Le HCR se félicite des retours de déplacés à Tetovo, dans l'ex-République Yougoslave de Macédoine
Le HCR se félicite des retours de déplacés à Tetovo, dans l'ex-République Yougoslave de Macédoine
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Ruud Lubbers, s'est jeudi félicité de la rapidité avec laquelle des Slaves macédoniens déplacés ont pu rentrer chez eux, après avoir fui leur village près de Tetovo en début de semaine.
« Le retour rapide de groupes de déplacés de toutes appartenances ethniques est un élément essentiel pour rétablir la confiance, dans un contexte où la polarisation ethnique est toujours à craindre » a déclaré jeudi M. Lubbers, à l'annonce de l'arrivée du premier convoi de retour ramenant un groupe de Slaves macédoniens dans des villages abandonnés par les rebelles albanophones quelques heures plus tôt. « Les personnes déplacées n'ont qu'une idée en tête, c'est de rentrer chez elles. Il y va de l'intérêt de tous que la communauté internationale les y aide et ce, le plus rapidement possible. »
Le convoi de retour, transportant 120 personnes vers le village de Lesok, a quitté Skopje jeudi en fin d'après-midi. D'autres convois, pour environ 4 000 personnes, sont prévus dans les jours qui viennent si les conditions de sécurité le permettent. Le HCR a participé aux opérations de retour à la demande du gouvernement de l'ex-République yougoslave de Macédoine, ainsi que de l'OTAN.
L'envoyé spécial du HCR dans la région, M. Eric Morris, s'est rendu sur place à Skopje pour aider à l'organisation du convoi. Pour lui, le travail du HCR vient compléter la tâche déjà accomplie par le Comité International de la Croix Rouge (CICR), dans les zones affectées par le conflit épisodique qui déchire l'ex-République yougoslave de Macédoine.
« Pour nous tous comme pour les parties belligérantes, le défi est de renverser rapidement la tendance affichée ces derniers temps, par laquelle les populations se retrouvent séparées en fonction de leur appartenance ethnique » a dit M. Morris. « Nous avons vu des membres des deux groupes ethniques, qui avaient jusque-là vécu côte à côte, partir dans des directions opposées, en quête de sécurité pour leur propre groupe ethnique. Si nous ne mettons pas fin à cette fâcheuse tendance, il sera extrêmement difficile de convaincre les gens de retourner chez eux et de vivre à nouveau ensemble. »
De l'expérience du HCR, engagé depuis dix ans dans les Balkans, les déplacements de population eux-mêmes deviennent, à la longue, un obstacle à tout processus de paix, a déclaré Eric Morris. « C'est la raison pour laquelle nous devons résoudre la situation immédiatement. Si les gens peuvent rentrer chez eux en toute sécurité, il faut qu'ils le fassent. »
Les agences humanitaires, comme le CICR, le HCR et d'autres agences de l'ONU et acteurs humanitaires, ont demandé d'avoir accès et d'être présents en permanence dans les zones de retour afin de s'assurer de la sécurité des personnes rentrées chez elles. Le HCR, a dit M. Morris, est prêt à participer à toute initiative visant à ressouder l'esprit communautaire et inciter les communautés ethniques à rester chez elles. La présence d'agences internationales, pense-t-il, peut constituer une certaine garantie de sécurité pour des populations qui se retrouveraient autrement à la merci du conflit.
Le Haut Commissaire, M. Ruud Lubbers, en appelle aux deux parties en conflit à faire preuve de modération, qualifiant les récents déplacements des Slaves macédoniens de « totalement inutiles et mauvais par principe. Nous avons trop vu ces types de déplacements dans les Balkans. » Ainsi, il a accueilli favorablement la décision du gouvernement de restreindre ses représailles militaires et rappelle que de nouvelles attaques ne pourront que provoquer de nouveaux déplacements des deux communautés. Le Kosovo accueille actuellement environ 60 000 réfugiés albanophones de l'ex-République yougoslave de Macédoine.