Déclaration de M. Poul Hartling, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à la réunion informelle des Représentants permanents des Etats africains accredités auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, le 22 mai 1980
Déclaration de M. Poul Hartling, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à la réunion informelle des Représentants permanents des Etats africains accredités auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, le 22 mai 1980
Le 22 mai 1980
Permettez-moi de vous souhaiter sincèrement à tous la bienvenue. Quatre mois seulement se sont écoulés depuis notre dernière réunion informelle. Au cours de cette période relativement brève, bien des choses se sont passées en Afrique, concernant les réfugiés, et c'est pourquoi j'ai pensé qu'il serait indiqué de nous réunir à nouveau pour procéder, une fois encore, à un échange de vues sur les importants faits nouveaux qui sont intervenus. Les Etats africains ont continué à répondre aux exigences des situations de réfugiés comme ils le font toujours - en ouvrant leurs portes à de nouveaux groupes de réfugiés et en faisant preuve de compréhension et de générosité lorsqu'il s'agit de faire face à des besoins de longue ou fraîche date. Mais l'ampleur et la complexité de certains problèmes exigent, aujourd'hui comme hier, un effort énergique et toujours accru de la part de la communauté internationale. Pour sa part, le HCR a organisé plusieurs missions dans divers pays africains ; je viens moi-même de rentrer d'un voyage en Ethiopie où j'ai établi des contacts au niveau les plus élevé, aussi bien avec les autorités éthiopiennes qu'avec l'Organisation de l'unité africaine. Par ailleurs, nous avons mis sur pied de nouveaux et vastes programmes d'assistance auxquels je reviendrai dans un instant. Les effectifs du HCR ont été considérablement renforcés, notamment en Somalie, dans la République-Unie du Cameroun et au Zimbabwe.
Sans perdre de vue le fait que toutes les situations de réfugiés méritent également de retenir l'attention, je voudrais m'attarder sur celles qui ont très sensiblement évolué depuis notre dernière réunion, en janvier dernier. Et je parlerai tout d'abord d'événements qui représentent une étape majeure dans l'histoire de l'Afrique, ayant d'importantes incidences dans le domaine des réfugiés et personnes déplacées. Je fais allusion au processus qui a suivi l'heureuse issue de la Conférence de Lancaster House et dont l'aboutissement a été l'indépendance du Zimbabwe, marquée la 18 avril par des cérémonies auxquelles j'ai eu l'honneur d'assister. Avant l'indépendance, vous vous en souviendrez, le HCR avait été chargé d'assurer la coordination d'ensemble des efforts déployés à l'échelon international pour rapatrier les réfugiés originaires de la Rhodésie du Sud. La première phase de l'opération de rapatriement devait être menée à bien avant les élections prévues pour fin février. Ont ainsi été rapatriées, sous les auspices du HCR, plus de 18 000 personnes réfugiées au Botswana, 11 000 réfugiés au Mozambique et plus de 4 000 réfugiées en Zambie. On sait que, par ailleurs, un certain nombre de réfugiés sont rentrés chez eux par leurs propres moyens, individuellement ou par petits groupes, à partir des trois pays que je viens de mentionner et aussi de plusieurs autres. Des centres d'accueil ont été organisés, une assistance initiale a été fournie aux rapatriés et le HCR a intensifié le déploiement de ses ressources en personnel dans le pays. La deuxième phase de cette opération de rapatriement est maintenant bien engagée.
De plus, à la demande du Premier Ministre du Zimbabwe, le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies a prié le Haut Commissariat de « coordonner, dans un premier temps, un programme d'assistance humanitaire des Nations Unies en faveur des rapatriés et des personnes déplacées à l'intérieur du territoire zimbabwéen ». J'ai immédiatement envoyé sur les lieux, pour déterminer le nombre et les besoins des futurs bénéficiaires, une mission à laquelle ont pris part des fonctionnaires d'autres organismes des Nations Unies. En collaboration avec le Gouvernement, nous avons estimé les besoins de réinstallation à prévoir pour un maximum de 660.000 rapatriés ou personnes déplacées, sur une période de douze mois. Je ne me dissimule en aucune façon l'ampleur et l'urgence de cette entreprise humanitaire : on a déjà commencé à prendre des mesures dans les principaux domaines prioritaires, tels que le transport de groupes jusqu'aux régions rurales, la fourniture de logements, la distributions voulues pour relancer l'agriculture. J'ai fait connaître les besoins à plus de 60 gouvernements auxquels j'ai demandé leur aide, dans le cadre bilatéral ou multilatéral, en vue de réunir une somme de 110 millions de dollars, indépendamment de l'assistance qui sera nécessaire dans le domaine alimentaire jusqu'à la grande récolte d'avril 1981. J'espère sincèrement que les gouvernements répondront généreusement à mon appel et que leurs contributions seront à la mesure des besoins.
Comme je l'ai maintes fois indiqué, le rapatriement librement consenti est la meilleurs solutions au problème des réfugiés et, pour le Haut Commissariat, une tâche dont il retire une immense satisfaction. Un autre fait nouveau important à signaler dans ce domaine est le retour chez eux de réfugiés de Guinée équatoriale qui avaient cherché asile essentiellement au Gabon et en République-Unie du Cameroun. A la demande du Gouvernement, une équipe du HCR a organisé le rapatriement des intéressés et l'assistance en leur faveur.
Dans plusieurs pays donc, on s'occupe du rapatriement librement consenti et de l'aide aux rapatriés, mais dans d'autres, de nouveaux réfugiés continuent à arriver, parfois dans un état de complet dénuement. En mars dernier, le Haut Commissariat a appris qu'à la suite des troubles ayant éclaté au Tchad, des dizaines de milliers de Tchadiens avaient traversé le Chari et étaient entrés en République-Unie du Cameroun, dans la régions de Kousseri. Aujourd'hui, le nombre total de ces réfugiés est estimé à 100 000 environ. A la suite d'une demande présentée par le Gouvernement, un programme d'urgence a été mis sur pied en vue de l'octroi d'une assistance appropriée. Une allocation de 500 000 dollars par prélèvement sur le Fonds extraordinaire du HCR a été approuvée, essentiellement pour financer l'achat de tentes étant donné que le problème le plus urgent semble être celui des abris. Plusieurs gouvernements ont annoncé le versement de contributions en espèces et en nature qui permettront au HCR d'aménager un système d'adduction d'eau et d'acheter des vivres sur place. Une admission envoyée au Cameroun sous la conduite du Directeur de programme d'assistance du HCR, lequel a pu s'entretenir avec le Président Ahidjo, a pris fin la semaine dernière et l'on élabore actuellement un programme plus complet en vue de l'octroi ininterrompu de diverses formes d'assistance, une fois achevée la phase initiale d'urgence.
Dans une autre région, le HCR a continué à prêter une attention toute particulière à la situation dans la Corne de l'Afrique et au Soudan. Là, les problèmes sont interdépendants dans une assez large mesure, et je crois qu'il importe de ne pas perdre de vue ce caractère régional dans l'approche générale et la formulation de nos programmes. C'est pourquoi j'ai nommé, en janvier dernier, un coordonnateur des activités du HCR dans les quatre pays considérés.
Cette approche régionale n'est pas nouvelle. Le 10 avril 1978 déjà, j'avais adressé à plusieurs gouvernements un télégramme dans lequel je leur demandais instamment de verser d'importantes contributions financières au titre d'un programme d'assistance humanitaire du HCR a dans la Corne de l'Afrique. Maintenant, dans le contexte plus large de l'Organisation des Nations Unies, le Conseil économique et social a adopté par consensus le 28 avril, quatre résolutions concernant les réfugiés et personnes déplacées dans la Corne de l'Afrique et au Soudan. Ces résolutions intéressent l'assistance aux personnes déplacées en Ethiopie, l'aide aux réfugiés en Somalie, la situation des réfugiés au Soudan et l'assistance aux réfugiés à Djibouti. Elles reconnaissent la gravité et l'ampleur des problèmes qui ont surgi et la lourde charge imposée à chacun des quatre pays. Le Conseil y invite divers organismes des Nations Unies à prêter leur concours et souligne la nécessité du soutien et de l'assied de la communauté internationale. Le fait que la gravité des situations en question est ainsi plus largement reconnue à l'échelon universel contribuera sans aucun doute à alléger le fardeau pour les gouvernements intéressés, ainsi qu'à assurer une aide plus à la mesure des besoins et, par conséquent, à soulager bien des souffrances. Permettez-moi de m'arrêter un instant sur la situation dans chacun des pays.
En Somalie, le Gouvernement estime à 670 000 le nombre des réfugiés qui vivent actuellement dans des camps et dont la situation est très précaire. En février dernier, le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies a appelé l'attention des gouvernements sur les conclusions d'une mission inter-institutions organisée en décembre 1979, et prié le HCR de coordonner l'utilisation des contributions reçues, eu égard aux besoins globaux. Le 4 mars, la communauté internationale a de nouveau été sollicitée par mes soins, en vue du financement d'un programme d'assistance considérablement élargi en 1980. L'objectif fixé pour les secours autres qu'alimentaires s'établissait à 40,7 millions de dollars. Dans le cadre de la coordination d'ensemble assurée par le HCR, le Programme alimentaire mondial, l'Organisation mondiale de la santé et le FISE apportent une contribution précieuse au titre des éléments d'assistance que sont les vivres, les services de santé, l'éducation et l'approvisionnement en eau. Un certain nombre d'organismes gouvernementaux et bénévoles prêtent leur concours en fournissant les services de spécialistes de questions techniques qui participent à l'exécution du programme dans toute une gamme de domaines, notamment ceux de la santé et de l'agriculture. Le Commissariat national aux réfugiés, qui est l'organisme gouvernemental compétent, a été renforcé de façon à pouvoir s'acquitter, aux échelons central et local, des multiples tâches qu'implique le programme élargi. Pour sa part, le HCR a considérablement accru ses effectifs, tant à Mogadiscio, que dans les trois bureaux auxiliaires des régions où se trouvent les réfugiés.
A Djibouti, les autorités estiment que les réfugiés sont au nombre de 30 000 à 40 000. En même temps que se poursuit la distribution des secours-vivres, fournitures médicales, articles nécessaires à la vie quotidienne et abris - on s'efforce de trouver des possibilités de réinstallation et d'enseignement dans d'autres pays.
Comme je l'ai déjà dit, je viens de rentrer d'Ethiopie. A la fin du mois de mars, j'avais pu m'entretenir, à Genève, avec le Commissaire éthiopien aux secours et à la réadaptation, qui avait alors souligné l'importance des besoins des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, dans les régions touchées à la fois par les conflits armés et la sécheresse. A Addis-Abéba, j'ai donné aux autorités l'assurance que le HCR était prêt à participer à une mission organisée par plusieurs organismes des Nations Unies et que, dans le cadre général des efforts déployés par les Nations Unies, j'accorderais une attention spéciale l'aide à fournir, notamment en vue de leur réadaptation, aux Ethiopiens réfugiés dans les pays voisins qui rentreraient dans leurs foyers. Je suis heureux de dire que, dans le cadre des relations de bon voisinage établies entre l'Ethiopie et les autres pays le rapatriement librement consenti des réfugiés n'est jamais perdu de vue. En 1980, en attendant que le HCR puisse entreprendre de nouveaux programmes dans ces régions, les activités d'assistance se poursuivent au moyen des fonds qui ont été recueillis à la suite de l'appel que j'ai lancé le 10 avril 1978 en faveur du programme d'assistance humanitaire du HCR dans la Corne de l'Afrique.
Au Soudan, où le Gouvernement a évalué à 441 000 le nombre des réfugiés l'exécution du programme de 1980 pour l'intégration locale des réfugiés progresse de façon satisfaisante. Le HCR a augmenté son assistance financière au pays et a renforcé ses effectifs. En ce qui concerne la Conférence sur l'Année du réfugié, proclamée par le Gouvernement soudanais, le HCR fournit un appui sous la forme d'équipes d'experts spécialisés dans divers domaines et dans l'informations.
Je suis heureux d'annoncer que la délégation du HCR à cette Conférence sera conduite par le Haut Commissaire adjoint.
Je voudrais maintenant dire quelques mots des besoins financiers du HCR en Afrique en 1980. Selon les prévisions actuelles, les dépenses au titre des programmes généraux et des programmes spéciaux s'élèveront à quelque 150 millions de dollars des Etats-Unis. Cela représente une augmentation importante - de plus de 100% - par rapport aux dépenses faites en Afrique à des fins analogues en 1979. Le coût du programme d'assistance humanitaire aux réfugiés nouvellement rapatriés et aux personnes déplacées au Zimbabwe que j'ai mentionné n'est pas compris dans ces chiffres. Ainsi, le montant total que nécessitent les activités du HCR en Afrique cette année est actuellement évalué à quelque 250 millions de dollars des Etats-Unis, ce qui est très nettement supérieur au montant dépensé par le HCR pour le monde entier en 1979.
Réunir ces fonds, ainsi que des contributions en nature, n'est pas chose aisée. La portée des programmes du HCR en Afrique a été considérablement élargie. Il y a des besoins urgents analogues dans d'autres parties du monde et, nous ne le savons tous que trop bien - le coût de l'assistance en général augmente considérablement, tandis que la situation économique générale a créé un resserrement financier très net chez les principaux donateurs.
Dans ce contexte, j'ai donc la satisfaction de noter que le Conseil économique et social, se rendant compte qu'un effort concerté est nécessaire pour trouver des solutions - immédiates ou devant aboutir à plus long terme - au problème posé par la situation des réfugiés en Afrique, a récemment invité l'ensemble des organismes des Nations Unies à fournir un appui et des ressources pour compléter les activités que le HCR exécute déjà.
En ce qui concerne la diffusion de l'information, la coopération se poursuit avec l'Organisation de l'unité africaine et nous envisageons de faire un effort particulier d'information à l'occasion de la Journée du réfugié africain, le 20 juin. Le HCR a organisé à l'intention d'un groupe de journalistes internationaux une tournée dans plusieurs pays africains, qui doit avoir lieu le mois prochain. Nous avons également réalisé des films sur les principales situation concernant les réfugiés du continent, et les principaux réseaux de télévision ont diffusé des programmes sur les réfugiés qui ont été réalisés en coopération avec le personnel du HCR. Un certain nombre d'articles de fond sur l'Afrique ont aussi paru dans la publication bimensuelle du HCR.
Pour parler de question plus générales, je voudrais souligner les principaux aspects des activités que nous avons entreprises pour donner suite à la Conférence d'Arusha. Dans le domaine de la protection, on se souviendra que des principes fondamentaux concernant le traitement des réfugiés en Afrique ont été réaffirmés et que des recommandations ont été approuvées. Les Directeur de la Division de la protection du HCR s'est rendu récemment à Addis-Abéba pour mettre définitivement au point, en accord avec l'OUA, un plan d'action prévoyant à la fois des tâches immédiates et à long terme en vue de la mise en oeuvre des Recommandations d'Arusha. Un groupe de travail mixte a été créé pour assurer un contrôle effectif et régulier des progrès réalisés à cet égard. Je pourrais mentionner que l'expérience de l'Afrique concernant la recherche de solutions régionales aux problèmes de protection des réfugiés a été particulièrement fructueuse et peut constituer un exemple précieux pour les autres parties du monde. A une Table Ronde qui a eu lieu à Manille le mois dernier et à laquelle ont participé un grand nombre de pays d'Asie, un représentant de l'OUA - qui a pu décrire les solutions que l'on avait pu apporter aux problèmes des réfugiés dans un contexte régional en Afrique. Dans un autre domaine, celui des réfugiés ruraux, le HCR a joué un rôle actif dans la planification et la coordination d'une étude détaillée des problèmes de ces réfugiés qui se sont installés spontanément. Un consultant va maintenant organiser des projets de recherche orientés vers l'action portant sur certaines situations intéressant les réfugiés ruraux. Cela aidera le HCR dans l'évaluation critique qu'il a entrepris de faire de son oeuvre dans le but de rationaliser ses politiques en vue de la programmation future.
On a également accordé beaucoup d'attention à la collaboration du HCR avec le Bureau pour le placement et l'éducation des réfugiés africains (BPERA).
Des réunions à cet effet ont eu lieu à Addis-Abéba ce mois-ci dans l'esprit le plus constructif, de sorte que l'on peut espérer que des progrès seront réalisés dans le domaine de la réinstallation, de l'éducation, de l'emploi, de la création d'emplois, de l'orientation et de l'information. En ce qui concerne la réinstallation, le nombre des réfugiés africains qui ont besoin de ce type d'assistance ne dépasse généralement pas quelques centaines par an. Le BPERA pense donc que si les Etats membres de l'OUA, qui ont la possibilité d'accepter des réfugiés chez eux pour qu'ils s'y réinstallent s'engageaient à le faire dans le cadre du programme bien organisé que le Bureau est en train de mettre au point, ce problème serait en voie d'être réglé. J'espère que chaque pays qui a la possibilité d'absorber des réfugiés, dont certains ont qualifiés et d'autres non, pourra envisager d'accepter quelques familles.
Il reste beaucoup à faire pour donner suite aux recommandations de la Conférence d'Arusha, mais il est clair que l'impulsion donnée par cette conférence continue de se faire sentir, et beaucoup de mesures prometteuses ont été prises au cours des quatre derniers mois.
Nous demeurons en étroites relations avec l'OUA. Je suis convaincu qu'une coopération constructive entre l'OUA et le HCR est indispensable pour améliorer la condition des réfugiés et pour trouver des solutions durables pour le plus grand nombre, au moyen du rapatriement volontaire, de l'intégration effective dans les pays d'accueil, ou de la réinstallation. Dans cette perspective, j'ai attaché la plus grande importance aux entretiens que ma délégation et moi-même avons eus la semaine passée avec le Secrétaire général de l'OUA et ses collaborateurs directs. Le HCR a également été représenté à la quatorzième session extraordinaire du Conseil des ministres des affaires étrangères des pays membres de l'OUA qui s'est tenue à Lagos du 19 au 27 avril, et une délégation du HCR, dirigée par le Directeur de la Division des programmes d'assistance, a assisté au premier Sommet économique qui s'est tenu à Lagos les 28 et 29 avril. J'envisage également d'envoyer une délégation à la réunion qui doit rassembler les représentants de L'OUA et ceux des organismes des Nations Unies à Nairobi en juin.
Je voudrais maintenant dire quelques mots au sujet de l'adhésion des Etats africains aux instruments internationaux. Les efforts que font les Etats africains pour assurer que les réfugiés bénéficient d'un statut juridique favorable, sont mis en évidence par l'adoption en 1969 de la Convention de l'OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique. Le Rwanda a ratifié cette Convention en janvier de cette année, ce qui a porté à 19 le nombre des Etats parties à cet instrument important. Sur le plan universel, les Etats africains ont largement accepté la Convention des Nations Unies et/ou le Protocole relatifs au statut des réfugiés. Avec l'accession cette année, du Rwanda et des Seychelles, 35 pays sont maintenant parties à l'un de ces instruments ou aux deux.
J'aimerais mentionner le rôle important joué par l'OUA dans ce domaine, et j'ai toujours grandement apprécié l'adoption de résolutions par les Chefs d'Etat et de Gouvernement aux réunions au Sommet de l'OUA, insistant auprès des pays membres pour qu'ils accèdent à ces instruments.
L'Afrique m'a toujours apporté un appui précieux, à moi-même comme à mes prédécesseurs, dans l'exécution des tâches essentielles confiées au Haut Commissariat par l'Assemblée générale des Nations Unies. Lorsque j'ai pris la parole devant vous en janvier, j'ai souligné avec une insistance particulière la longue tradition d'hospitalité de l'Afrique, dont les réfugiés de ce continent ont également pu apprécier les grands bienfaits. Aider les réfugiés et leur donner des raisons d'espérer n'est pas une tâche facile, ni pour les Etats africains, ni pour la communauté internationale. Une réunion comme celle qui s'ouvre aujourd'hui doit permettre d'évaluer la situation, d'en voir les aspects positifs, mais également les difficultés et les points faibles. Je pense en particulier aux difficultés qu'il y a à recueillir des fonds alors qu'il faut faire face à tellement de situations d'urgence dans le monde. Je pense également à la nécessité de faire en sorte que les ressources disponibles soient pleinement utilisées : cela soulève le problème de la capacité d'absorption des pays bénéficiaires, que le HCR est prêt à aider en renforçant leurs structures de mise en oeuvre lorsque cela est nécessaire.
Pour terminer, je voudrais vous donner à nouveau l'assurance que le Haut Commissariat fera tout ce qui est en son pouvoir, comme il l'a fait dans le passé, pour mobiliser l'appui international nécessaire pour soulager les souffrance des réfugiés en Afrique. Je serai heureux d'entendre vos vues.
Je vous remercie.