Le Forum mondial sur les réfugiés fait naître solidarité et action dans un monde en crise
Le Forum mondial sur les réfugiés fait naître solidarité et action dans un monde en crise
Dans son discours de clôture, Filippo Grandi a rappelé que plusieurs mauvaises nouvelles étaient tombées au cours des trois jours du Forum, qu'il s'agisse des nombreux décès de civils à Gaza ou de nouveaux déplacements forcés engendrés par les conflits et la violence au Soudan ou au Myanmar.
Le Forum 2023 s'est tenu alors que le nombre de réfugiés dans le monde a atteint le chiffre record de 36,4 millions, sur une population totale de 114 millions de personnes déplacées de force.
« Dans ce contexte très difficile, il aurait été facile pour vous de faire marche arrière et de renoncer à vos engagements internationaux », a déclaré Filippo Grandi. « Mais vous ne l'avez pas fait. Au contraire, vous êtes venus en force et avez passé trois jours ici à donner l'exemple d'une grande unité ! »
Filippo Grandi a salué les efforts des États, du secteur privé, des ONG, des organisations dirigées par des réfugiés, des groupes confessionnels, des universitaires et d'autres, qui ont fait des annonces de contributions pour soutenir les personnes déplacées de force et les apatrides, et qui ont débattu des politiques, échangé des idées et exploré de nouvelles solutions en faveur des réfugiés et des personnes qui les accueillent.
Leurs efforts ont abouti à plus de 1600 nouvelles promesses de soutien financier, matériel, politique et autre, dont 43 engagements chiffrés de la part de partenaires multiples sous l'égide de gouvernements et d'autres acteurs. Il s'agit notamment d'engagements visant à :
- réinstaller 1 million de réfugiés d'ici 2030 et fournir des voies d'accès alternatives à des pays tiers pour 3 millions de personnes supplémentaires ;
- fournir 1 million d'heures de services juridiques et de conseil pro bono sur quatre ans ;
- proposer des places dans le cadre de programmes de mobilité professionnelle et éducative à 200 000 réfugiés ;
- soutenir plus d'un million de réfugiés et leurs hôtes par des initiatives d'inclusion économique et sociale.
Les premières estimations indiquent que plus de 2,2 milliards de dollars d'engagements financiers ont été pris pour les années à venir, dont 250 millions de dollars de la part d'entreprises privées et de fondations. D'autres dispositifs bilatéraux et multilatéraux de financement du développement pour les pays d'accueil des réfugiés ont également été annoncés.
Plus de 4200 délégués ont participé en personne au Forum. Parmi eux, plus de 300 délégués réfugiés venus du monde entier, soit plus de quatre fois le nombre de participants réfugiés au premier Forum en 2019. Des milliers d'autres ont suivi les débats en ligne, en se connectant aux sessions plénières et aux événements parallèles diffusés en direct.
Le HCR et la Suisse ont co-organisé l'événement, avec cinq pays - la Colombie, la France, le Japon, la Jordanie et l'Ouganda - agissant en tant que co-hôtes.
Vers la fin du Forum, Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré aux délégués qu'il était clair qu'ils avaient pris à cœur le thème du Forum, à savoir « action, solidarité et résultats ».
« La protection et l'assistance apportées aux réfugiés ne peuvent pas constituer une loterie, ni représenter un fardeau disproportionné pesant sur un petit nombre de pays et de communautés en raison de leur situation géographique. Il s'agit d'une obligation partagée par l'ensemble de l'humanité », a déclaré Antonio Guterres par liaison vidéo depuis New York. « En vous mobilisant autour de la question des besoins des réfugiés lors de ce Forum, vous apportez tous un rayon de lumière dans ce qui a été une année sombre et difficile. »
Filippo Grandi a quant à lui tenu à remercier tout particulièrement les réfugiés qui ont participé et fait entendre leur voix lors de ce Forum.
« Vos interventions nous ont rappelé les expériences que vous avez vécues et les épreuves que vous avez traversées, elles nous ont obligés à nous confronter aux besoins des réfugiés, mais elles nous ont aussi - et surtout - permis de nous laisser inspirer par ce que vous pouvez apporter », a-t-il déclaré. « Et ce que j'ai compris, c'est que, oui, l'assistance humanitaire est indispensable, mais ce dont vous avez vraiment besoin, c'est d'opportunités. De pouvoir être inclus. »
Un peu plus tôt au cours du Forum, Evode Hakizimana, réfugié d'origine burundaise vivant au Zimbabwe, avait déclaré : « Oui, nous avons besoin d'espoir. Mais la chose dont nous avons le plus besoin, c'est d'action. Parce qu'une fois que les choses commencent à bouger, l'espoir est partout ».