Un demi-million de réfugiés afghans sont rentrés mais se trouvent encore dans une grande précarité
Un demi-million de réfugiés afghans sont rentrés mais se trouvent encore dans une grande précarité
Genève, le 8 mai 2002
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers, s'est félicité, ce mercredi, du retour de plus de 500 000 réfugiés afghans depuis le début, neuf semaines auparavant, de l'opération d'aide au rapatriement du HCR. Ruud Lubbers a toutefois souligné que pour que le retour des réfugiés se poursuive dans la durée, il restait encore beaucoup à faire à l'intérieur de l'Afghanistan, ravagé par la guerre et la sécheresse.
« Beaucoup d'Afghans rentrent chez eux avec presque rien » a déclaré le Haut Commissaire qui se trouve actuellement en mission aux Nations Unies à New York où il participe à une série de réunions. « Les donateurs doivent s'assurer que cette opération de rapatriement de grande envergue est viable. Et pour cela, il faut que les zones rurales, villes et villages reçoivent sans plus tarder une aide à la reconstruction et au développement. »
En plus des 500 000 réfugiés qui sont déjà revenus du Pakistan, d'Iran et des pays d'Asie centrale, plus de 150 000 déplacés afghans sont retournés dans leurs villages d'origine. Cela représente en tout plus de 650 000 rapatriés afghans, soit plus de 54 % du chiffre que le HCR avait décidé d'atteindre en 2002. Le HCR envisage d'aider quelque 1,2 millions d'Afghans à rentrer chez eux dans le courant de l'année.
« Nous sommes extrêmement satisfaits du rythme des retours, mais, après plusieurs décennies de guerre, il faut que les exilés afghans puissent, à leur arrivée dans leur pays, avoir de réelles perspectives d'avenir », a poursuivi Ruud Lubbers.
La pression s'accroît sur le gouvernement intérimaire afghan et les agences humanitaires qui doivent faire face aux attentes d'un peuple épuisé et exaspéré par des décennies de conflit. « Il faut de toute urgence que le gouvernement intérimaire afghan soit soutenu et que les projets de développement soient lancés le plus vite possible afin que le peuple afghan se rende compte qu ils peuvent compter sur le soutien du gouvernement qui a les moyens de les aider et qu'ils bénéficieront aussi de l'aide des donateurs », a déclaré le Haut Commissaire.
« Le succès à long terme de l'opération de rapatriement sera menacé si l'aide à la reconstruction et au développement ne parvient pas aux Afghans dans leurs régions d'origine et si l'économie du pays ne se relève pas », a ajouté M. Lubbers.
Le HCR consacre actuellement 23,5 millions de dollars à l'achat de poutres et autres matériaux de construction qui seront distribués au rapatriés nécessitant une aide pour reconstruire leurs maisons. Beaucoup d'Afghans reçoivent déjà des bâches en plastique ou des tentes à leur arrivé, mais beaucoup de personnes ont besoin de reconstruire leurs maisons dans l'ensemble du pays, en particulier les plus de 500 000 rapatriés qui ont longtemps vécu en dehors du pays.
Sur les 271 millions de dollars nécessités par le HCR sur une période de 15 mois qui prendra fin en décembre 2002, le HCR a reçu 171 millions. L'opération d'aide au rapatriement des réfugiés afghans coûte plus de 20 millions de dollars par mois.
Le HCR finance plusieurs projets à travers l'Afghanistan pour assurer la protection des rapatriés et aider à la réintégration des 1,2 millions de réfugiés et de déplacés afghans prévus cette année, ainsi que pour venir en aide aux quelque 3 millions de réfugiés afghans qui se trouvent dans les pays voisins.