Madame Ogata lance un appel pour le retour des minorités
Madame Ogata lance un appel pour le retour des minorités
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Madame Sadako Ogata, a déclaré aujourd'hui que toutes les minorités ethniques doivent avoir le droit de retourner en Bosnie-Herzégovine en toute sécurité. Cette déclaration fait suite à sa visite de trois jours dans la région, et marque le deuxième anniversaire des Accords de paix de Dayton qui ont mis fin à quatre années de guerre dans les Balkans.
« C'était encourageant de voir les rapatriés reconstruire leurs maisons, même si seulement une fraction de ceux qui ont fui pendant le conflit ont pu rentrer », a-t-elle déclaré.
Madame Ogata a ajouté que l'ultime test de l'efficacité des Accords de paix sera de voir si les réfugiés et les déplacés peuvent rentrer chez eux sans danger. « On doit particulièrement insister sur le retour des minorités ethniques », a-t-elle poursuivi.
« Il faut que l'année prochaine soit l'année du retour pour les minorités », a-t-elle-ajouté.
Depuis la signature des Accords de Dayton, quelque 400 000 Bosniaques sont retournés en Bosnie-Herzégovine, soit de l'étranger, soit de l'intérieur du pays. Toutefois, la grande majorité d'entre eux se sont rendus dans les régions contrôlées par leur propre groupe ethnique. Il reste environ 700 000 réfugiés bosniaques et 800 000 autres sont toujours déplacés à l'intérieur de la Bosnie-Herzégovine, dont la plupart ne peuvent pas retourner dans des lieux où ils seraient en minorité.
Cette année, afin de favoriser le retour des minorités, le HCR a lancé le projet « Villes Ouvertes » qui offre l'aide internationale aux villes où les autorités s'engagent à assurer un retour sans entraves et un traitement convenable des minorités. Jusqu'à présent, cinq villes de la Fédération croato-bosniaque ont reçu le statut de « Ville Ouverte » (Bihac, Busovaca, Gorazde, Konjic et Vogosca).
Lors de son entretien cette semaine avec la Présidente de la Republika Srpska, Biljana Plavsic, le Haut Commissaire a obtenu, de la part de Mme Plavsic, l'assurance que les minorités croate et bosniaque pourront retourner à Banja Luka, la ville la plus importante de la Republika Srpska, d'où elles avaient été chassées pendant la guerre. Mme Ogata a indiqué à Mme Plavsic que l'hébergement des réfugiés et des personnes déplacées serbes qui se trouvent actuellement à Banja Luka sera aussi pris en considération. « Personne ne se retrouvera à la rue », a-t-elle affirmé.
Au cours des quatre années qu'a duré la guerre civile de Bosnie-Herzégovine, qui a pris fin le 21 décembre 1995 avec la signature des Accords de paix de Dayton, 2,3 millions de Bosniaques ont été forcés de quitter leurs maisons.
La mise en oeuvre de l'Annexe 7 des Accords de paix, relatif aux problèmes des réfugiés, a été confié au HCR.