RDC : Le HCR suspend sa distribution d'aide après les récentes violences au Nord-Kivu
RDC : Le HCR suspend sa distribution d'aide après les récentes violences au Nord-Kivu
Notre bureau dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, a interrompu, hier jeudi, sa distribution de secours pour les personnes déplacées internes à cause d'une reprise des violences. Des centaines de personnes ont fui les combats dans la région de Rutshuru, depuis que les violences ont commencé le week-end dernier.
L'UNHCR a également suspendu l'enregistrement des nouveaux arrivants dans les sites de déplacés internes dans la zone de Rutshuru, à environ 70 kilomètres au nord de la capitale provinciale, Goma. Nous aidons le gouvernement à enregistrer des centaines de nouveaux déplacés qui sont venus s'ajouter à une population déjà déplacée estimée à quelque 860 000 personnes dans le Nord-Kivu.
Ces suspensions d'activités ont été provoquées par des rapports faisant état de nouveaux combats hier entre les troupes gouvernementales et des combattants rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) près du site de déplacés anglican de Kinyandoni. Nous n'avons pas d'autre information à ce stade.
Cette dernière vague de déplacement dans le Nord-Kivu intervient après qu'une faction dissidente du FDLR ait mené des raids contre des villages samedi dernier près de la ville de Kiwanja dans la région de Rutshuru. Les organisations humanitaires font état du décès d'une femme lors de ces attaques. Des heurts auraient eu lieu entre les forces gouvernementales et les rebelles dans la région dimanche.
Après les premières explosions de violence et l'exode des personnes, le personnel de notre bureau de terrain à Rutshuru s'est rendu dans les sites de déplacés internes pour en savoir plus sur les attaques et pour évaluer les besoins des déplacés. Alors que des centaines de personnes ont déjà été enregistrées comme déplacées, notre personnel et d'autres travailleurs humanitaires disent qu'il y a aussi beaucoup de nouveaux arrivants dans les sites autour de Kiwanja. La majorité des personnes déplacées sont hébergées dans des bâtiments publics à cause de la pénurie d'abris. Elles ont reçu des vivres qui leur ont été donnés par des déplacés arrivés lors de précédentes vagues de violence.
Les déplacés internes nouvellement arrivés ont raconté ce qu'ils ont subi. Certains ont dit que leurs maisons avaient été détruites et leurs possessions volées, alors que d'autres n'ont plus aucune nouvelle de leurs enfants. La plupart de ceux qui sont arrivés sur les sites de déplacés sont des femmes et des enfants. Notre personnel affirme qu'une assistance médicale est urgente car une épidémie de choléra est à craindre.
Le déplacement de population dans la région de Rutshuru survient trois mois après la signature d'un accord à Goma entre le gouvernement et les groupes armés rivaux pour le rétablissement durable de la paix dans la région orientale, après plus d'une décennie de conflit. L'accord avait été généralement respecté, mais les tensions demeuraient importantes.
Mercredi, une coalition de 63 groupes internationaux et congolais des droits de l'homme a fait part de légers progrès pour le rétablissement de la paix dans l'est de la RDC depuis la signature de l'accord de Goma. Elle a appelé les signataires au plein respect des principes de cet accord. Elle a également demandé la désignation d'un conseiller international sur les droits de l'homme pour répondre aux abus observés dans l'est du pays.
Un accord de paix en 2003 a formellement mis fin à des années de conflit, mais les combats ont repris au Nord-Kivu en 2003. On compte environ 1,3 million de personnes déplacées internes dans le pays. Par ailleurs, quelque 350 000 réfugiés congolais se trouvent hors du pays.