Tchad : l'acheminement des secours vers les réfugiés est mis en péril
Tchad : l'acheminement des secours vers les réfugiés est mis en péril
L'acheminement des secours vers les réfugiés dans l'est du Tchad est encore mis en péril. La situation sécuritaire instable et se détériorant dans l'est nous contraint à trouver des moyens de remplacement pour assister les réfugiés alors que nous avons réduit, ainsi que toutes les agences des Nations Unies, notre personnel au strict minimum dans les trois régions nord de Bahai, Iriba et Guéréda. Il y a quelque 110 000 réfugiés originaires du Darfour dans six camps dans ces régions. Tous les personnels internationaux et locaux essentiels des agences des Nations Unies opérant dans ces endroits seront transférés ces prochains jours vers Abéché la ville principale de l'est du Tchad ou vers la capitale tchadienne N'Djamena.
Dans la ville de Guéréda vendredi 1er décembre, un incident armé a eu lieu lorsque quatre hommes armés sont entrés de force dans l'enceinte de l'UNHCR, menaçant les employés avec des pistolets. Ils ont volé deux véhicules. Cet incident souligne la précarité de la situation sécuritaire dans laquelle notre personnel travaille. Le précédent week-end à Abéché, nos entrepôts et ceux du Programme Alimentaire Mondial ont été pillés au cours de troubles pendant laquelle les rebelles tchadiens ont occupé la ville et lorsque les forces gouvernementales l'ont reprise.
Nous avons prévu de conserver sur place une présence minimum dans chacun des trois bureaux de terrain de Bahai, Iriba et Guéréda pour s'assurer que l'assistance aux réfugiés puisse se poursuivre et pour contrôler la situation. Nous avons également prévu de faire d'Abéché une base de départ pour envoyer des équipes mobiles d'employés de l'UNHCR et d'ONG partenaires vers les camps du nord pour quelques jours si la sécurité le permet. Les agences des Nations Unies travaillent avec leurs partenaires opérationnels pour s'assurer que les services vitaux tels que les soins de santé de base, l'accès à l'eau et la distribution alimentaire, soient maintenus dans les camps. Les plan d'urgence ont été activés avec le pré-positionnement de matériels de façon à ce que les six camps affectés par la réduction de personnels aient suffisamment de stock pendant environ un mois. Ce processus est en cours depuis hier lundi, dans les camps de Mile et Kounoungo près de Guéréda. Les équipes humanitaires ont également rencontré les représentants des réfugiés pour les tenir informés des réductions d'effectifs et des mesures mises en place pour que chaque camp puisse continuer à fonctionner. Quelque 54 personnes sont nécessaires pour que les deux camps - Mile et Kounoungo - puissent encore recevoir une assistance de base. Ces tâches seront menées à bien par les employés de nos partenaires ainsi par que par des réfugiés désignés pour cela. Les mêmes mesures sont mises en place pour les camps autour Bahai et Iriba.
Jusqu'à présent, plus de 200 personnels humanitaires ont été redéployés depuis Abéché depuis le 26 novembre. 10 personnes de plus de l'UNHCR et 185 des ONG depuis Guéréda sont en cours de redéploiement. Jusqu'à présent, l'UNHCR a récupéré au moins 50 pour cent des matériels volés dans son entrepôt principal d'Abéché après l'attaque rebelle sur la ville le 25 novembre. On estime à environ 1,3 million de dollars le coût des matériels qui ont été volés. Certains matériels ont été retrouvés après que les autorités aient sensibilisé la population locale et organisé des recherches au porte-à-porte.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés et ses partenaires assistent quelque 110 000 réfugiés originaires de la région soudanaise du Darfour dans six camps du nord de la région - Oure-Cassoni (26 300) près de Bahai ; Iridimi (17 100), Touloum (22 000), et Am Nabak (16 500) près d'Iriba ; et Mile (15 300) et Kounoungo (11 800) près de Guéréda.
L'UNHCR et ses partenaires assistent plus de 218 000 réfugiés du Darfour dans 12 camps dans l'est du Tchad. Il y a également quelque 90 000 personnes déplacées dans l'est du Tchad, alors que quelque 46 000 réfugiés originaires de la République centrafricaine ont trouvé refuge dans le sud du pays.