Davantage de Palestiniens fuient Bagdad vers la frontière syrienne
Davantage de Palestiniens fuient Bagdad vers la frontière syrienne
Au moins 73 Palestiniens terrorisés sont arrivés à El-Waleed, à la frontière entre la Syrie et l'Iraq, après avoir fui Bagdad plus tôt cette semaine suite à la détention puis la libération d'une trentaine de Palestiniens mardi.
Leur arrivée porte à 593 le nombre de Palestiniens bloqués à la frontière entre la Syrie et l'Iraq, pour certains depuis de nombreux mois. La Syrie a refusé de les laisser entrer et ils ne veulent pas retourner à Bagdad, où les Palestiniens sont particulièrement visés par de nombreuses attaques.
L'UNHCR n'a pas encore eu l'opportunité de s'entretenir avec les réfugiés nouvellement arrivés à la frontière durant la nuit de mercredi. Avec le CICR et d'autres partenaires, nous nous assurons qu'ils ont suffisamment de nourriture, d'eau et de matériels de secours sur le site. Des tentes supplémentaires ont également été fournies.
Les conditions de vie à la frontière sont atroces. Il fait froid. L'eau potable doit être amenée par camion. Il n'y a qu'un accès limité à la nourriture. Les tentes sont surpeuplées et sans aucune hygiène. Les tensions sont importantes. Les réfugiés ne se sentent pas en sécurité et quelques uns indiquent avoir été victimes des agents de sécurité près de la frontière. Le groupe se trouve dans une situation très vulnérable et aucune solution n'est en vue pour eux.
Les incidents qui se sont produits récemment s'inscrivent dans une toile de fond de violence incessante à l'encontre des réfugiés palestiniens et syriens à Bagdad. Il y a environ 15 000 réfugiés palestiniens demeurant à Bagdad, moins de la moitié par rapport à leur nombre avant 2003. Depuis 2003, beaucoup ont été enlevés, torturés ou tués, et de violentes menaces contre eux sont devenues routinières. Le nombre estimé de tués varie de façon importante. En décembre dernier, l'ambassade palestinienne a fourni à l'UNHCR une liste de 161 Palestiniens assassinés à Bagdad depuis 2003. Le 20 janvier, le chef des affaires pour les réfugiés pour l'Organisation de Libération de la Palestine a fait état dans un communiqué de 520 Palestiniens tués, et 140 autres blessés par des milices à l'intérieur de l'Iraq depuis mars 2003.
Depuis le mois dernier, le nombre d'attaques et des meurtres ciblés sur les maisons des Palestiniens dans les banlieues Al Baladiyat, Al Doura et Al Jadida à Bagdad ont augmenté de façon très importante. L'UNHCR a reçu des informations concernant au moins 34 Palestiniens tués et 5 enlevés pendant les deux derniers mois. Il y a eu au moins deux attaques sur des résidences où habitent les Palestiniens au cours des deux derniers mois, notamment un assaut armé sur des quartiers à forte population palestinienne d'Al Baladiyat le 13 décembre au cours duquel au moins 9 Palestiniens auraient été tués et 20 autres blessés. Nous avons reçu plusieurs fois des informations faisant état d'enlèvements et de meurtres de Palestiniens, dont certains corps ont été retrouvés portant des signes de torture.
Les menaces de mort ont augmenté. Le harcèlement au travail a obligé certains à cesser de travailler, les laissant sans aucune ressource. Avec les menaces des milices qui augmentent, les familles continuent de se déplacer entre les installations palestiniennes existantes, des bâtiments abandonnés ou des logements de fortune dans les régions contrôlées par les sunnites et donc moins accessibles aux milices chiites. Et beaucoup essaient de quitter l'Iraq.
L'UNHCR est également profondément inquiet quant aux perspectives de survie de 280 arabes syriens enregistrés par notre agence à Bagdad qui doivent faire face à une augmentation des violences des milices. Ces réfugiés sont arrivés par vagues successives depuis 1954 et se sont vus accorder l'asile en Iraq.
L'UNHCR a appelé de façon répétée toutes les parties, notamment les forces multinationales, le Ministère de l'Intérieur et les forces de sécurité iraquiennes de fournir plus de protection et d'aider les réfugiés partout dans le pays. Nous avons également besoin d'information plus rapide et plus transparente sur ceux qui sont arrêtés pendant des actions militaires ou policières - particulièrement avec l'augmentation des enlèvements par des miliciens non identifiés se présentant comme des agents de sécurité.
Nous lançons également un appel d'urgence à la communauté internationale, notamment les pays voisins et de réinstallation, à nous aider à trouver des solutions et la sécurité pour les réfugiés dans l'impossibilité de demeurer en Iraq.