que 1 000 réfugiés revenus d'Inde après l'accord de cessez-le-feu de février.

« Les Sri-Lankais ont opté pour la paix et la stabilité. Nos programmes d'assistance consolideront les acquis des négociations de paix, en aidant les Sri-Lankais à reconstruire leur vie et leurs communautés », a déclaré le Haut Commissaire Ruud Lubbers. « La communauté internationale doit être en mesure de répondre aux besoins de milliers de Sri-Lankais qui sont déjà sur le chemin du retour ainsi que de tous ceux, plus nombreux encore, qui semblent prêts à les suivre. »

Le HCR est présent depuis plus de 15 ans au Sri Lanka où il fournit, à la demande du gouvernement et dans le cadre d'un mandat du Secrétaire général des Nations Unies, aide et protection à environ 800 000 déplacés internes.

La paix et la stabilité se renforçant dans le pays en juin dernier, le HCR a étendu sa présence à trois bureaux principaux à Jaffna, Vavuniya et Colombo et cinq antennes à Batticaloa, Trincomalee, Mannar, Mallavi et Kilinochchi.

En juillet, le gouvernement et les agences des Nations Unies qui se trouvent sur place ont convenu que le HCR serait l'agence tête de file de l'ONU pour la protection des rapatriés, les abris d'urgence et diverses formes d'aide.

L'appel de fonds du HCR, qui couvre la période d'octobre 2002 à décembre 2003, permettra de fournir une assistance à près de 60 000 familles (notamment des bâches en plastique, des sets de cuisine, des matelas, des serviettes de toilette, du savon, des articles d'hygiènes et des jerricanes).

Le HCR financera également des projets dans d'autres secteurs, tels que de petites réparations d'infrastructures dans les régions de retour des rapatriés et la remise en état des routes d'accès, des systèmes d'eau et d'assainissement, des services de santé, ainsi que de diverses activités génératrices de revenus.

« L'aide au rapatriement et à la réintégration ne pourra pas à elle seule effacer les ravages occasionnés par des années de conflit et de stagnation économique », a souligné M. Lubbers. « Le HCR travaille en étroite collaboration avec la Banque mondiale, le PNUD, la Banque asiatique de développement et d'autres partenaires afin de s'assurer que l'aide à la reconstruction et au relèvement permette aux Sri-Lankais de bâtir un avenir solide sur la base de cette paix récemment retrouvée. »

Plus de la moitié des Sri-Lankais revenus cette année ont regagné la péninsule de Jaffna, région qui a été décimée par ce long conflit. L'eau, l'assainissement, les abris et d'autres infrastructures nécessitent une remise en état immédiate afin d'assurer le succès de la réintégration des 95 000 personnes qui viennent de revenir et de toutes celles qui vont bientôt suivre.

Les 20 années de conflit civil au Sri-Lanka ont provoqué des déplacements massifs de population à l'intérieur du pays et plus de 64 000 réfugiés sri-lankais vivent dans des camps dans la province du Tamil Nadu, au sud de l'Inde.