Remarques introductives à la 74ème réunion du Comité permanent
Remarques introductives à la 74ème réunion du Comité permanent
Monsieur le Président, distingués délégués, Mesdames et Messieurs,
«La Protection et les Solutions» occupent une place importante lors des réunions du Comité Permanent de juin et du Comité Exécutif en octobre. Bien évidemment, la dimension de la protection et des solutions est au cœur de la révision des développements opérationnels et des questions de management, y compris dans le contexte du processus de la gestion du changement au sein du HCR, comme vous avez pu l’entendre de mes collègues ces derniers jours. A ce titre, mes remarques liminaires d’aujourd’hui seront brèves. Sachant qu’il s’agit d’une orientation axée sur les personnes avec un sens aigu de redevabilité soutenu par une approche fondée sur l’âge, le genre et la diversité.
Tout d’abord, permettez-moi d’exprimer à nouveau notre profonde gratitude à tous ceux qui sont ici présents aujourd’hui pour l’engagement profond et le soutien indéfectible manifestés lors de l’élaboration du Pacte Mondial sur les Réfugiés au cours des deux dernières années. C’est en effet un voyage passionnant que nous poursuivons ensemble de tout cœur, dès lors que nous nous sommes lancés dans la mise en œuvre du Pacte Mondial sur les Réfugiés, et en prélude au Forum mondial sur les réfugiés prévu en décembre.
L’affirmation du Pacte mondial était une reconnaissance claire par la communauté internationale que la réponse aux situations de réfugiés ne pouvait être envisagée de manière isolée et que le multilatéralisme et la coopération internationale avaient un rôle crucial à jouer. Le statu quo, où l’impact de l’accueil des réfugiés pèse de manière disproportionnée sur certains pays et la base de soutien qu’à seulement un nombre limité, n’est pas viable.
Nous sommes convaincus que le Pacte Mondial inspirera les pays et les partenaires à se mettre ensemble pour traduire les mots en pratique – et adresser collectivement ce qui constitue une responsabilité mondiale. Un plus grand partage des responsabilités est essentiel pour renforcer la solidarité avec les communautés hôtes et pour augmenter le soutien aux réfugiés et aux autres personnes en mouvement afin qu'elles puissent s'épanouir. Une fois encore, permettez-moi de souligner particulièrement la dimension d’égalité du genre, de la protection de l'enfance et de la diversité, spécialement en ce qui concerne les groupes minoritaires ou les personnes vivant avec un handicap.
Depuis le début de l'année, j'ai eu l'occasion de visiter le Nigeria, le Cameroun, le Mali, la Mauritanie et la France. J’ai le plaisir de rapporter à quel point les principes et l’approche du Pacte mondial sur les réfugiés et du Cadre d'action global pour les réfugiés sont déjà mis en pratique, en plus de 15 pays qui pilotent le Cadre d'action global pour les réfugiés.
Depuis quelque temps, nous avons été engagés dans des dialogues de haut niveau sur la protection avec les Gouvernements, ce qui offre des opportunités de mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés y compris des domaines dans lesquels des engagements et des contributions pourraient être identifiés en vue de leur publication au Forum mondial sur les réfugiés. Par exemple, les quatre pays du bassin du lac Tchad se sont réunis - au niveau ministériel - vers la fin du mois de janvier pour adopter une déclaration d'Abuja de protection mise à jour, en s'appuyant sur le Pacte mondial sur les réfugiés. Il y a deux jours, nous avons appris comment, dans le contexte de l'Amérique centrale, les six pays du MIRPS ont anticipé des actions aux niveaux national et régional dans l'esprit du Pacte mondial sur les réfugiés. Nous espérons que cela pourrait ouvrir la voie à une conférence de solidarité plus tard cette année. Hier, l'événement parallèle sur la situation en Syrie a montré à quel point les principes du Pacte mondial sur les réfugiés étaient ancrés dans la réponse, que ce soit en Turquie, au Liban ou en Jordanie. Nous explorerons davantage comment anticipe avec le Pacte mondial sur les réfugiés dans le contexte de la situation des réfugiés Rohingyas, notamment au Bangladesh, et pour la situation en Afghanistan.
Sur le terrain, j’ai été impressionné par la créativité avec laquelle le Pacte mondial sur les réfugiés est déjà «mis en œuvre» au camp de Mbera en Mauritanie, par exemple. Le financement attendu par IDA18 assurera la cohésion sociale avec les communautés hôtes dans les domaines de l’éducation et des moyens de subsistance. Un projet intéressant HCR-OIT fournit une formation professionnelle aux jeunes femmes et hommes réfugiés ainsi que de la communauté d’accueil. Ce projet renforce les jeunes, et surtout les jeunes femmes, et contribue à leur autonomisation. De la même manière, des femmes réfugiées ont fait l’éloge de maraichers gérés par de différentes ONG partenaires, ce qui les aide à subvenir aux besoins de leurs familles et à les doter de nouvelles capacités qui leurs seront utiles éventuellement lors de leur retour ou bien à Kayes au Mali, où j'ai assisté à la cérémonie de remise de certificats de nationalité aux ex-réfugiés.
Les travaux ont commencé avec les dispositions de suivi, à la fois en ce qui concerne les préparatifs du Forum mondial sur les réfugiés qu’en interne. Par exemple, nos instructions internes pour la planification des opérations pour le prochain cycle de gestion intègrent l’approche du Pacte mondial du réfugié et, avec votre soutien, nous avons maintenu une capacité interne pour aider à la mise en œuvre de ce Pacte. Comme mes collègues, Kelly Clements et George Okoth-Obbo, l'ont déjà observé, le processus de régionalisation / décentralisation, ainsi que les réformes clés des Nations Unies, offrent des opportunités pour la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés. En particulier, comme ce Pacte appelle à un engagement des acteurs de développement, la régionalisation nous offrira davantage d’opportunités de nous engager avec ces acteurs dans les régions et sur le terrain. La régionalisation / décentralisation offre également l’opportunité d’engagement plus constructif avec les acteurs régionaux et locaux, notamment dans la lignée du deuxième flux de travail de la Grande Entreprise (« Grand Bargain »).
Nous entendrons plus tard Daniel Endres et de Sweta Madhuri Kannan au titre du point 7 de l’ordre du jour, du Dialogue du Haut-Commissaire de l’an dernier, qui portait essentiellement sur «La protection et les solutions en milieu urbain: s’engager avec les villes». Les villes et les autorités locales jouent depuis longtemps un rôle important dans l'extension de la protection et des solutions aux personnes déplacées et apatrides. Les récents mouvements de déplacement ont souligné le fait que les villes et les autorités locales sont de plus en plus des intervenants de première ligne à l’égard des déplacements. C’était réconfortant de voir comment le Dialogue a mobilisé quelque 600 participants, dont des représentants d’État, des maires et des autorités locales, des réseaux de villes, des réfugiés, des organisations humanitaires et de développement, ainsi que des experts urbains, pour une discussion très animée et orientée vers des cas pratiques sur la manière de répondre aux déplacements et à l'apatridie en milieu urbain.
Daniel Endres, Ritu Shroff et Perveen Ali informeront en outre le Comité du le Pacte mondial sur les réfugiés et sur les préparatifs du premier Forum mondial sur les réfugiés. En plus de la discussion de ce jour, il y aura bien d’autres opportunités de discuter des préparatifs du forum lors de la première réunion préparatoire prévue à la fin du mois de mars.
Merci de votre attention.