Le HCR souligne les besoins criants et les risques auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants qui empruntent les différents itinéraires entre l'Afrique et l'Europe
Le HCR souligne les besoins criants et les risques auxquels sont confrontés les réfugiés et les migrants qui empruntent les différents itinéraires entre l'Afrique et l'Europe
GENÈVE – Le manque de services de protection le long des principaux itinéraires empruntés par les réfugiés et les migrants est préoccupant et a pris de l'ampleur ces dernières années, selon un rapport publié aujourd'hui par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Chaque année, des centaines de milliers de personnes réfugiées et migrantes risquent leur vie le long d'itinéraires allant de l'est et de la corne de l'Afrique et de l'Afrique de l'Ouest jusqu'à la côte atlantique de l'Afrique du Nord, et traversant la Méditerranée centrale jusqu'en Europe. Outre les ressortissants africains, de nombreux réfugiés et migrants originaires d'Asie et du Moyen-Orient arrivent en Afrique du Nord, en provenance de pays tels que le Bangladesh, le Pakistan, l'Égypte et la Syrie.
Les horreurs auxquelles sont confrontés les réfugiés et les migrants le long de ces itinéraires sont inimaginables. La plupart d'entre eux sont victimes en cours de route de graves violations des droits humains, notamment de violence sexuelle et sexiste, d'enlèvement contre rançon, de torture, d'abus physique, de détention arbitraire, de traite des êtres humains ou d'expulsions collectives. Les services de protection susceptibles d'offrir des alternatives à ces dangereux périples ou d'atténuer les souffrances des réfugiés et des migrants le long des itinéraires qu'ils empruntent font cruellement défaut.
Les conclusions de cette troisième édition du rapport du HCR intitulé « Cartographie des services de protection, une analyse des services de protection le long des itinéraires de mouvements mixtes » mettent en évidence un écart important dans le niveau des services fournis sur les différents segments des itinéraires qui ont été cartographiés.
Les services de protection tels que l'assistance humanitaire immédiate, l'hébergement, les mécanismes d'orientation et l'accès à la justice ne sont souvent pas disponibles dans les pôles de mouvements mixtes connus et les points de transit dans les zones difficiles d'accès, comme dans le désert du Sahara. Malheureusement, les partenaires locaux qui ont accès à ces zones ne sont souvent pas pris en compte par les donateurs ou ne sont pas prioritaires pour un financement. En outre, les partenariats opérationnels avec les autorités locales sont pratiquement inexistants.
Le rapport documente également l'impact négatif des nouvelles crises, telles que les conflits au Soudan et au Sahel, sur la disponibilité des ressources à consacrer à la fourniture de services de protection. Le manque de financement à long terme menace encore davantage les services limités qui sont actuellement disponibles.
L'absence de ces services essentiels expose les réfugiés et les migrants à un risque élevé d'atteinte à leur intégrité physique et à leur vie, et peut également être à l'origine de mouvements secondaires dangereux. Certaines personnes sous-estiment les risques, tandis que d'autres sont victimes des promesses des passeurs et des trafiquants.
C'est pourquoi le HCR appelle les donateurs et les autres parties prenantes à apporter leur soutien aux interventions humanitaires et encourage les efforts de localisation de l'aide, dans le cadre desquels tous les acteurs humanitaires et du développement ainsi que les donateurs collaborent pour accroître la disponibilité des services dans les régions ciblées. Il s'agit notamment de favoriser l'accès aux voies légales menant à la sécurité et d'améliorer les services de protection pour les victimes, ainsi que pour les personnes à risque le long de ces itinéraires.
Les mécanismes de participation communautaire et de communication doivent également être renforcés au niveau national et au sein des communautés de la diaspora afin de sensibiliser aux dangers de ces itinéraires, de lutter contre les fausses informations fournies par les passeurs et les trafiquants, et de favoriser la diffusion d'informations sur l'existence d'autres voies d'accès sûres et légales, telles que le regroupement familial, et sur les services de protection et d'assistance.
Notes aux journalistes :
Le rapport « Cartographie des services de protection, une analyse des services de protection le long des itinéraires de mouvements mixtes » fournit des informations précises aux réfugiés et aux migrants sur les services qui sont actuellement disponibles le long des différents itinéraires. Il sert également de document de référence aux donateurs pour leur permettre de cibler les efforts de financement des ressources là où ils sont le plus nécessaires, ainsi qu'aux intervenants les mieux placés pour fournir des services de protection essentiels. La couverture géographique de cette édition a été élargie à 15 pays (Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Djibouti, Égypte, Éthiopie, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Somalie, Soudan et Tchad).
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
À Genève : Shabia Mantoo, [email protected], +41 79 337 76 50