Grâce au baseball, des enfants réfugiés et migrants vénézuéliens se sentent plus chez eux au Pérou
La famille de Javier était sur le point de s’envoler pour le Pérou qui accueille près de 1,5 million sur les quelque 7,1 millions de réfugiés et migrants vénézuéliens ayant fui leur pays ces dernières années.
Mais, pour Javier, le choix du Pérou par ses parents était une catastrophe. En effet, la nation andine est obnubilée par le football tandis que le baseball, passe-temps national au Venezuela et sport préféré de Javier, est totalement inconnu là-bas.
« J’étais très triste car je pensais ne plus jamais pouvoir jouer », déclare Javier, aujourd’hui âgé de 11 ans, qui a démarré le baseball à l’âge de 3 ans et a longtemps rêvé d’en faire son métier plus tard.
« J’étais le meilleur », se souvient-il, avec un sourire timide.
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Après leur installation à Lima, capitale du Pérou, Javier n’avait pas d’équipe pour s’entrainer et le confinement lié à la pandémie de COVID-19 l’empêchait même de sortir pour jouer à la balle tout seul. Ses talents pointus se sont émoussés, et son moral a dégringolé.
C’est seulement mi-2021 quand sa mère a entendu parler de Los Astros, un club de baseball pour jeunes situé dans le quartier de San Juan de Lurigancho, à l’est de Lima, que les choses ont commencé à s’améliorer pour Javier.
« J’étais très excité parce que j’allais pouvoir jouer à nouveau et faire beaucoup de progrès », confie-t-il. L’exaltation de Javier est partagée par la cinquantaine d’enfants, des tout-petits aux adolescents, inscrits au club Los Astros, explique le coach Juan Carlos Urquilla, lanceur de 37 ans originaire de la ville de Valencia au nord du Venezuela.
Le club – qui reçoit des tenues, des équipements et d’autres soutiens du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés – a démarré ses activités en 2020 pendant la pandémie de COVID-19, après qu’un autre vénézuélien vivant à Lima commence à emmener son fils au parc pour jouer au baseball. Des compatriotes ont commencé à se joindre à eux et le père a créé un petit club d’entrainement. Los Astros a grandi grâce au bouche-à-oreille et à des posts sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, des dizaines d’enfants participent, moyennant le paiement d’une petite somme mensuelle pour s’entrainer quotidiennement, explique le coach Juan Carlos.
Si la grande majorité des membres du club sont vénézuéliens, quelques enfants péruviens se sont inscrits, curieux de découvrir ce sport jusqu’alors inconnu.
« Nous avons remarqué qu’ils apprenaient vraiment vite », déclare Juan Carlos à propos des joueurs péruviens.
De nombreux vénézuéliens ont dû reprendre les bases, en même temps que leurs camarades péruviens. Entre l’interruption causée par l’exil et les multiples confinements liés à la crise sanitaire, même ceux qui étaient obnubilés par le baseball dans leur pays d’origine étaient « un peu rouillés » et avaient besoin d’être « dépoussiérés », explique Juan Carlos. Mais maintenant qu’ils ont retrouvé la forme, il nourrit de hautes ambitions pour les joueurs et ceux-ci partagent ses grands espoirs.
Voir leurs progrès « constitue, pour moi, une véritable réussite », dit-il, en ajoutant « Si Dieu le veut, certains d’entre eux pourront signer un contrat avec une équipe professionnelle et faire carrière dans les plus grandes ligues ».
C’est quelque chose qui coule dans mes veines.
Juan Carlos himself came within a hair’s breadth of being signed to professional teams back in Venezuela on several occasions, and, like little Javier, feared that his baseball days were over once he took the wrenching decision to leave home. Coaching Los Astros has given him his dream back. Money is tight, but sharing accommodation with the club’s other coaches allows him to make ends meet while spending his days doing what he loves: playing and teaching baseball.
“It’s something that runs in my veins, and I try to pass that passion for the sport on to them,” he said. “I like teaching and I try to instill in the boys values like discipline and responsibility.”
And regardless of whether the sport ends up being a viable career option for many of the young players, Juan Carlos says that just being able to get out onto the baseball diamond is a godsend – bringing a slice of home to their adopted country.
“When you come, like we do, from a country with a different culture, finding [in your host country] something that you like, something that you’re passionate about and being able to practice it, well, it fills them with a sense of peace and calm,” said Juan Carlos.