Actualisation de la situation en Afrique centrale, orientale et occidentale
Actualisation de la situation en Afrique centrale, orientale et occidentale
EC/48/SC/CRP.24
Description : 12ème réunion
ACTUALISATION DE LA SITUATION EN AFRIQUE CENTRALE, ORIENTALE ET OCCIDENTALE
I. INTRODUCTION
1. Ce document comprend trois parties : après l'introduction, le chapitre II fournit des informations sur l'Afrique centrale et occidentale, et le chapitre III sur l'Afrique orientale et la corne de l'Afrique. Chacun de ces chapitres présente un aperçu des faits nouveaux dans la sous-région pertinente, suivi d'une description des Programmes spéciaux correspondants et des examens par pays. Enfin, les tableaux relatifs aux budgets, aux effectifs et aux statistiques, ainsi qu'un choix de cartes figurent en annexes.
II. AFRIQUE OCCIDENTALE ET CENTRALE
A. Aperçu sous-régional
2. La période examinée a vu se produire des évolutions positives, en particulier au Libéria, en Sierra Leone, au Mali et au Niger. En effet, l'application finale de l'Accord de paix d'Abuja, au Libéria, a abouti à la tenue d'élections en juin 1997, au désarmement et à l'instauration d'institutions d'Etat, créant ainsi des conditions propices au rapatriement. Au moment de la rédaction du présent document, quelque 36 000 réfugiés libériens étaient rentrés chez eux, leur rapatriement ayant été facilité ou organisé, tandis que 100 000 autres s'étaient inscrits pour le rapatriement ou attendaient d'être rapatriés. Bien que les contraintes budgétaires constituent un handicap majeur, des efforts sont faits pour soutenir le processus et l'amener à sa conclusion d'ici le milieu de l'année 1999.
3. En Sierra Leone, les soldats de la Force d'interposition ouest-africaine de la CEDEAO (ECOMOG) ont pu, au titre du mandat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), destituer la junte du Comité directeur des Forces armées/Front révolutionnaire uni (AFRC/FRU) en février 1998 et rétablir le président Kabbah en mars. Toutefois, au moment de la rédaction de ce document, les soldats de la CEDEAO se heurtaient toujours à la résistance du reste des troupes de l'AFRC/FRU à Kono, Koindu et Kailahun dans l'Est de la Sierra Leone, tandis que la population civile était chassée en exil au Libéria (55 000 réfugiés à Vahun) et en Guinée (180 000 personnes dans la région de Faranah). Le HCR restaure néanmoins sa présence dans le pays et actualise ses plans, afin de reprendre le rapatriement vers la Sierra Leone une fois que les conditions de sécurité seront remplies dans tout le pays. Entre-temps, une aide est fournie aux réfugiés sierra-léoniens fonctionnaires ou membres de professions libérales afin qu'ils rentrent, notamment à Freetown.
4. L'Afrique occidentale a connu une autre évolution positive, à savoir le succès du rapatriement en cours de réfugiés en majorité d'origine touarègue vers le Mali et le Niger. Cependant, il est toujours crucial que les agences de développement et les donateurs bilatéraux concentrent leurs contributions sur le Nord du Mali et du Niger, afin de consolider les activités socio-économiques indispensables à la paix et à la réconciliation durables dans ces pays.
5. Les perspectives de paix, de rapatriement et de réintégration des réfugiés pourraient devenir prometteuses, si le processus démocratique et la primauté du droit étaient renforcés au Libéria et en Sierra Leone en 1998 et après. La stabilisation encouragerait un financement adéquat pour les phases tant de réintégration que de reconstruction. Les problèmes post-conflits de réintégration et de reconstruction au Libéria, en Sierra Leone, au Mali et au Niger offrent la possibilité d'assurer des rapports efficaces entre les initiatives humanitaires, de développement et de paix durable.
6. En ce qui concerne l'Afrique centrale, l'exode continuel de réfugiés rwandais depuis la République démocratique du Congo vers des pays comme la République du Congo, la République centrafricaine, le Bénin, le Togo et le Sénégal ont récemment nécessité des procédures complexes de sélection et d'éligibilité, visant à séparer les véritables réfugiés de ceux qui tombaient sous le coup de clauses d'exclusions. En Afrique centrale, la nécessité de tirer des conséquences juridiques de ce processus a soulevé des questions délicates, comme le sort de ceux qui étaient exclus.
7. Les femmes et les enfants restent la préoccupation majeure dans la formulation des activités tant de protection que d'assistance dans la région. Un poste d'administrateur régional chargé des politiques (enfants réfugiés) a été créé pour couvrir l'Afrique occidentale, y compris le Ghana, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Libéria, le Nigéria et la Sierra Leone. Bien que ce poste soit basé à Abidjan, le bureau de Monrovia a demandé que l'attention de cet administrateur se concentre tout d'abord sur le Libéria, pour favoriser les activités de l'Initiative conjointe du HCR et de l'UNICEF en faveur des enfants libériens. Cette initiative vise à faciliter l'intégration des rapatriés, des personnes déplacées et des autres enfants et adolescents victimes de la guerre dans leur communauté d'origine, par une approche ayant de multiples facettes, dont l'appui aux installations éducatives, la recherche des familles d'enfants non accompagnés, les activités génératrices de revenus et la sensibilisation aux droits des enfants.
B. Programmes spéciaux
Rapatriement et réintégration des réfugiés maliens
8. Au moment de la rédaction de ce rapport, le rapatriement des réfugiés maliens était presque achevé. Plus de 130 000 réfugiés étaient rentrés au Mali, sous les auspices du HCR. Le rapatriement a pris fin en juin 1997 depuis la Mauritanie et en décembre 1997 depuis le Burkina Faso. La majorité des 100 000 réfugiés maliens, des nomades pour la plupart, qui se trouvent au Niger ont eux aussi décidé de rentrer chez eux, et recevront un colis d'assistance. Cette opération, ainsi que le rapatriement depuis l'Algérie, où seule une poignée de personnes attendent le dernier convoi de rapatriement, doit se terminer d'ici la fin mai 1998.
9. Le programme de réintégration, destiné à consolider la paix et à prévenir les conflits, est exécuté comme prévu, l'accent étant mis sur le secteur de l'eau. Si des ressources sont disponibles et que les conditions de sécurité le permettent, le HCR continuera ses activités dans le Nord du Mali jusqu'à la fin de 1998. Toutefois, les sérieuses contraintes financières pourraient amener l'Organisation à se retirer prématurément. De surcroît, le HCR a été la cible d'actes de banditisme, ce qui pose des problèmes supplémentaires.
10. Tout en diminuant progressivement sa présence, le HCR s'efforce de veiller à ce que les projets développés pour les réfugiés et les populations d'accueil qui se trouvent dans le dénuement soient transférés à des agences de développement, sous la coordination générale des autorités maliennes.
Rapatriement et réintégration des réfugiés depuis le Niger
11. Le rapatriement de 402 réfugiés depuis le Burkina Faso vers le Niger s'est déroulé en août 1997, tandis que le premier convoi depuis l'Algérie a été organisé en mars 1998. Au moment de la rédaction de ce rapport, quelque 2 500 réfugiés étaient rentrés d'Algérie. Des efforts majeurs ont été faits pour préparer les sites destinés aux rapatriés avant le mouvement de retour. Chacun a été équipé d'installations d'eau, ainsi que de structures éducatives et sanitaires.
12. Comme au Mali, le programme pour le Niger se heurte à de graves contraintes financières et a été entravé par des actes ciblés de banditisme. Le HCR prévoit de retirer ses fonctionnaires internationaux à la fin juin 1998, car un programme de réhabilitation de plusieurs années débute. Ce programme sera suivi par des collaborateurs nationaux, qui travailleront sous la supervision du bureau régional du HCR à Dakar, au Sénégal.
Rapatriement librement consenti des réfugiés libériens
13. La principale évolution dans la région de l'Afrique occidentale depuis le rapport de l'année dernière au Comité permanent a été la tenue d'élections générales libres, justes et transparentes au Libéria, en juillet 1997. Ce fait positif et ses répercussions sur la sécurité ainsi que sur la situation politique et sociale dans le pays ont permis au HCR de passer de l'aide au rapatriement à la promotion d'un mouvement de rapatriement volontaire organisé de grande ampleur.
14. En conséquence, une structure de coordination régionale a été mise en place, pour permettre une mise en oeuvre plus cohérente et efficace de l'opération. Un plan d'action détaillé pour le rapatriement et la réintégration a été mis au point, et les véritables mouvements organisés ont débuté en décembre 1997, dans le cadre de la phase de promotion. Deux sous-délégations et trois bureaux extérieurs ont été ouverts, pour renforcer le suivi du projet par le HCR et sa capacité de protection au Libéria. Des accords bilatéraux ont été conclus entre les gouvernements respectifs des pays d'asile et le HCR, ainsi qu'entre le Libéria et le HCR. La Déclaration relative aux droits et à la sécurité des rapatriés libériens a été réaffirmée par le nouveau gouvernement du Libéria, garantissant ainsi que les réfugiés de retour seront pleinement protégés par le droit libérien. Le HCR a mis au point une campagne d'information, en étroite coordination avec les gouvernements concernés, envoyant des missions de sensibilisation dans les pays d'asile. Des projets de réintégration basés sur la communauté ont été lancés dans les principaux pays de retour.
15. Un total de 11 000 réfugiés ont bénéficié d'une assistance au rapatriement, dans le cadre de la phase d'aide, de mai à novembre 1997 et, au moment de la rédaction de ce rapport et depuis le début de la phase de promotion, en décembre 1997, 25 000 réfugiés supplémentaires sont rentrés, sous les auspices du HCR. Quelque 100 000 autres réfugiés libériens se sont enregistrés dans divers pays de la sous-région, en vue de leur rapatriement volontaire.
16. Le rapatriement de la Guinée vers le Libéria, attendu depuis si longtemps, a finalement commencé le 30 mars, le gouvernement guinéen ayant rouvert la frontière entre la Guinée et le Libéria, qui avait été fermée en décembre 1997 à la suite de plusieurs incidents de sécurité survenus le long de cette frontière.
17. Les besoins financiers pour l'opération de rapatriement au Libéria en 1998 s'élèvent à 39,7 millions de dollars E.-U. Il est prévu que la majorité des réfugiés libériens seront rentrés d'ici la fin 1998. En 1999, le HCR se concentrera donc essentiellement sur les activités de réintégration, en étroite coopération avec les agences de développement.
Rapatriement des réfugiés sierra-léoniens
18. Les efforts déployés par le HCR depuis le début 1997 pour rapatrier les réfugiés sierra-léoniens à partir des pays voisins ont été brusquement interrompus le 25 mai 1997, lorsqu'un groupe de soldats du gouvernement a renversé le gouvernement, élu démocratiquement, du président Ahmad Tejan Kabbah, avec l'assistance de membres du FRU. Le personnel international des Nations Unies, y compris celui du HCR, a été évacué vers la Guinée. L'opération de rapatriement a été suspendue. Le personnel national du HCR est resté à Freetown, fournissant une protection et une assistance matérielle limitée à quelque 8 000 réfugiés libériens essentiellement installés à Freetown.
19. A la suite de l'intervention militaire lancée par les soldats de l'ECOMOG en février 1998, le président Kabbah a été réinstallé dans ses fonctions le 10 mars 1998. Les conditions de sécurité se sont beaucoup améliorées à Freetown et dans certaines grandes villes de l'intérieur, mais au moment de la rédaction de ce rapport, la situation restait très instable dans les villes diamantifères de Kono, Koindu et Kailahun, à l'Est du pays. Depuis début avril, le personnel international des institutions des Nations Unies, dont le HCR, est rentré à Freetown. A la fin mars, le président Kabbah a officiellement lancé l'Appel d'urgence des Nations Unies pour une assistance humanitaire en Sierra Leone, en présence des agences des Nations Unies. Cet appel demande 11,2 millions de dollars, pour répondre aux besoins humanitaires immédiats en Sierra Leone. L'un des domaines prioritaires est le rapatriement des réfugiés libériens.
20. Si les conditions de sécurité s'améliorent en Sierra Leone, le HCR pourrait encourager le rapatriement de grande ampleur des réfugiés. En attendant, il facilite le retour des réfugiés urbains depuis Conakry et d'autres villes de la sous-région vers Freetown. Au moment de la rédaction de ce document, quelque 65 000 réfugiés sierra-léoniens avaient bénéficié d'une assistance au rapatriement dans le cadre de ce projet.
21. Le HCR a eu d'excellentes relations de travail avec les autres institutions des Nations Unies, en particulier avec le PAM et les organisations régionales majeures, dont la CEDEAO.
C. Examen par pays
1. Bénin
(a) Bénéficiaires
22. Au 1er janvier 1998, le Bénin abritait une population réfugiée de 2 918 personnes, dont 1 300 Togolais, 934 Nigérians, 302 Rwandais, 189 Tchadiens, 69 citoyens de la République démocratique du Congo, 48 Camerounais, 38 Burundais, 18 Congolais et 20 réfugiés de diverses autres nationalités. La diminution par rapport au chiffre de janvier 1997 s'explique essentiellement par le rapatriement volontaire assisté par le HCR de 3 369 Togolais. Quarante-trois pour cent des réfugiés sont des femmes, et 8,5 pour cent sont des enfants de moins de cinq ans.
(b) Faits nouveaux et objectifs
23. La situation générale au Bénin n'a pas connu de changement majeur pendant la période examinée. Le rapatriement librement consenti des réfugiés togolais restants s'est poursuivi et s'est officiellement achevé en septembre 1997. Plusieurs centaines de demandeurs d'asile, partis pour la plupart de la région des Grands Lacs en Afrique et du Nigéria, sont arrivés au Bénin pendant la période analysée.
24. Le gouvernement, en étroite coopération avec le HCR, étudie la possibilité de recevoir des réfugiés venant de pays d'asile où, pour diverses raisons, ils ne peuvent rester. Des études de faisabilité sont en train d'être menées, conjointement avec les autorités locales et nationales compétentes.
(c) Partenaires/dispositifs d'exécution
25. Les programmes d'assistance du HCR au Bénin sont mis en oeuvre par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en coopération avec la Croix-Rouge béninoise, Caritas-Bénin, le Centre panafricain de prospective sociale et la Coordination nationale pour l'assistance aux réfugiés (CNAR), qui représente le gouvernement.
(d) Budget
26. Le projet soins et entretien au Bénin, au titre duquel les réfugiés togolais et nigérians sont assistés, a été augmenté en mai 1998, afin de prendre en compte de nouveaux demandeurs d'asile, venant notamment du Nigéria et du Rwanda, ainsi que la construction du centre de Kpomassé. Les locaux du centre d'accueil de Come, qui abrite 832 réfugiés ogonis, devraient être remis au gouvernement, de sorte que les réfugiés devront être transférés dans le centre de Kpomassé dans le courant de l'année 1998.
(e) Etat des postes
27. Au 1er janvier 1998, le bureau de Cotonou est passé du statut de délégation à celui de bureau de liaison, et les effectifs ont été ramenés à huit.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
28. Une attention particulière est accordée aux femmes, par le biais de projets générateurs de revenus. En 1997, 87 femmes réfugiées ont bénéficié de microcrédits, d'une formation professionnelle et d'une aide à la recherche d'un emploi, en vue de promouvoir leur autosuffisance. En 1998 et 1999, le HCR continuera à encourager l'octroi de microcrédits et les projets générateurs de revenus, ciblant environ 300 femmes réfugiées de diverses nationalités.
29. Les besoins des enfants réfugiés continuent d'être pris en charge, en particulier par la fourniture de soins de santé, la distribution d'une alimentation complémentaire pour les enfants de moins de cinq ans, la protection des mineurs non accompagnés, qui inclut le placement dans des familles nourricières, la recherche de proches et le regroupement familial.
(g) Rapports de contrôle
30. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période étudiée.
2. Burkina Faso
(a) Bénéficiaires
31. Au 1er janvier 1998, on comptait environ 1 800 demandeurs d'asile au Burkina Faso, dont 91 sont assistés par le HCR. La plupart viennent d'Afrique centrale et occidentale (Tchad, Togo, Libéria, etc.), et de la région des Grands Lacs, notamment du Rwanda. Six pour cent ont moins de cinq ans et 23 pour cent sont des femmes.
(b) Faits nouveaux et objectifs
32. Le principal succès enregistré au Burkina Faso est l'achèvement, en décembre 1997, de l'opération qui a ramené dans leur pays quelque 19 090 Maliens et 402 Nigérians.
33. Le gouvernement étudie la possibilité, en étroite collaboration avec le HCR, de recevoir 100 réfugiés par an provenant de pays d'asile où, pour une raison ou une autre, ils ne peuvent rester. Des études de faisabilité sont en train d'être menées, conjointement avec les autorités locales et nationales compétentes.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
34. Le principal partenaire d'exécution qui s'occupe des réfugiés au Burkina Faso est la Commission nationale pour les réfugiés (CONAREF), l'instance gouvernementale chargée des affaires de réfugiés. Un projet portant sur l'environnement a été confié à l'Agence de développement et de secours adventiste (ADSA), tandis que l'Organisation chrétienne pour les secours et le développement (CREDO) fournit une assistance individuelle aux réfugiés urbains.
(d) Budget
35. Depuis la fin du projet de rapatriement, en décembre 1997, les budgets 1998 ont fortement diminué. Des projets soins et entretien limités sont mis en oeuvre pour couvrir les besoins élémentaires des réfugiés urbains, ainsi que la réhabilitation des régions ayant souffert de la présence des réfugiés.
(e) Etat des postes
36. L'opération de rapatriement s'étant achevée avec succès, le bureau extérieur de Dori a été fermé en février 1998, et les effectifs de la délégation seront considérablement réduits à partir de juillet 1998. En 1999, la délégation sera ramenée aux dimensions d'un bureau de liaison, doté de personnel national et opérant sous la supervision du bureau régional de Dakar.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement
37. Un programme de réhabilitation est actuellement exécuté dans la région de Dori, où l'environnement a pâti de la présence de milliers de réfugiés, jusqu'à la fin 1997. Ce programme devrait s'achever fin juin 1998.
38. Concernant les réfugiés urbains, la priorité est accordée aux femmes réfugiées, et notamment aux femmes seules chef de famille. Tous les enfants réfugiés font aussi l'objet d'une attention particulière, et sont encouragés à s'inscrire dans les écoles publiques.
(g) Rapports de contrôle
39. Un audit a eu lieu en 1997. Les recommandations pertinentes sont en train d'être mises en oeuvre.
3. Cameroun
(a) Bénéficiaires
40. Au 1er janvier 1998, on comptait quelque 47 060 réfugiés au Cameroun, dont 44 103 Tchadiens, 1 227 Rwandais, 332 Burundais, 230 Congolais (de la République du Congo), 182 citoyens de la République démocratique du Congo, 167 Libériens, 144 Soudanais, 100 Equato-Guinéens et 572 réfugiés d'autre origine. Un total de 6 007 réfugiés ont reçu une assistance régulière du HCR. Quelque 16 pour cent de la population sont des enfants de moins de cinq ans et 43 pour cent sont des femmes.
(b) Faits nouveaux et objectifs
41. Quelque 660 Tchadiens, 28 Libériens, 7 Rwandais et 7 réfugiés d'autre nationalité ont été rapatriés en 1997. Entre-temps, de février à avril 1998, quelque 250 demandeurs d'asile tchadiens sont arrivés au Cameroun. L'intégration sur place des réfugiés tchadiens et le rapatriement des Libériens, des Rwandais, des Congolais et des réfugiés d'autre nationalité se poursuivra en 1998 et 1999.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
42. Les programmes du HCR au Cameroun ont été confiés à la Société nationale de la Croix-Rouge, qui est chargée de la mise en oeuvre du projet d'assistance pour les réfugiés tchadiens de Poli Faro, et l'Organisation canadienne pour le secours et l'assistance (OCSD), responsable de l'exécution des activités d'assistance en faveur des réfugiés urbains.
(d) Budget
43. Le budget révisé pour 1998 au titre des Programmes généraux a légèrement augmenté par rapport aux dépenses de 1997, pour couvrir les besoins élémentaires des nouveaux réfugiés et faciliter les demandes de rapatriement.
(e) Etat des postes
44. Un poste d'administrateur auxiliaire chargé de la protection sera supprimé fin juin 1998.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
45. Pour promouvoir l'intégration sur place et l'autosuffisance, le bureau du HCR à Yaoundé met en oeuvre un projet de microcrédits et des activités génératrices de revenus en direction des femmes réfugiées urbaines de différentes nationalité. En outre, le bureau de liaison continuera à encourager la participation active des femmes aux initiatives basées sur la communauté, dans le cadre du programme d'assistance existant.
(g) Rapports de contrôle
46. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période examinée.
4. République centrafricaine
(a) Bénéficiaires
47. Au 1er janvier 1998, la République centrafricaine abritait 38 571 réfugiés. Sur cette population, 37 121 sont assistés par le HCR, dont 32 241 Soudanais, 3 341 Tchadiens, 1 292 Rwandais, 127 citoyens de la République démocratique du Congo, 100 Burundais et 20 réfugiés d'autre nationalité.
48. En 1997, la plupart des nouveaux arrivants sont venus de la République démocratique du Congo (2 060), du Rwanda (1 520) et du Soudan (1 355). Les enfants de moins de cinq ans représentent 18,3 pour cent de l'ensemble de la population réfugiée, et les femmes, 42,7 pour cent.
(b) Faits nouveaux et objectifs
49. Après sept mois de troubles, la paix et l'ordre ont été rétablis en 1997, à la suite de l'intervention de la Mission interafricaine de suivi de la mise en oeuvre des Accords de Bangui (MISAB), qui a fortement contribué à stabiliser la situation dans le pays.
50. L'afflux massif tant redouté de réfugiés depuis la République démocratique du Congo ne s'est pas produit. Toutefois, comme il a été indiqué ci-dessus, quelque 1 520 Rwandais et 2 060 citoyens de la République démocratique du Congo sont arrivés en République centrafricaine en 1997.
51. L'incident fâcheux qui a entraîné la mort de deux officiers de police entre les mains de quatre demandeurs d'asile rwandais a eu une incidence négative sur la situation des ressortissants rwandais du pays. Le 19 mars 1998, le gouvernement a officiellement demandé le départ de tous les réfugiés rwandais qui résidaient actuellement en République centrafricaine. Si un nombre limité de requérants rwandais ont été acceptés en vue de leur réinstallation, aucune solution durable n'a encore été trouvée pour le reste du groupe, à l'exception de ceux qui ont été exclus pendant l'opération de filtrage effectuée en septembre et en octobre 1997.
52. Un afflux de quelque 3 500 demandeurs d'asile tchadiens a été enregistré en mars 1998. Le gouvernement n'a pas encore décidé de l'endroit où ils seraient installés. En attendant, ils vivent dans des villages de la sous-préfecture de Paoua.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
53. La Commission nationale pour les réfugiés (CNR) est responsable des activités de protection, d'éducation et des services communautaires pour les réfugiés tchadiens et soudanais. L'Organisation canadienne pour la solidarité et le développement (OCSD) est chargée des projets d'assistance en faveur des réfugiés tchadiens (distribution de vivres, santé/nutrition et agriculture), ainsi que de la logistique pour tout le programme. Africare assure le fonctionnement des secteurs de la santé, de l'agriculture et de l'eau du projet d'assistance aux réfugiés soudanais.
(d) Budget
54. Le budget 1998 a légèrement augmenté par rapport au niveau des dépenses de 1997, afin de couvrir les besoins dus à l'accroissement du nombre des bénéficiaires et de renforcer les activités d'intégration sur place. Le budget initial pour 1999 devrait être inférieur au budget révisé de 1998, en raison de l'évolution positive liée à l'intégration sur place.
(e) Etat des postes
55. Les 26 postes actuels seront maintenus en 1998 et en 1999.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
56. Les besoins des femmes et des enfants sont pris en compte dans la planification et la mise en oeuvre du programme soins et entretien actuel, en particulier dans les domaines des activités génératrices de revenus et du reboisement.
(g) Rapports de contrôle
57. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période examinée.
5. Tchad
(a) Bénéficiaires
58. Au 1er janvier 1998, le Tchad comptait quelque 300 réfugiés, dont la plupart sont assistés par le HCR. Cette population se compose de ressortissants du Soudan, de la République du Congo, de la République démocratique du Congo, de l'Ethiopie et du Nigéria. La proportion des enfants de moins de cinq ans est d'environ 8 pour cent.
(b) Faits nouveaux et objectifs
59. Pendant la période examinée, quelque 283 réfugiés tchadiens sont rentrés de leur plein gré du Niger, tandis que 659 autres ont quitté le Cameroun. La reprise des combats dans la région de Logone risque de compromettre la poursuite du processus. Cependant, le gouvernement du Tchad a signé, le 6 mai 1998, un accord avec le mouvement rebelle des Forces armées pour la république fédérale (FARF). Le HCR suit de près l'application de cet accord, afin de voir s'il est possible de reprendre les opérations de rapatriement librement consenti.
60. Un afflux de 8 500 demandeurs d'asile soudanais (des Massalits et des Maharies arabes) a été enregistré en avril 1998. Des efforts sont déployés, en étroite coordination avec la Commission nationale pour les réfugiés, afin d'identifier et d'assister essentiellement ceux qui sont vulnérables. En 1998, le HCR poursuivra son programme d'installation sur place et son assistance aux réfugiés nécessiteux, par l'intermédiaire du bureau du HCR à N'Djamena.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
61. Au Tchad, les programmes d'assistance aux réfugiés sont gérés par le PNUD, au nom du HCR. Le Secours catholique pour le développement (SECADEV) est le principal partenaire d'exécution pour l'aide aux réfugiés.
(d) Budget
62. Le budget actuel 1998 a été fortement réduit par rapport aux dépenses de 1997, car les bénéficiaires devraient être moins nombreux, du fait du rapatriement. Néanmoins, une augmentation de quelque 300 000 dollars E.-U. est nécessaire, afin de couvrir l'assistance d'urgence initiale requise pour faire face à l'afflux récent de demandeurs d'asile soudanais.
(e) Etat des postes
63. Au Tchad, le HCR est représenté par le PNUD. Trois collaborateurs nationaux sont affectés en permanence aux activités du HCR.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
64. Dans le choix des bénéficiaires des activités génératrices de revenus, la priorité est donnée aux femmes réfugiées, en particulier aux femmes chef de famille. Pour tenir compte du fait que dix pour cent de la population est composée d'enfants, un appui spécial sera fourni aux programmes d'éducation en 1998 et 1999.
(g) Rapports de contrôle
65. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période examinée.
6. Côte d'Ivoire
(a) Bénéficiaires
66. Au 1er janvier 1998, la population réfugiée de la Côte d'Ivoire s'élevait à quelque 210 000 personnes, dont 157 000 Libériens enregistrés vivant dans la zone d'accueil située près de la frontière entre le Libéria et la Côte d'Ivoire, 50 000 Libériens vivant dans des zones urbaines à l'extérieur de la zone d'accueil, 1 089 Sierra-Léoniens enregistrés à Danane, ainsi que des réfugiés de diverses nationalités (Rwandais, Burundais, Ghanéens, Vietnamiens, Cambodgiens, entre autres), dont la plupart résident à Abidjan. Environ 15 pour cent des réfugiés urbains ont moins de cinq ans et 51 pour cent sont des femmes.
(b) Faits nouveaux et objectifs
67. Vu l'évolution positive de la situation à la suite des élections parlementaires et présidentielles qui se sont déroulées au Libéria en juillet 1997, et quelque 290 réfugiés libériens ayant été rapatriés dans la phase d'aide, la délégation d'Abidjan a entrepris une vaste opération de rapatriement des réfugiés libériens en décembre 1997. Une campagne d'information a été lancée le 15 décembre 1997, avec le gouvernement ivoirien, pour informer les réfugiés des modalités du rapatriement librement consenti. A ce jour, quelque 25 000 se sont enregistrés dans la zone d'accueil et près de 8 800 ont déjà regagné leur pays depuis le début de l'opération, sous les auspices du HCR. Un nombre important de réfugiés seraient aussi rentrés spontanément.
68. Le rapatriement des réfugiés libériens constitue l'un des objectifs majeurs du HCR en Côte d'Ivoire en 1998. D'ici la fin de l'année, 60 pour cent des réfugiés libériens devraient être rentrés chez eux, soit avec l'assistance du HCR soit spontanément. En conséquence, le projet soins et entretien sera progressivement réduit.
69. Les événements politiques qui se sont produits en République démocratique du Congo et en République du Congo en 1997 ont fait fortement augmenter le nombre des demandeurs d'asile arrivant en Côte d'Ivoire depuis ces deux pays. Ce groupe comprend non seulement des ressortissants de ces pays, mais aussi des Rwandais et des Burundais. Un programme d'assistance a été instauré début 1998 pour cette population réfugiée.
70. Le parlement ivoirien a adopté, le 24 février 1998, une loi autorisant le chef de l'Etat à ratifier la Convention de l'OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
71. Le Ministère de l'intérieur et de l'intégration nationale a été chargé des questions ayant trait aux réfugiés. Le Comité de coordination nationale pour l'assistance aux réfugiés libériens agit au nom du Ministère et est partie à tous les accords signés par le HCR avec des partenaires d'exécution.
72. Les programmes du HCR en Côte d'Ivoire sont exécutés par l'Agence de développement et de secours adventiste (ADSA), responsable des programmes d'enseignement primaire et d'alimentation dans les écoles en faveur des réfugiés libériens; l'Office allemand pour la coopération technique (GTZ), qui mène à bien, en coopération avec l'Agence nationale d'appui au développement (ANADER), toutes les activités liées à l'agriculture en faveur des réfugiés libériens; et la Direction de l'hydraulique, qui prend en charge les activités dans le secteur de l'eau pour les réfugiés libériens. Le Comité international de secours (IRC), Caritas et le GTZ assurent des activités médicales, sanitaires, génératrices de revenus, ou de formation professionnelle pour les réfugiés libériens. Un accord a récemment été conclu avec la Croix-Rouge de la Côte d'Ivoire, qui, avec l'appui de la Fédération internationale de la Croix-Rouge, gérera les centres de transit ainsi que la distribution de l'eau et des articles non alimentaires pour le rapatriement librement consenti des réfugiés libériens.
73. Des institutions religieuses, comme des missions catholiques, le Jesuit Refugee Service (USA) (JRS) et le Bureau international catholique de l'enfance (BICE); ainsi que des ONG internationales telles que CELIM Milano, Save the Children Fund et le Mouvement espagnol pour la paix, la démocratie et la liberté prêtent aussi assistance aux réfugiés. Des associations libériennes privées, comme DUJAR, soutiennent les activités sociales, culturelles et éducatives.
(d) Budget
74. Le budget soins et entretien 1998 est inférieur à celui de 1997, notamment en raison de la diminution du nombre des réfugiés libériens apparue à l'issue du recensement effectué en Côte d'Ivoire en mars 1997, et du fait que des réfugiés libériens devraient rentrer chez eux. D'autres programmes couvrent le rapatriement des réfugiés libériens, l'assistance aux réfugiés urbains, l'octroi de bourses aux réfugiés étudiants et la réhabilitation de la région qui a accueilli des réfugiés. Dans la perspective d'une nouvelle réduction du nombre des réfugiés, due au programme de rapatriement en cours, les programmes d'assistance généraux en Côte d'Ivoire seront sensiblement diminués en 1999.
(e) Etat des postes
75. A partir de l'hypothèse selon laquelle 60 pour cent des réfugiés libériens seront rentrés chez eux d'ici la fin 1998, il est prévu de fermer trois bureaux extérieurs situés à Guiglo, Toulepleu et Grabo à compter du 1er janvier 1999. Entre-temps, les effectifs actuels en Côte d'Ivoire seront maintenus en 1998, y compris une structure de coordination à Abidjan, qui a été créée en octobre 1997 pour renforcer la coordination régionale des situations faisant intervenir des réfugiés libériens et sierra-léoniens.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
76. Une attention et des services spéciaux sont prodigués aux enfants, par des programmes d'enseignement primaire et d'alimentation dans les écoles. L'assistance fournie aux femmes comprend des activités génératrices de revenus, financées par le HCR. Un poste d'administrateur régional chargé des politiques (enfants) couvrant six pays de la sous-région a été créé à Abidjan, pour développer encore les activités du HCR en faveur des enfants et des adolescents.
77. L'environnement, en particulier le déboisement des régions ayant accueilli des réfugiés, à Tabou, a été une source de préoccupation majeure pour le gouvernement de la Côte d'Ivoire et le HCR. Un projet multisectoriel de quatre ans et représentant un budget de 1,3 million de dollars, financé par le Ministère allemand de la coopération économique (BMZ), a été mis en place depuis mi-1997, afin de fournir un appui à la réhabilitation de la zone d'accueil. Il vise à renforcer les pratiques de gestion viables de l'environnement dans les zones accueillant les réfugiés, grâce à des activités de reboisement et à la fourniture d'énergie dans les préfectures de Tabou, Guiglo, Toulepleu et Danane. Dans la région de Tabou, le projet couvrira la réhabilitation de plus de 540 hectares de forêt dévastés par la présence de réfugiés et fournira une énergie de substitution (5 500 fours/réchauds adaptés), à usage familial.
(g) Rapports de contrôle
78. Le rapport d'un audit interne effectué en octobre 1997 est attendu. Un rapport final de suivi a été émis début janvier 1998 concernant les recommandations faites par la mission d'inspection qui s'est rendue en Côte d'Ivoire en décembre 1995. Dans le rapport, le Service d'inspection et d'évaluation s'est déclaré satisfait de la manière dont les recommandations avaient été prises en compte.
7. République démocratique du Congo
79. L'évolution de la situation concernant les réfugiés rwandais et burundais dans la République démocratique du Congo figure dans le document sur la région des Grands Lacs, et celle des réfugiés angolais est exposée dans le document sur l'Afrique australe.
(a) Bénéficiaires
80. Outre des réfugiés rwandais, burundais et angolais, la République démocratique du Congo abritait aussi, fin 1997, des réfugiés de diverses autres nationalités, dont 61 000 Soudanais, 44 000 Ougandais et 22 000 citoyens de la République du Congo. On estime que quelque 35 000 réfugiés soudanais auraient quitté le pays, en raison de l'insécurité qui régnait en 1997. Il convient aussi de souligner que le bureau régional du HCR à Kinshasa supervise la protection et l'assistance fournies à quelques réfugiés urbains qui résident toujours dans la République du Congo.
(b) Faits nouveaux et objectifs
81. Les combats ayant pris fin en République démocratique du Congo, les activités du HCR dans le Nord du pays ont repris en avril 1997. L'intégration sur place continuera d'être l'objectif principal pour les réfugiés soudanais. Entre-temps, le rapatriement de quelque 624 réfugiés ougandais s'est achevé avec succès, en mai 1998.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
82. L'assistance multisectorielle soins et entretien du HCR pour les réfugiés soudanais et ougandais dans le Haut-Congo est mise en oeuvre par Medical and Environmental Development with Air Assistance (MEDAIR), et par les diocèses de Mahagi et Dungu. Toutefois, fin mars 1998, MEDAIR a déclaré vouloir mettre fin à son partenariat avec le HCR.
(d) Budget
83. Le budget révisé 1998 au titre des Programmes généraux a diminué par rapport au budget initial, afin de tenir compte de la baisse du nombre des bénéficiaires. Cependant, des investissements majeurs sont prévus en 1999, pour appuyer l'intégration sur place, de sorte que le budget devra être augmenté par rapport à 1998.
(e) Etat des postes
84. Les effectifs de la sous-délégation d'Aru seront maintenus à leur niveau actuel en 1998 et en 1999.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
85. Les activités spécifiques destinées aux femmes et aux enfants réfugiés font partie intégrante du plan de travail du bureau pour 1998 et 1999. Un programme de grande ampleur et bien organisé en faveur des écoles primaires est géré par les paroisses locales d'Aba et de Dungu, et les enfants réfugiés ont accès à l'enseignement primaire. Des projets de reboisement ont aussi été lancés pour tous les anciens sites ayant accueilli des réfugiés, ainsi que pour les zones alentour.
(g) Rapports de contrôle
86. Aucun rapport de contrôle n'a été rédigé pendant la période examinée.
8. Gabon
(a) Bénéficiaires
87. Au 1er janvier 1998, le Gabon comptait quelque 860 réfugiés, dont 150 Tchadiens, 130 Mauritaniens, 110 Angolais, 78 Rwandais et 50 Burundais. Le HCR a fourni une assistance à plus de 300 réfugiés. On estime que neuf pour cent ont moins de cinq ans et que 32 pour cent sont des femmes.
(b) Faits nouveaux et objectifs
88. En août 1997, le gouvernement du Gabon a refoulé quelque 1 200 Rwandais qui demandaient l'asile, à la suite du déclenchement de la guerre civile dans la République démocratique du Congo, où ils étaient arrivés depuis l'Est de la République du Congo. Le gouvernement a motivé sa décision par des considérations de sûreté de l'Etat.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
89. Comme les années précédentes, les programmes du HCR sont exécutés par le PNUD, sur la base d'une lettre d'accord signée entre le bureau régional du HCR à Kinshasa et le bureau du PNUD à Libreville.
(d) Budget
90. Les dépenses totales pour 1997 ont été de 178 300 dollars et le budget actuel pour 1998 est de 187 100 dollars. Les besoins financiers pour 1999 devraient diminuer légèrement par rapport à ceux de 1998, grâce à la mise en oeuvre réussie d'activités d'intégration sur place.
(e) Etat des postes
91. Le HCR est représenté par le PNUD. En outre, le personnel du bureau régional du HCR à Kinshasa se rend périodiquement en mission au Gabon.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
92. L'accent continuera d'être placé sur la couverture des besoins des femmes et des enfants réfugiés, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Des projets générateurs de revenus continueront d'être mis en oeuvre en faveur des femmes réfugiées.
(g) Rapports de contrôle
93. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période considérée.
9. Gambie
(a) Bénéficiaires
94. La situation actuelle des réfugiés en Gambie peut être qualifiée de fluide et a varié, au cours de la période étudiée, en fonction des conditions de sécurité en Casamance. Au 1er janvier 1998, la Gambie accueillait 7 300 réfugiés, dont 5 400 Sierra-Léoniens, 1 750 Sénégalais et 150 réfugiés urbains de diverses nationalités, dont des Libériens, des Somaliens et des Ethiopiens. Les enfants âgés de moins de cinq ans constitueraient quelque 18 pour cent de la population réfugiée totale, et les femmes, 46 pour cent. Plus récemment, en mai 1998, quelque 1 200 réfugiés sont arrivés du Sénégal.
(b) Faits nouveaux et objectifs
95. Depuis mi-août 1997, deux événements majeurs ont provoqué un changement dans la situation des réfugiés en Gambie, à savoir la reprise des combats en Casamance et le coup d'Etat en Sierra Leone. En raison de ce dernier événement, le rapatriement des réfugiés sierra-léoniens a été suspendu et un nouvel afflux s'est produit. Cette tendance s'est inversée depuis le retour du président Ahmad Tejan Kabbah, en mars 1998. Au moment de la rédaction de ce document, plus de 150 réfugiés étaient rentrés de leur plein gré et spontanément en Sierra Leone, tandis que les réfugiés venant de régions rurales, où l'insécurité continue de régner, n'avaient pas encore manifesté le désir de rentrer. La promotion du rapatriement librement consenti des réfugiés sierra-léoniens et libériens demeure l'objectif premier en 1998 et 1999. Plus de 4 000 réfugiés sierra-léoniens, sur lesquels 2 000 se sont déjà inscrits, ont déclaré vouloir rentrer dans leur pays d'origine.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
96. Comme les années précédentes, le PNUD coordonne l'assistance aux réfugiés, au nom du HCR. Le gouvernement de la Gambie, par l'intermédiaire du département de l'immigration et de la National Intelligence Agency, continuera d'aider à enregistrer et à sélectionner les réfugiés. La Croix-Rouge de la Gambie est chargée de la logistique et de la santé dans les camps destinés aux réfugiés sénégalais pendant le premier trimestre, et la Gambia Food Nutrition Association prendra le relais pour le reste de l'année. L'Anglican Mission Development Ministries (AMDM) est responsable de la mise en oeuvre des activités logistiques, d'approvisionnement en eau, de santé, de construction d'abris, d'éducation, de production vivrière, d'élevage et génératrices de revenus dans le camp de Basse, pour les réfugiés sierra-léoniens.
(d) Budget
97. Le budget actuel pour 1998 a été préparé avant les événements qui sont survenus récemment en Sierra Leone et au Sénégal, et n'a pas pris en compte les besoins des nouveaux arrivants. Une révision du projet, avec un budget approprié, qui couvre les besoins de l'ensemble de la population réfugiée en Gambie, est en cours d'élaboration. Toutefois, au vu de l'évolution positive de la situation en Sierra Leone, la majorité des Sierra-Léoniens devraient opter pour le rapatriement librement consenti d'ici la fin 1998. Dès lors, une diminution du budget sera proposée pour 1999.
(e) Etat des postes
98. Le bureau du HCR en Gambie est supervisé par le bureau régional du HCR à Dakar et administré par le bureau du PNUD en Gambie.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
99. Les groupes des femmes réfugiées ont reçu une assistance sous la forme de la fourniture de matériel éducatif, d'une formation professionnelle et d'activités génératrices de revenus. En 1997, un total de 38 femmes réfugiées ont été inscrites dans des écoles de formation professionnelle enseignant la dactylographie et l'économie domestique. Les enfants bénéficient d'une aide pour pouvoir fréquenter l'école primaire.
(g) Rapports de contrôle
100. Aucun rapport de contrôle n'a été rédigé pendant la période examinée.
10. Ghana
(a) Bénéficiaires
101. Au 1er janvier 1998, le Ghana abritait quelque 23 000 réfugiés, dont 17 000 Libériens, 5 000 Togolais et 600 Sierra-Léoniens. Environ 45 pour cent des réfugiés sont des femmes et huit pour cent sont des enfants de moins de cinq ans.
(b) Faits nouveaux et objectifs
102. Le rapatriement librement consenti des réfugiés togolais, qui a commencé au début 1996, a officiellement pris fin le 30 septembre 1997. Le HCR a aidé plus de 70 000 réfugiés à regagner leur pays. En conséquence, le camp de Klikor a été fermé fin novembre 1997. Cependant, quelque 5 000 réfugiés togolais se trouvent encore au Ghana, essentiellement dans la région de la Volta, et ont décidé de ne pas rentrer. Le HCR ne fournit aucune assistance matérielle à ce groupe, hormis celle apportée à quelque 350 réfugiés, qui ont été transférés dans le camp de Sanzule fin 1997. Le gouvernement et le HCR étudient la possibilité de procéder à de nouveaux entretiens d'éligibilité avec les Togolais qui restent.
103. Depuis la fin du désarmement et de la démobilisation au Libéria, début février 1997, le HCR a élaboré un plan pour le rapatriement des réfugiés libériens au Ghana. Il a aidé quelque 600 réfugiés à rentrer chez eux pendant la phase d'aide au rapatriement librement consenti.
104. Au cours de la phase de promotion, quelque 2 200 personnes avaient été rapatriées sous les auspices du HCR au moment de la rédaction du présent rapport. La majorité des réfugiés libériens devraient être rentrés dans leur pays d'ici la fin 1998.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
105. Le Conseil national pour les réfugiés est l'homologue gouvernemental du HCR au Ghana. Toute planification des programmes d'assistance aux réfugiés est donc entreprise en collaboration avec cette instance. Le Secrétariat catholique national (NCS), les Assemblies of God Development and Relief Services (AGDRS), le Conseil chrétien du Ghana, la Croix-Rouge du Ghana et le National Mobilization Programme (NMP) sont chargés de la mise en oeuvre de divers secteurs des programmes d'assistance du HCR au Ghana.
(d) Budget
106. Les besoins financiers de 1997 pour le rapatriement librement consenti des réfugiés togolais ont été couverts par le Programme spécial financé par un appel lancé en 1996. Les besoins financiers de 1998 pour le rapatriement volontaire des réfugiés libériens se trouvant au Ghana ont été inclus dans l'appel du HCR lancé en avril 1998. Le programme actuel soins et entretien en faveur des réfugiés libériens ou d'une autre nationalité est couvert au titre des Programmes généraux. Dans la mesure où il est envisagé de réduire progressivement les activités du HCR au Ghana en 1999, les budgets généraux des programmes seront diminués.
(e) Etat des postes
107. Le succès du programme de rapatriement des Togolais a conduit à la fermeture du bureau extérieur de Ho en 1996, et celui de Denu sera fermé d'ici fin juin 1998. De surcroît, un certain nombre de postes de la délégation d'Accra doivent être supprimés à compter du 30 juin 1996. Avec le rapatriement prévu des réfugiés libériens, des postes supplémentaires seront supprimés au cours de l'année 1999.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
108. Des projets spéciaux ont été élaborés pour aider les femmes et les enfants, dont des activités d'unification familiale et génératrices de revenus de petite ampleur. Les réfugiés reçoivent aussi une formation par des activités de développement de la communauté, comme l'éducation à l'environnement.
(g) Rapports de contrôle
109. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période étudiée.
11. Guinée
(a) Bénéficiaires
110. Au 1er janvier 1998, la Guinée accueillait quelque 435 000 réfugiés, dont 243 000 Libériens et 192 000 Sierra-Léoniens. La population réfugiée comprend environ 53 pour cent de femmes et 14 pour cent d'enfants de moins de cinq ans. En raison de la persistance des combats en Sierra Leone, plus de 180 000 réfugiés sierra-léoniens sont récemment arrivés en Guinée.
(b) Faits nouveaux et objectifs
111. Le rapatriement des réfugiés libériens continuera d'être l'un des objectifs majeurs en Guinée en 1998. Le HCR a aidé plus de 9 000 d'entre eux à rentrer dans leur pays, dans la phase d'aide. Le lancement du vaste mouvement de rapatriement organisé depuis la Guinée prévu en décembre 1997 a été retardé, car la frontière guinéenne avec le Libéria a été fermée à la suite de plusieurs incidents de sécurité qui se sont produits le long de cette frontière. Toutefois, ce retour longtemps attendu a finalement commencé le 30 mars 1998, avec la réouverture de la frontière. Depuis, quelque 4 300 réfugiés ont été rapatriés dans des convois.
112. On s'attend à ce que 113 000 réfugiés libériens soient rentrés dans leur pays d'ici la fin 1998, dans le cadre du rapatriement librement consenti. Le transport sera fourni à un petit nombre, tandis que la majorité recevront uniquement un colis d'aide au rapatriement. La plupart des réfugiés libériens devraient avoir regagné leur pays d'ici la fin 1999.
113. La Guinée a connu deux vastes afflux de réfugiés sierra-léoniens pendant la période examinée. Le premier, de plus de 50 000 personnes, a été déclenché par le coup d'Etat qui a éclaté en Sierra Leone fin mai 1997, et le second est en train de se dérouler, avec plus de 180 000 personnes qui arrivent à Faranah. Le HCR a déployé trois administrateurs chargés des situations d'urgence et deux collaborateurs du Conseil danois pour les réfugiés en Guinée, pour aider à faire face à l'afflux actuel.
114. Toutefois, le renversement de la junte militaire qui était au pouvoir, à Freetown, par les forces de l'ECOMOG, en février 1998, et le rétablissement du président Ahmad Tejan Kabbah conduiront à l'instauration d'une paix et d'une stabilité durables dans le pays. A l'heure de la rédaction du présent document, le HCR avait aidé quelque 6 500 réfugiés sierra-léoniens de Conakry à rentrer à Freetown depuis mars 1998. Pour la majorité des réfugiés qui viennent des districts de l'Est de la Sierra Leone, où les combats se poursuivent entre les forces de l'ECOMOG et le reste de la junte évincée, les perspectives de rapatriement librement consenti sont encore incertaines.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
115. Plus d'une vingtaine d'ONG nationales et internationales participent à des activités dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de la distribution de vivres, de l'enregistrement, du développement communautaire, de la génération de revenus, de la logistique, du transport et de l'assistance ou de la protection juridiques.
116. Le GTZ est chargé de la distribution de l'aide alimentaire, des articles non alimentaires, de la mise en oeuvre des programmes d'alimentation dans les écoles et de la logistique de l'opération de rapatriement vers le Libéria; Action contre la faim (ACF) est responsable du secteur de la santé dans la région de Macenta; et l'American Refugee Committee (ARC) exécute les activités génératrices de revenus.
117. En outre, plusieurs agences locales, telles que le Service chrétien d'animation pour le développement des oeuvres sociales (SECADOS), le Programme d'appui aux initiatives de base (PAIB) et la Croix-Rouge guinéenne, assurent la mise en oeuvre des activités génératrices de revenus et des services communautaires en faveur des groupes vulnérables.
(d) Budget
118. Le budget 1998 au titre des Programmes généraux en Guinée a été réduit, l'exercice d'enregistrement effectué en juin 1997 ayant fait apparaître une diminution de nombre des réfugiés. Alors que le rapatriement en cours des réfugiés libériens se traduira par de nouvelles coupes budgétaires en 1999, le budget global au titre des Programmes généraux pour 1999 devra peut-être être maintenu au même niveau qu'en 1998, vu l'afflux récent de réfugiés sierra-léoniens, dont les besoins sont actuellement couverts par le programme soins et entretien existant.
(e) Etat des postes
119. Les effectifs actuels en Guinée (107 postes) seront maintenus en 1998. Un examen des dotations en postes est prévu au cours de l'année 1998, pour définir les effectifs de 1999.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
120. La protection de l'environnement et la réhabilitation des zones ayant accueilli des réfugiés sont deux composantes importantes des activités du HCR en Guinée. A cet égard, les régions qui ont le plus souffert de la présence des réfugiés seront déterminées en 1998 et 1999. Des efforts seront faits pour accroître la capacité des homologues gouvernementaux, comme le Département de la forêt, et l'emploi de moyens de cuisson à combustion efficace sera encouragé, ainsi que la culture de riz de bas-fond.
121. Un certain nombre de projets en faveur des femmes, des enfants et des adolescents réfugiés lancés en 1996 et 1997 se poursuivront en 1998 et 1999. Des recherches seront effectuées pour retrouver les proches des enfants non accompagnés, et diverses activités seront organisées pour faire acquérir des compétences aux femmes et aux adolescents, à la fois dans les camps et dans les zones urbaines. Par ailleurs, des programmes générateurs de revenus spécialement ciblés sur les jeunes et les femmes réfugiées seront mis en place. La participation active des femmes à la gestion des camps est encouragée. En 1998 et 1999, des programmes axés sur l'éducation à la paix, la réconciliation et la résolution des conflits, ainsi qu'une formation sur la santé génésique seront lancés. En outre, on s'attachera activement à incorporer les politiques concernant les femmes et les enfants réfugiés dans les programmes existants.
(g) Rapports de contrôle
122. Des mesures ont été prises pour mettre en oeuvre les recommandations faites par le comité des vérificateurs des comptes concernant la planification et l'exécution des projets, ainsi que les achats.
12. Guinée-Bissau
(a) Bénéficiaires
123. A l'issue d'un exercice d'enregistrement effectué en février 1998, il est apparu que la Guinée-Bissau comptait 5 600 réfugiés enregistrés, dont 5 000 Sénégalais, 403 Sierra-Léoniens, 209 Libériens et 28 personnes d'une autre nationalité. Le HCR fournissait une assistance directe aux réfugiés sénégalais résidant sur le site de Jolmète. Sur la population réfugiée totale, 52 pour cent étaient des femmes et 12 pour cent des enfants de moins de cinq ans.
(b) Faits nouveaux et objectifs
124. En raison de l'état actuel des négociations de paix entre le gouvernement du Sénégal et les rebelles de Casamance, de nouveaux afflux ont été enregistrés. La plupart des réfugiés ont pu s'intégrer et parvenir à un certain degré d'autosuffisance dans les villages qui longent la frontière. Toutefois, les deux gouvernements concernés ont décidé, fin 1997, de déplacer tous les réfugiés loin de la frontière, pour garantir le caractère civil des zones d'installation de réfugiés. Le développement d'activités agricoles et le transfert de 3 000 réfugiés sur un nouveau site, loin de la frontière, restent les principaux objectifs pour 1998 et 1999. D'autres réfugiés s'opposent au transfert, arguant qu'ils se sont intégrés localement.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
125. L'Agence de développement et de secours adventiste (ADSA) est responsable du transfert et de l'installation des réfugiés, ainsi que de la distribution des vivres et de la production vivrière.
(d) Budget
126. Les allocations budgétaires 1998 et 1999 seront supérieures à celle de 1997, en raison du transfert nécessaire des réfugiés loin de la frontière, et de l'assistance aux nouveaux arrivants.
(e) Etat des postes
127. Les effectifs de 1998 restent identiques à ceux de 1997 (huit postes).
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
128. Dans le cadre du projet soins et entretien, une attention particulière sera consacrée à la santé et à l'éducation des femmes et des enfants réfugiés. Des activités agricoles, en particulier le jardinage, seront organisées pour les femmes.
(g) Rapport de contrôle
129. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période examinée.
13. Libéria
(a) Bénéficiaires
130. Au 1er janvier 1998, le Libéria abritait approximativement 127 000 réfugiés, essentiellement sierra-léoniens. Récemment, quelque 55 000 nouveaux Sierra-Léoniens ont franchi la frontière et sont arrivés à Vahun, dans le comté de Lofa, portant à 182 000 environ le nombre total des réfugiés au Libéria. On estime que 16 pour cent ont moins de cinq ans et que 54 pour cent sont des femmes.
131. L'opération de rapatriement des réfugiés libériens a débuté en mai 1997. Au moment de la rédaction de ce rapport, quelque 36 000 réfugiés libériens avaient bénéficié d'une assistance pour rentrer chez eux. Par ailleurs, plus de 100 000 seraient rentrés spontanément.
(b) Faits nouveaux et objectifs
132. Les conditions de sécurité au Libéria s'étaient considérablement améliorées fin janvier 1997, à la suite du désarmement et de la démobilisation, de sorte que le HCR a pu avoir de nouveau accès aux réfugiés se trouvant à l'extérieur de Monrovia. En outre, vu l'évolution positive de la situation en Sierra Leone fin 1996, le rapatriement librement consenti des réfugiés de ce pays a commencé début février 1997. Toutefois, l'opération a été suspendue à la suite du coup d'Etat survenu en Sierra Leone fin mai 1997, et qui a provoqué la fuite de quelque 10 000 nouveaux Sierra-Léoniens au Libéria. Un nouveau camp a été installé à Sinje en juillet 1997 pour les accueillir.
133. A la suite de l'élection générale qui s'est déroulée en juillet 1997, l'évolution positive de la situation politique et l'amélioration des conditions de sécurité ont permis au HCR de passer de la phase d'aide à la phase de promotion du rapatriement vers le Libéria. Dans le cadre des activités mises en place pour l'opération de rapatriement de grande ampleur, le HCR a lancé quelque 80 projets de réintégration dans les principales régions de retour, bénéficiant non seulement aux rapatriés mais aussi aux autres populations victimes de la guerre, comme les personnes déplacées à l'intérieur.
134. Comme il a été indiqué plus haut, quelque 55 000 Sierra-Léoniens sont arrivés à Vahun, dans le comté de Lofa, en raison des actions menées par le reste des forces de l'AFRC. Cet afflux a débuté mi-février 1998 et a atteint un taux moyen de 5 000 nouveaux arrivants par jour au plus fort du mouvement, avant de s'amenuiser mi-avril. Vu les préoccupations de sécurité liées à la proximité de Vahun par rapport à la frontière (environ huit kilomètres) et son accès extrêmement difficile, notamment pendant la saison des pluies, qui, au moment de la rédaction du présent rapport, était imminente, les nouveaux arrivants ont été déplacés dans un nouveau site près de Kolahun depuis fin avril. Au moment de la rédaction de ce document, quelque 5 458 réfugiés en tout avaient été déplacés.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
135. La Commission de rapatriement et de réinstallation des réfugiés libériens (LRRRC) est l'instance gouvernementale chargée de la coordination globale des activités en faveur des réfugiés et des rapatriés. Le programme d'assistance pour les réfugiés sierra-léoniens est mis en oeuvre par le HCR, par l'intermédiaire de dix partenaires d'exécution : Sustainable Development Promoters (SDP) pour les activités agricoles, Medical Emergency Relief Cooperative International (MERCI) pour les services de santé, Don Bosco Rehabilitation pour la formation professionnelle, Liberians United to Save Humanity (LUSH) pour la gestion du camp et la Fédération luthérienne mondiale/World Services (LWF/WS) pour l'enseignement primaire et secondaire.
136. Les partenaires d'exécution pour le programme de rapatriement et de réintégration à l'intention des réfugiés libériens de retour sont notamment Initiative pour une Afrique solidaire (IAS) pour les activités de santé, l'Agence de développement et de secours adventiste (ADSA) et le Comité international de secours (IRC) pour l'aide à l'éducation, Action contre la faim (ACF) pour le secteur de l'eau et le GTZ pour le transport, la logistique et les activités de réintégration.
(d) Budget
137. Les budgets initiaux 1998 au titre des Programmes généraux ont été révisés à la hausse, à la suite de l'accès retrouvé aux réfugiés sierra-léoniens qui se trouvaient à l'extérieur de Monrovia et de ses alentours, et du nouvel afflux de réfugiés de ce pays. Pour répondre aux besoins urgents des nouveaux arrivants, un programme d'assistance d'urgence a été mis sur pied, avec une allocation de 2 millions de dollars E.-U. prélevée sur le Fonds extraordinaire pour 1998. Les besoins financiers pour l'opération de rapatriement des réfugiés libériens s'élèvent à 39,7 millions de dollars E.-U.
(e) Etat des postes
138. Le HCR a établi une présence dans les principales régions de retour, en ouvrant deux sous-délégations à Gbarnga et Voinjama, ainsi que trois bureaux extérieurs à Vahun, Zwedru et Harper. Plus de quarante postes ont été créés, pour suivre les programmes de rapatriement et de réintégration en faveur des réfugiés libériens. Bien que des postes supplémentaires soient nécessaires en 1998 pour renforcer encore la capacité de suivi, les contraintes financières que connaît actuellement l'opération ne permettent pas au HCR de satisfaire ces besoins.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
139. Le HCR aide actuellement un groupe de 35 mineurs sierra-léoniens non accompagnés à Sinje et dans ses environs. Le programme d'assistance, qui a débuté en février 1997, est exécuté par Family Empowerment. Des efforts sont faits pour faciliter la recherche de leurs parents et de leurs proches, ainsi que le regroupement familial, en consultation avec le HCR en Sierra Leone.
140. Les enfants et les adolescents libériens ont gravement souffert de la guerre. Des projets ont été élaborés pour prendre en charge les besoins de réintégration spécifiques de ce groupe dans les principales régions de retour, avec notamment des activités éducatives, récréatives et de protection en faveur des enfants non accompagnés, un programme de formation des adolescents vulnérables à leur auto-prise en charge, ainsi que la protection et la promotion des droits de l'enfant. Si les finances le permettent, le HCR lancera ces actions spécifiques en étroite coordination avec l'UNICEF.
141. Un projet de formation spécialement destiné aux Libériennes de retour est aussi prévu, avec des activités de teinture par nouage, de couture, de pâtisserie, de confection de savons, de conservation de la nourriture et d'apprentissage de techniques agricoles de base.
(g) Rapports de contrôle
142. Le rapport du Comité des vérificateurs des comptes à l'Assemblée générale jusqu'au 31 décembre 1997 mentionne, entre autres, le Libéria. Des recommandations ont été faites concernant la planification, l'exécution et l'évaluation du projet, ainsi que les achats. Des mesures ont été prises pour mettre en oeuvre ces recommandations. En outre, un rapport final, émis en janvier 1998 et ayant trait à la mise en oeuvre des recommandations faites par une mission d'inspection en décembre 1995, a qualifié de satisfaisant ce niveau de mise en oeuvre.
14. Mali
(a) Bénéficiaires
143. Au 1er janvier 1998, quelque 123 600 réfugiés maliens étaient rentrés dans leur pays, depuis l'Algérie (48 000) et la Mauritanie (43 000) pour la plupart. Quelque 11 000 réfugiés mauritaniens, dont 12 pour cent d'enfants de moins de cinq ans et 33 pour cent de femmes, résident dans la région de Kayes, tandis que plus d'un millier de demandeurs d'asile essentiellement sierra-léoniens et libériens se trouvent à Bamako.
(b) Faits nouveaux et objectifs
144. Le rapatriement des réfugiés maliens s'est achevé en juin 1997 depuis la Mauritanie et en décembre 1997 depuis le Burkina Faso. Les mouvements de rapatriement se poursuivront depuis l'Algérie et le Niger jusqu'à fin mai 1998.
145. La plupart des réfugiés mauritaniens ont exprimé le désir de rentrer dans leur pays, moyennant une aide du HCR au Mali, et à condition d'obtenir l'autorisation administrative nécessaire par la Mauritanie. Une fois de retour dans leur pays, ils pourraient bénéficier du programme de réintégration du HCR basé sur la communauté.
146. Le HCR a offert une assistance aux réfugiés libériens, en vue de leur rapatriement. Quelques uns sont rentrés à ce jour. Avant le changement de situation dans leur pays d'origine, les réfugiés du Libéria et de Sierra Leone étaient encouragés à retourner dans leur pays de premier asile, la Côte d'Ivoire ou la Guinée le plus souvent.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
147. Le programme soins et entretien en faveur des réfugiés mauritaniens est exécuté par le Centre canadien d'études et de coopération internationale (CECI). L'assistance aux réfugiés et aux demandeurs d'asile urbains est fournie par l'Association des anciens volontaires des Nations Unies (AAVNU). Le programme de rapatriement et de réhabilitation en faveur des rapatriés Maliens est mis en oeuvre par l'Association de coopération et de recherche pour le développement (ACORD), Action contre la faim (ACF), Africare, l'Agence des musulmans d'Afrique (AMA), le CECI, la GTZ, la Croix-Rouge malienne, l'Organisation internationale de secours islamique et World Vision.
(d) Budget
148. Vu que le programme de rapatriement est progressivement réduit et devrait s'achever à la fin de l'année, l'appel régional de 1998 pour le Mali et le Niger a été réduit à 10,8 millions de dollars E.-U., contre 17,6 millions en 1997. Les réfugiés urbains sont assistés, en 1998, au titre d'un petit projet soins et entretien, qui doit être diminué en 1999.
(e) Etat des postes
149. Tandis que la présence du HCR est temporairement renforcée dans la région de Kayes, qui abrite des réfugiés mauritaniens, les effectifs sont réduits dans le Nord du Mali. Le bureau extérieur de Lere a été fermé en mars 1998, le nombre des postes dans la sous-délégation de Tombouctou sera diminué en juin et tous les bureaux extérieurs seront fermés d'ici la fin 1998. Une équipe restreinte restera à Bamako en 1999.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
150. Le HCR et ses partenaires accordent la priorité aux microprojets qui bénéficient essentiellement aux femmes. Les investissements importants réalisés dans les secteurs de l'eau et de la protection de l'environnement font l'objet d'un suivi constant.
(g) Rapports de contrôle
151. Une évaluation globale du programme de rapatriement des Maliens était lancée au moment de la rédaction du présent rapport. Elle aura pour objectif de tirer les enseignements de cette opération dans le contexte spécifique du rapatriement des réfugiés d'origine nomade, dans un environnement désertique et semi-désertique.
15. Mauritanie (à l'exclusion des réfugiés sahraouis)
(a) Bénéficiaires
152. Le rapatriement de quelque 43 000 réfugiés maliens s'est achevé avec succès en juin 1997, et le rapatriement spontané des réfugiés mauritaniens depuis le Sénégal et le Mali se poursuit à ce jour. Plus de 30 000 rapatriés ont bénéficié du Programme spécial d'insertion rapide (PSIR) depuis son lancement, en juin 1996.
(b) Faits nouveaux et objectifs
153. Tous les réfugiés maliens étaient rapatriés en juin 1997 et un programme de réhabilitation a été mis sur pied dans la région d'Hodh-el-Charghi, dans le Sud-Ouest.
154. Si le PSIR s'est avéré un outil de réintégration extrêmement efficace, avec quelque 200 projets mis en oeuvre depuis son lancement, en juin 1996, il n'a pas encore produit les résultats attendus en tant que facteur d'attraction pour les réfugiés mauritaniens. En conséquence, le programme, qui devait à l'origine prendre fin en mai 1998, sera prolongé jusqu'à la fin de l'année.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
155. Le PSIR est supervisé par le HCR, en étroite collaboration avec le Croissant-Rouge mauritanien, et mis en oeuvre par des ONG (Caritas, Pharmaciens sans frontières, la Fédération luthérienne mondiale) et les services techniques de l'administration mauritanienne. Lorsque la communauté possède les compétences nécessaires pour réaliser un projet, la priorité est accordée à son exécution par les bénéficiaires eux-mêmes. Le programme de réhabilitation dans la région d'Hodh-el-Charghi est appliqué par le gouvernorat local, en coopération avec le PAM et la National Food Security Commission.
(d) Budget
156. Le programme de rapatriement Malien ayant pris fin en juin 1997, des économies importantes ont été faites au second semestre 1997, de sorte que les besoins financiers actuels se limitent à ceux du PSIR. Les dépenses 1997 au titre des Programmes spéciaux se sont élevées à 1,4 million de dollars E.-U. et devraient être quasiment identiques en 1998.
(e) Etat des postes
157. Le bureau extérieur de Bassikounou a été fermé début juillet 1997. Toutefois, des collaborateurs ont été redéployés à l'intérieur du pays, afin de renforcer la mise en oeuvre du PSIR.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
158. Des microprojets exécutés au titre du PSIR accordent une attention particulière aux besoins des femmes. A ce jour, 18 coopératives de femmes ont été financées par le HCR, pour plus de 5 000 bénéficiaires. De plus, 18 écoles ont été reconstruites ou remises en état, pour les enfants de toutes les communautés.
(g) Rapports de contrôle
159. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période examinée.
16. Niger
(a) Bénéficiaires
160. Fin mai 1998, 2 908 réfugiés du Niger avaient été rapatriés sous les auspices du HCR (2 506 depuis l'Algérie et 402 depuis le Burkina Faso). Sur une population réfugiée estimée à 15 000 personnes, quelque 7 000 Maliens vivent dans la région de Tillabéry, 229 Tchadiens sont installés dans la région de Gouré et 211 réfugiés urbains de 17 nationalités sont enregistrés à Niamey.
(b) Faits nouveaux et objectifs
161. Le rapatriement des réfugiés nigériens depuis l'Algérie et le Mali devrait s'achever d'ici fin mai 1998, tandis que celui des réfugiés tchadiens pourrait reprendre en juillet 1998.
162. Quelque 3 297 réfugiés maliens ont été rapatriés à ce jour, et 3 114 se sont inscrits et rentreront dans les semaines qui viennent.
163. Un programme de réintégration et de réhabilitation pluriannuel en faveur des rapatriés du Niger doit débuter en juin 1998.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
164. Le programme destiné aux réfugiés maliens est exécuté par la Croix-Rouge nigérienne et par Caritas. Pour le programme de rapatriement et de réhabilitation en faveur des rapatriés d'Algérie et du Burkina Faso, le HCR coopère avec la Commission nationale pour le rapatriement (CONARAP), Caritas, Cospe, Equilibre, la Croix-Rouge nigérienne, Talaba, Tilalt et la Dutch Relief and Rehabilitation Agency.
(d) Budget
165. Le Programme spécial initial de 1997 a été prolongé jusqu'en juin 1998, sans augmentation du budget. En plus du programme de réintégration pour les rapatriés, un financement limité sera nécessaire en 1999 pour les activités soins et entretien en faveur des réfugiés urbains. Les frais administratifs actuels sont inclus dans le budget pour le Sénégal.
(e) Etat des postes
166. La présence internationale du HCR au Niger, actuellement assurée par des collaborateurs en mission, s'achèvera en juin 1998. Le personnel national restera à Niamey, sous la supervision directe du HCR, et fera rapport au bureau régional du HCR à Dakar.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
167. Le programme de réhabilitation pour les rapatriés du Niger prend en considération les besoins spécifiques des femmes et des enfants. Les femmes réfugiées en milieu urbain ont aussi bénéficié de microprojets destinés à promouvoir leur autosuffisance.
(g) Rapports de contrôle
168. Un mission des vérificateurs internes des comptes est attendue au Niger en mai 1998.
17. Nigéria
(a) Bénéficiaires
169. Au 1er janvier 1998, le Nigéria comptait quelque 9 000 réfugiés, dont 4 900 Libériens, 1 430 Tchadiens, 1 311 Camerounais et 800 Sierra-Léoniens. D'après les statistiques, 48 pour cent des réfugiés assistés par le HCR sont des femmes et deux pour cent sont des enfants de moins de cinq ans.
(b) Faits nouveaux et objectifs
170. Depuis le début du rapatriement des réfugiés libériens, en 1997, un total de 360 ont bénéficié d'une assistance au retour.
171. Entre-temps, à la suite du coup d'Etat survenu en Sierra Leone fin mai 1997, près d'un millier de Sierra-Léoniens se sont réfugiés au Nigéria, qui auparavant n'abritait que 18 réfugiés de cette nationalité. Leur rapatriement sera encouragé lorsque les conditions le permettront.
172. Un examen complet de la situation des réfugiés urbains et de ceux qui sont dans le pays depuis longtemps sera effectué en 1998 et 1999. Seuls ceux qui, à l'issue de cet examen, seront considérés comme relevant de la compétence du HCR recevront le statut de réfugié et auront droit à une assistance.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
173. La Commission nationale pour les réfugiés est chargée de déterminer l'éligibilité des réfugiés. La Croix-Rouge du Nigéria fournit des soins de santé et distribue des articles de secours. La Justice, Peace and Development Commission met en oeuvre des activités spécifiques pour les femmes réfugiées et l'enseignement primaire. Le gouvernement local de Ljebu-North, où est situé un camp qui abrite 4 500 réfugiés libériens et sierra-léoniens, est responsable des secteurs de l'eau, de l'assainissement et de l'agriculture, ainsi que de la gestion générale du camp.
174. Le gouvernement du Nigéria a accepté de fournir un avion au HCR, à titre gracieux, pour le rapatriement des réfugiés libériens qui optent pour le retour.
(d) Budget
175. Les budgets 1998 au titre des Programmes généraux sont inférieurs à ceux de 1997, notamment en raison du rapatriement volontaire des Libériens qui est prévu. Les budgets 1999 au titre des Programmes généraux seront maintenus à leur niveau de 1998, puisque des investissements sont prévus pour doter le gouvernement et les ONG de capacités, dans le cadre des efforts déployés pour diminuer et finalement transférer les activités du HCR.
(e) Etat des postes
176. Un poste d'administrateur chargé de la protection (AA) sera créé en 1999, pour que la délégation de Lagos puisse entreprendre les activités de constitution de capacités prévues, avant le transfert éventuel des activités du HCR au gouvernement et aux ONG partenaires.
177. Un nombre considérable de femmes ont bénéficié d'activités génératrices de revenus en 1997. En 1998, un accord a été conclu avec une ONG nigériane pour s'assurer que les intérêts et les droits des femmes réfugiées libériennes et de leurs enfants dont le père est nigérian soient préservés lorsqu'ils seront rentrés au Libéria. Des problèmes liés à la garde de ces enfants se posent au moment du retour.
178. Le camp d'Oru, qui abrite des réfugiés libériens et sierra-léoniens, ainsi que ses environs feront l'objet d'une attention particulière sur le plan de l'environnement une fois les réfugiés partis, en termes de plantation d'arbres et d'assainissement.
(g) Rapports de contrôle
179. Aucun rapport de contrôle n'a été rédigé pendant la période étudiée. Toutefois, la mise en oeuvre des recommandations faites en 1996 par le Service d'inspection et d'évaluation est en cours. Les effectifs ont été réduits, comme il avait été proposé. Des démarches ont été entreprises pour déplacer le bureau d'Abuja et transférer les activités du HCR au gouvernement et aux ONG.
18. Sénégal
(a) Bénéficiaires
180. Au 1er janvier 1998, la population réfugiée du Sénégal était estimée à quelque 57 200 personnes, dont 56 000 réfugiés de Mauritanie installés dans le Nord du Sénégal. Le pays comptait aussi des réfugiés urbains de diverses nationalités, en particulier des Rwandais (300), des Libériens (260) et des Sierra-Léoniens (200). Le nombre des réfugiés restants est en cours de vérification, dans le cadre de l'évaluation du processus de rapatriement. D'après les estimations initiales, quelque 300 000 réfugiés mauritaniens se trouvent encore dans le pays, car 250 000 sont rentrés spontanément chez eux. La population réfugiée comporte 53 pour cent de femmes et six pour cent d'enfants de moins de cinq ans.
(b) Faits nouveaux et objectifs
181. Le HCR continuera à faciliter le rapatriement librement consenti des réfugiés mauritaniens et mettra progressivement un terme, d'ici la fin 1998, à son assistance à l'installation sur place. Le HCR continuera également à assurer une protection adéquate aux réfugiés et aux demandeurs d'asile, en fournissant un appui soutenu aux instances nationales de détermination du statut des pays couverts par le Bureau régional en Afrique de l'Ouest (Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Niger et Cap-Vert).
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
182. Les principaux partenaires d'exécution du HCR au Sénégal sont la Commission nationale d'éligibilité et l'Office africain pour le développement et la coopération (OFADEC), qui sont chargés des activités agricoles en faveur des réfugiés mauritaniens. De surcroît, l'Association de développement (DIAPANTE) est responsable des activités de formation, tandis que Caritas met en oeuvre les projets d'éducation. Le gouvernement du Sénégal a assigné des responsabilités pour les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur à la Commission d'assistance aux réfugiés et personnes déplacées.
(d) Budget
183. En raison de la consolidation du programme et d'une diminution du nombre des réfugiés de Mauritanie, les budgets 1998 au titre des Programmes généraux ont été réduits par rapport à 1997. Ceux de 1999 devraient l'être davantage encore, à cause d'un éventuel rapatriement de grande ampleur des réfugiés de Mauritanie et d'un arrêt progressif des activités d'assistance.
(e) Etat des postes
184. Du fait du rapatriement librement consenti des réfugiés mauritaniens en cours, le bureau extérieur de Saint-Louis sera fermé d'ici la fin 1998 et un poste international ainsi que quatre postes locaux seront supprimés. Avec la fin des opérations de rapatriement au Burkina Faso, au Niger, au Mali et en Mauritanie, les activités du HCR dans ces pays relèveront une fois encore de la responsabilité du Bureau régional de Dakar.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
185. Les activités spécifiques liées aux femmes et aux enfants réfugiés forment partie intégrante du plan de travail du bureau régional pour 1998 et 1999. Une attention particulière sera accordée aux femmes réfugiées vivant en milieu rural et un projet générateur de revenus est appliqué avec succès dans le Nord du pays. Depuis 1994, 984 femmes réfugiées ont reçu des fonds pour mettre sur pied de petites affaires. Le taux de remboursement est de 100 pour cent et cette activité devrait être autogérée d'ici la fin 1998. Près d'un millier d'enfants réfugiés qui fréquentaient des écoles pour les réfugiés seront intégrés dans le système éducatif national à partir de juillet 1998.
(g) Rapports de contrôle
186. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période examinée.
19. Sierra Leone
(a) Bénéficiaires
187. Avant le coup d'Etat de mai 1997, la Sierra Leone comptait environ 13 500 réfugiés. Mais depuis, le HCR n'a pu avoir accès à certains d'entre eux, notamment à ceux qui sont installés à l'extérieur de Freetown, en raison de l'insécurité qui règne dans le pays. Depuis la « libération » de la capitale, en février 1998, les réfugiés ont commencé à réapparaître. En avril 1998, 3 500 réfugiés libériens avaient été enregistrés à Freetown, dont 1 044 se trouvaient dans le camp de Waterloo. A l'extérieur de Freetown, 2 041 et 3 830 réfugiés ont été enregistrés respectivement à Kenema et Bo. On ne dispose pas de statistiques à jour sur les femmes et les enfants réfugiés, à cause de l'insécurité qui prévaut depuis le coup d'Etat, survenu en mai 1997.
(b) Faits nouveaux et objectifs
188. Le coup d'Etat qui a renversé le président Ahmad Tejan Kabbah fin mai 1997 a provoqué un effondrement total de l'ordre public. Début février 1998, les forces de l'ECOMOG ont lancé une offensive qui a abouti au rétablissement du président au pouvoir en mars 1998. Avec le retour du personnel international à Freetown qui a suivi, le HCR se concentre sur l'assistance d'urgence et le rapatriement librement consenti des réfugiés libériens. Au moment de la rédaction du présent rapport, quelque 450 réfugiés libériens avaient exprimé leur désir de rentrer chez eux. Le HCR pourrait encourager le retour des réfugiés sierra-léoniens, si les conditions de sécurité s'amélioraient.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
189. A la suite du retour du président Ahmad Tejan Kabbah à Freetown début mars 1998, le Ministère de la reconstruction, de la réhabilitation et de la réinstallation (MRRR), qui, avant le coup d'Etat, était chargé des questions de réfugiés, a été dissous. Une Commission spéciale attachée au Cabinet du président a été créée à sa place, pour traiter des problèmes liées aux réfugiés, aux personnes déplacées à l'intérieur, au rapatriement et à la réinstallation. Concern Worldwide est partenaire d'exécution du HCR en Sierra Leone.
(d) Budget
190. Après le coup d'Etat de 1997, presque toutes les activités du HCR en Sierra Leone ont été suspendues et les budgets au titre des Programmes généraux et spéciaux ont été réduits. Avec la reprise des activités en 1998, les budgets pour les programmes d'assistance devront être revus à la hausse.
(e) Etat des postes
191. Le coup d'Etat qui a éclaté en Sierra Leone a entraîné la fermeture de quatre nouveaux bureaux qui avaient été installés à Kenema, Bo, Segbwema et Zimmi en 1997. Il a également provoqué une révision et une réduction des effectifs du HCR en Sierra Leone. Les 49 postes qui avaient été créés au titre du Programme spécial pour le rapatriement en Sierra Leone, ainsi que plusieurs postes qui existaient au titre des Programmes généraux pour l'assistance aux réfugiés libériens ont été supprimés. Toutefois, vu l'évolution récente de la situation, le HCR va maintenant renforcer sa présence à Freetown.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
192. La plupart des activités ayant été suspendues en 1997, aucune action spécifique n'a été effectuée en faveur des femmes ou des enfants, ou encore de l'environnement.
(g) Rapports de contrôle
193. Aucun rapport de contrôle n'a été rédigé pendant la période examinée.
20. Togo
(a) Bénéficiaires
194. Au 1er janvier 1998, le Togo accueillait un total de 12 700 réfugiés, dont 12 300 Ghanéens, 200 Rwandais, 40 Nigérians, 35 Burundais et 120 personnes d'autre nationalité. Environ 15,7 pour cent des réfugiés sont des enfants de moins de cinq ans et 54 pour cent sont des femmes.
(b) Faits nouveaux et objectifs
195. Le rapatriement librement consenti des réfugiés togolais, qui a commencé début 1996, s'est officiellement achevé le 30 septembre 1997. En tout, quelque 50 000 Togolais sont rentrés du Ghana et 34 000 du Bénin.
196. Le programme d'assistance aux réfugiés ghanéens a été sensiblement réduit, conformément au calendrier, qui prévoit l'arrêt progressif des activités du HCR pour 1999, date à laquelle les réfugiés devraient être parvenus à l'autosuffisance.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
197. L'Organisation de la charité pour un développement intégré (OCDI) et la Coordination nationale d'assistance aux réfugiés (CNAR-TOGO) exécutent le programme d'installation sur place en faveur des réfugiés ghanéens.
(d) Budgets
198. Les dépenses totales pour 1997 se sont élevées à 1 597 700 dollars E.-U. et la somme totale de 809 800 dollars a été allouée en 1998, pour couvrir les dépenses d'installation sur place des réfugiés ghanéens, ainsi que le coût de certains postes, auparavant financés au titre des Programmes spéciaux. Le budget 1999 devrait être encore réduit, en perspective de l'arrêt progressif de l'assistance aux réfugiés ghanéens.
(e) Etat des postes
199. Sept postes ont été supprimés en raison de la diminution des activités liées aux rapatriés du Ghana et du Bénin. D'ici fin août 1998, le bureau du chargé de mission sera transformé en bureau de liaison, de sorte qu'un poste de fonctionnaire international et un poste de fonctionnaire national seront supprimés.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
200. En 1998, sept groupes de femmes recevront des outils aratoires et bénéficieront d'une aide spécifique aux soins de santé. La mise en oeuvre des activités liées aux services sociaux se poursuivra en 1998, essentiellement pour promouvoir une participation accrue des réfugiés aux programmes d'assistance.
(g) Rapports de contrôle
201. Aucun rapport n'a été rédigé pendant la période considérée.
III. AFRIQUE ORIENTALE ET CORNE DE L'AFRIQUE
A. Aperçu sous-régional
202. La situation des réfugiés reste complexe dans la sous-région de l'Afrique orientale et de la corne de l'Afrique, qui abrite des groupes de réfugiés de longue date. Malgré l'accord de paix prometteur d'avril 1997, la guerre civile au Soudan s'est poursuivie au même rythme. Les gouvernements de l'Ethiopie et de l'Ouganda sont confrontés à différents groupes d'opposition armés, qui poursuivent des objectifs divers. En Ouganda, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a mené des attaques indiscriminées contre les populations tant locales que réfugiées dans le Nord du pays. En Somalie, les initiatives de paix parrainées par divers gouvernements pour amener la réconciliation nationale n'ont pas encore produits les résultats escomptés.
203. Malgré le caractère préoccupant de la situation dans certains pays de la corne de l'Afrique, des progrès ont été accomplis dans le rapatriement vers les régions qui jouissent d'une paix durable. Le rapatriement des réfugiés somaliens depuis les camps de l'Ethiopie vers le Nord-Ouest du pays s'est déroulé de manière très satisfaisante depuis sa reprise, en décembre 1997. Dans le cas des réfugiés éthiopiens encore au Soudan, un accord a été conclu par toutes les parties concernées pour achever d'ici fin mai 1998 le rapatriement organisé, qui a débuté en 1993. Le gouvernement érythréen a donné son accord à la mise en route d'activités préparatoires en vue du rapatriement des réfugiés érythréens qui se trouvent au Soudan. Les mouvements organisés devraient reprendre en 1998, après la saison des pluies.
204. Dans un tel contexte, le HCR s'attachera activement à supprimer progressivement l'assistance aux réfugiés de longue date, en encourageant vivement le rapatriement librement consenti, lorsque la cause initiale de leur fuite a disparu. Le HCR poursuivra aussi énergiquement les processus de réintégration lancés dans les pays d'origine, tout en veillant au bon déroulement du transfert, dans les pays d'asile, des équipements et du matériel dont pourrait profiter la population locale.
205. Sur la base de l'extension du mandat de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), en 1996, à la prévention, à la gestion et à la résolution des conflits, ainsi qu'aux affaires humanitaires, le HCR et l'IGAD ont signé, le 19 juin 1997, un mémorandum d'accord définissant les domaines de coopération et les modalités de sa mise en oeuvre, renforçant ainsi les liens du HCR avec cette agence. A cet égard, un atelier sur la préparation aux situations d'urgence sera organisé pour le secrétariat de l'IGAD. En tant que membre du Forum des partenaires de l'IGAD (IPF), le HCR a participé aux réunions de cette instance.
206. A la suite de la nomination d'administrateurs régionaux pour les femmes et les enfants réfugiés, des séminaires de formation ont continué d'être organisés dans toute la sous-région, pour permettre une planification des programmes qui réponde davantage aux besoins des femmes. Afin de promouvoir des solutions durables, un appui important est fourni aux initiatives locales des femmes déplacées et réfugiées dans les domaines de l'établissement de la paix tels que l'éducation à la paix et la résolution des conflits. La participation des femmes réfugiées aux comités de gestion des camps ainsi qu'à la distribution et à la gestion des vivres est renforcée. La priorité sera également accordée à la protection et à l'assistance aux mineurs non accompagnés, et au problème des enfants-soldats.
207. Un examen de l'aide du HCR aux réfugiés âgés a été effectué à l'automne 1997. L'équipe chargée de l'évaluation s'est rendue sur de nombreux sites et des études de cas ont été préparées sur un certain nombre de pays, dont le Soudan. Le rapport qui en a résulté fournit des enseignements et des recommandations sur les orientations à adopter pour tenter de résoudre les problèmes spécifiques à cette population réfugiée.
208. Les principales conclusions de l'étude de cas sur le Soudan ont trait au phénomène de la sélection sociale négative constatée dans les camps. De nombreux réfugiés âgés se sont appauvris en raison de la perte, occasionnée par le départ ou la mort, de personnes plus jeunes ayant un revenu. Le rapport a fait un certain nombre de recommandations spécifiques à ce pays, comme la création de structures de services communautaires dans le camp, afin de suivre la situation des personnes âgées, en renforçant les procédures et les outils de suivi, et en veillant à ce que toutes les personnes âgées reçoivent un complément alimentaire.
209. A la suite d'une mission d'inspection effectuée dans la corne de l'Afrique début 1997 et conformément aux procédures établies pour évaluer la prise en compte des recommandations qui ont été faites, un rapport de suivi a été préparé par le Directeur des opérations pour l'Afrique centrale, orientale et occidentale en février 1998. L'Inspecteur a relevé avec une satisfaction particulière la rapidité avec laquelle certaines des recommandations concernant le Nord-Ouest de la Somalie avaient été mises en oeuvre, notamment la désignation d'un représentant à Nairobi, en tant qu'agent centralisateur pour les réfugiés somaliens; le pourvoi, à Hargeisa, de postes qui étaient vacants depuis longtemps; et plusieurs mesures administratives mises en place pour améliorer les conditions de vie et de travail du personnel affecté à ces postes. Les efforts déployés pour réduire progressivement la taille du partenaire gouvernemental à Djibouti ont aussi abouti, mais les progrès sur le même point en Ethiopie ont été moins satisfaisants. Néanmoins, le Bureau de liaison régional d'Addis-Abeba et le principal homologue gouvernemental du HCR, l'Administration for Refugee and Returnee Affairs (ARRA), organisent des rencontres régulières sur des questions ayant trait au programme, et des améliorations ont été faites dans la mise en oeuvre et l'établissement de rapports. Au Soudan, la délégation de Khartoum a adopté une politique de décentralisation de l'exécution du programme d'assistance, et des accords ont été conclus avec les ministères compétents des gouvernements dans divers secteurs.
B. Programmes spéciaux
210. Le rapatriement organisé des réfugiés somaliens depuis les camps de l'Ethiopie vers le Nord-Ouest de la Somalie, qui a débuté en février 1997, se poursuit. En avril 1998, plus de 28 000 réfugiés étaient rentrés dans leur pays d'origine, sous les auspices du HCR. En 1998, 60 000 réfugiés devraient quitter l'Ethiopie, pour le Nord-Ouest de la Somalie.
211. En plus de retours depuis l'Ethiopie, quelque 500 réfugiés sont rentrés de la Jamahiriya arabe libyenne, 400 du Yémen, 300 du Kenya et 100 de Djibouti. En mars 1998, plus de 700 réfugiés ont été rapatriés par avion depuis le camp de Dadaab, au Kenya, vers Bossasso, dans le Nord-Est de la Somalie. Un autre Appel consolidé des Nations Unies pour la Somalie a été lancé le 31 mars 1998, pour profiter de l'élan imprimé par la nouvelle approche de la programmation et de la collecte de fonds adoptée collectivement par les Nations Unies. Il a été suivi du propre appel complémentaire du HCR, émis le 3 avril 1998, pour un total de 24 millions de dollars E.-U.
C. Examen par pays
1. Djibouti
(a) Bénéficiaires
212. Au 1er janvier 1998, Djibouti abritait une population réfugiée de 23 590 personnes, dont 21 546 Somaliens, 2 000 Ethiopiens et un petit nombre de Soudanais, Burundais et Rwandais, ainsi que des réfugiés urbains yéménites. La majorité des réfugiés somaliens (environ 20 350) résident dans les deux camps d'Ali-Adde et Holl-Holl. On estime que 54 pour cent de la population réfugiée sont des femmes et cinq pour cent des enfants de moins de cinq ans.
213. Le nombre des réfugiés et des demandeurs d'asile éthiopiens à Djibouti est resté aux alentours de 2 000. Tandis que 500 Ethiopiens ont demandé l'asile en 1997, dont beaucoup appartiennent au groupe ethnique oromo, sympathisant du Front de libération oromo, environ 150 réfugiés éthiopiens ont bénéficié du rapatriement librement consenti et de la réinstallation dans un pays tiers.
(b) Faits nouveaux et objectifs
214. L'objectif global du HCR pour 1998 et 1999 reste la promotion du rapatriement volontaire pour la majorité des réfugiés qui vivent à Djibouti. Entre-temps, le HCR continuera à oeuvrer à l'amélioration de la politique d'asile de Djibouti à l'égard des réfugiés authentiques. Dans les camps, l'Organisation tentera de réduire progressivement l'assistance et d'apporter les améliorations des conditions de vie qui sont nécessaires.
215. Il n'y a eu aucun rapatriement volontaire organisé par le HCR ni des réfugiés somaliens ni des Ethiopiens en 1997. Toutefois, en octobre 1997, les autorités du Nord-Ouest de la Somalie ont envoyé une délégation à Djibouti, pour discuter des modalités du rapatriement. Un projet d'accord a été signé à cette fin. Cette initiative, alliée à l'opération de rapatriement pilote qui a commencé dans les camps éthiopiens en février 1997, devrait permettre le rapatriement de certains réfugiés somaliens qui vivent à Djibouti.
216. Conjointement au regroupement des trois camps de réfugiés en deux camps et à la fermeture de celui d'Assamo, en avril 1998, l'exercice d'enregistrement effectué en mars 1997 a permis d'affiner le programme soins et entretien du HCR.
217. Le nombre exact des réfugiés de Djibouti qui sont rentrés spontanément depuis l'Ethiopie n'a pas encore été déterminé. Toutefois, la population réfugiée afar d'Ethiopie a été encore réduite par les autorités éthiopiennes chargées des questions de réfugiés, passant à 3 000 personnes en mars 1988. En réponse à une demande du gouvernement de Djibouti, adressée par l'intermédiaire de son Bureau pour la réhabilitation, la reconstruction et l'intégration sociale des réfugiés, une équipe interorganisations des Nations Unies, comprenant des membres du HCR et placée sous la direction du Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (BSP/ONU), a effectué une mission d'évaluation des besoins dans la partie Nord du pays, déchirée par la guerre. Le HCR étudie actuellement les domaines d'intervention susceptibles de consolider le retour spontané des réfugiés.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
218. L'Office national d'assistance aux réfugiés et sinistrés (ONARS), qui dépend du gouvernement, est le principal partenaire d'exécution du HCR à Djibouti. L'Association des médecins d'Asie (AMDA) couvre le secteur sanitaire, et l'UNESCO est responsable des activités éducatives. Les services communautaires à Djibouti-Ville continueront d'être fournis par l'Eglise protestante et évangéliste de Djibouti (EPED), et CARITAS Djibouti met en oeuvre un projet de petits crédits financé par le HCR pour les femmes réfugiées urbaines.
(d) Budget
219. Les dépenses pour 1997 au titre des Programmes généraux et spéciaux se sont élevées à 3,05 millions de dollars E.-U., tandis que les budgets 1998 se montent à 2,6 millions de dollars, y compris le coût du transfert de quelque 5 000 réfugiés somaliens du camp d'Assamo vers celui d'Ali-Adde ou de Holl-Holl. Ces dépenses ont été compensées par les économies de frais généraux réalisées à la suite de la fermeture du camp d'Assamo. Les besoins supplémentaires pour les demandeurs d'asile oromos nouvellement arrivés d'Ethiopie continueront d'être couverts par un réajustement des budgets approuvés. Des sommes ont aussi été prévues au titre des Programmes spéciaux pour le rapatriement librement consenti de près d'un millier de réfugiés somaliens en 1998.
(e) Etat des postes
220. Les effectifs de Djibouti seront maintenus à 27 postes en 1998.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
221. Une assistance sera fournie à quelque 2 000 réfugiés urbains, en particulier aux femmes vulnérables et aux femmes chef de famille. Outre le projet actuel exécuté par l'EPED, des projets de microcrédits et générateurs de revenus seront mis en place pour certaines femmes réfugiées vivant en milieu urbain, avec l'assistance de CARITAS, nouveau partenaire d'exécution. Des efforts continueront d'être faits pour encourager le regroupement familial. Des améliorations de l'adduction d'eau réalisées dans les camps en 1998 profiteront surtout aux femmes et aux enfants.
2. Erythrée
(a) Bénéficiaires
222. Au 1er janvier 1998, le HCR assistait 2 494 réfugiés somaliens et 112 soudanais. Cette population comprend 49 pour cent de femmes et 20 pour cent d'enfants de moins de cinq ans. Il est prévu de rapatrier environ 50 000 réfugiés érythréens depuis le Soudan, en 1998 et 1999.
(b) Faits nouveaux et objectifs
223. Le rapatriement des réfugiés érythréens est toujours dans l'impasse en 1997. Le gouvernement de l'Erythrée a refusé de participer à une réunion technique prévue avec le HCR et le gouvernement du Soudan et a décidé, en mai 1997, de demander le départ de tout le personnel international du HCR. En conséquence, les activités liées à la préparation du rapatriement et de la réintégration ont été suspendues. Les retours spontanés qui auraient pu être provoqués par le blocage du rapatriement organisé ne se sont pas produits, en raison de l'insécurité accrue qui régnait dans les régions frontalières au moment de la rédaction de ce rapport.
224. En réponse à une demande adressée par le gouvernement érythréen au HCR pour que ce dernier fournisse des statistiques précises sur les éventuels rapatriements, à des fins de planification, un exercice de collecte de données a été effectué au Soudan. Une mission du Siège, conduite par le Directeur du Bureau pour Afrique centrale, orientale et occidentale, s'est rendue à Asmara, où elle a rencontré les autorités début mai 1998. Elle a remis les premières données reçues du Soudan. Les autorités érythréennes ont accepté la reprise du mouvement de rapatriement en septembre 1998, après la saison des pluies. Quelque 2 500 réfugiés érythréens rentreront aussi du Yémen.
225. La situation politique et les conditions de sécurité dans certaines régions du Sud de la Somalie, d'où sont originaires la plupart des réfugiés somaliens qui se trouvent en Erythrée, sont restées instables pendant la période étudiée. Néanmoins, environ 700 réfugiés ont exprimé le désir de regagner leur pays et ont obtenu l'accord du gouvernement érythréen.
226. Outre la recherche de solutions durables pour les réfugiés qui se trouvent en Erythrée et le rapatriement des réfugiés érythréens, le HCR aura pour objectif d'assurer la participation de l'Organisation à la Commission d'éligibilité, en tant qu'observateur.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
227. Le gouvernement de l'Erythrée veille à ce que tous les programmes financés par l'étranger soient mis en oeuvre directement par des agences gouvernementales. Le bureau des réfugiés du Ministère de l'intérieur est chargé de l'exécution du programme pour les réfugiés. Quant aux programmes de rapatriement et de réintégration, la Commission érythréenne pour les secours et les réfugiés (ERREC) est responsable de la coordination générale de la mise en oeuvre du programme en faveur des rapatriés, et travaille avec les différents ministères compétents.
(d) Budget
228. Les dépenses de 1997 au titre des Programmes spéciaux et les budgets révisés pour 1998 sont très inférieurs aux allocations initiales, en raison de la suspension de l'opération de rapatriement. Le budget 1999 au titre des Programmes spéciaux sera revu au cours de l'année 1998, une fois que les modalités de la reprise du mouvement auront été définitivement arrêtées. L'allocation 1998 au titre des Programmes généraux est légèrement supérieure à celle de 1997, pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants de Somalie.
(e) Etat des postes
229. A la suite du départ de tout le personnel international en mai 1997, ces postes sont restés vacants. Un poste de fonctionnaire international et 15 postes de fonctionnaires nationaux ont été supprimés en 1997, de sorte que les effectifs actuels s'élèvent à 34.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
230. Les femmes réfugiées ont participé à la planification et à la mise en oeuvre de divers programmes, comme la distribution de vivres, la formation professionnelle, les activités génératrices de revenus et l'alimentation complémentaire. Les femmes qui reçoivent une formation produisent des produits de qualité, qui sont vendus par un magasin de la ville d'Assab, et sont très demandés. Des serviettes hygiéniques sont distribuées aux femmes.
231. Les enfants réfugiés qui fréquentent les écoles primaires ont un accès satisfaisant aux moyens éducatifs et aux fournitures scolaires. Tous les enfants sont vaccinés, et reçoivent une alimentation complémentaire et thérapeutique.
232. Un projet est en cours d'élaboration, pour limiter la dégradation de l'environnement dans le camp d'Harsile, à Assab, qui accueille des réfugiés somaliens. La communauté tout entière participe à la plantation d'arbres.
(g) Rapports de contrôle
233. Le Service d'inspection et d'évaluation a entrepris un examen de l'opération en Erythrée début 1997. Une recommandation concernant le déploiement de personnel au cas où le processus de rapatriement resterait dans l'impasse a été mise en oeuvre. D'autres, concernant la gestion du projet et le bien-être des collaborateurs, le seront une fois que le bureau sera redevenu pleinement opérationnel.
3. Ethiopie
(a) Bénéficiaires
234. Au 1er janvier 1998, l'Ethiopie comptait quelque 323 000 réfugiés bénéficiant d'une assistance, dont 249 000 Somaliens (sur lesquels 8 000 se trouvaient à Dollo et 205 dans les centres urbains), 56 900 Soudanais (y compris 231 dans les centres urbains), 8 000 Djiboutiens (ce chiffre a été revu à la baisse et ramené à 3 000 en mars 1998, d'après les estimations du gouvernement éthiopien), 8 700 Kenyans et 700 réfugiés urbains de nationalités diverses. La population réfugiée totale de l'Ethiopie comporte près de 50 pour cent de femmes, tandis que 13 pour cent des réfugiés somaliens et 23,6 pour cent des réfugiés soudanais sont des enfants de moins de cinq ans. Parmi les réfugiés urbains, 14 pour cent sont des enfants de moins de cinq ans.
(b) Faits nouveaux et objectifs
235. Le Nord-Ouest de la Somalie a continué à connaître une stabilité politique remarquable pendant toute l'année 1997 et le premier semestre 1998. En conséquence, et comme il a été rapporté au Comité permanent l'année dernière, le rapatriement des réfugiés somaliens depuis l'Ethiopie vers le Nord-Ouest de la Somalie a débuté le 18 février 1997. Quelque 11 251 réfugiés avaient été rapatriés avec l'assistance du HCR au 31 décembre 1997, et 6 894 autres sont rentrés au cours des quatre premiers mois de 1998, portant à 28 145 le nombre total des rapatriés depuis février 1997. Ce nombre devrait atteindre 60 000 d'ici la fin 1998.
236. L'objectif du programme pour les réfugiés somaliens, djiboutiens et kényans consiste toujours à consolider et rationaliser l'assistance soins et entretien, tout en encourageant les réfugiés à saisir la moindre occasion de rentrer. Pour les réfugiés soudanais, le but du programme reste de faciliter l'autosuffisance partielle en matière de production vivrière. On peut également mentionner qu'en raison de la poursuite du conflit dans le Sud du Soudan, le nouveau camp de Sherkole, à Assosa, accueille actuellement près de 20 000 réfugiés soudanais.
237. Le rapatriement et la réintégration des réfugiés éthiopiens depuis divers pays d'asile s'est poursuivi en 1997 et 1998. En 1997, 7 500 réfugiés éthiopiens ont été rapatriés depuis le Soudan et ont bénéficié d'une assistance à la réintégration, et 1 465 autres sont rentrés en janvier 1998. Ce rapatriement volontaire organisé continue et, à la suite d'une décision prise par le Comité tripartite lors de sa réunion à Genève en octobre 1997, le rapatriement organisé par le HCR depuis le Soudan devrait prendre fin au 31 mai 1998.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
238. Le principal partenaire d'exécution du HCR en Ethiopie est l'ARRA, une unité qui fait partie de l'Autorité pour les questions de sécurité, d'immigration et de réfugiés. Le HCR, en consultation avec l'ARRA, continuera d'établir une liaison et de coopérer avec les institutions gouvernementales dans les secteurs tels que la santé, l'éducation, l'agriculture, l'eau et la construction de routes, aux niveaux tant régional que central. Suite à la récente sécheresse dans l'Est de l'Ethiopie, dont ont souffert à la fois les réfugiés et la population locale, le HCR a dû établir des relations de travail directes avec le bureau régional des eaux, afin de traiter les problèmes d'eau de manière globale et sur le long terme. Depuis, un accord a été signé entre le HCR et l'instance gouvernementale responsable de l'eau.
239. Outre l'ARRA, le HCR a conclu des dispositions d'exécution avec un certain nombre d'ONG nationales et internationales. Ces ONG nationales sont notamment Ethiopian Relief Society (ERO), Relief Society of Tigray (REST), Oromo Self-Help Organisation (OSHO), le National Committee on Traditional Practices (NCTPE), Opportunities Industrialization Centre-Ethiopia (OICE) et la Development and Inter-Church Aid Commission of the Ethiopian Orthodox Church (DICAC). Parmi les ONG internationales, nous citerons CARE International, Rädda Barnen, Handicap International, Save the Children (UK), le Jesuit Refugee Service (JRS), la Society for International Ministries (SIM), Refugee Care Netherlands (ZOA) et le World University Service (UK). Les besoins alimentaires de base pour les programmes en faveur des réfugiés et des rapatriés sont couverts par le PAM.
(d) Budget
240. Les budgets programmes 1997 ont couvert la phase de rapatriement volontaire pilote pour quelque 10 000 réfugiés somaliens, qui a débuté le 18 février 1997 et s'est achevée en juillet 1997, après le rapatriement de 10 125 réfugiés. La seconde phase, plus soutenue, a commencé en décembre 1997 et s'est poursuivie en 1998. Fin avril 1998, plus de 17 000 réfugiés avaient bénéficié de l'opération. Les budgets totaux au titre des programmes pour 1998 s'élèvent à 28,4 millions de dollars E.-U. et les budgets initiaux pour 1999 prendront en compte l'accélération du rapatriement, qui devrait aboutir au retour de plus de 60 000 et 90 000 réfugiés en 1998 et 1999 respectivement.
241. Le rapatriement des réfugiés éthiopiens depuis le Soudan a continué en 1997. En raison de problèmes opérationnels, le rapatriement devrait désormais s'achever fin mai 1998. La fermeture du bureau extérieur de Humera, prévue à l'origine pour le 31 mars 1997, a donc été repoussée à juin 1998. Le surcoût entraîné se traduira par une augmentation du budget 1998.
242. L'afflux de réfugiés soudanais à Assosa fin 1996 et en 1997 a entraîné l'ouverture du bureau extérieur d'Assosa, qui couvre les activités d'assistance du camp de réfugié de Sherkole. Fin avril 1998, le camp abritait près de 20 000 réfugiés, et des ressources considérables ont été nécessaires pour agrandir ses installations.
(e) Etat des postes
243. Comme il a été indiqué ci-dessus, la poursuite du rapatriement depuis le Soudan a provoqué le report, jusqu'à fin juin 1998, de la fermeture du bureau extérieur de Humera, qui se serait traduite par la suppression d'un certain nombre de postes.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
244. La nomination d'administrateurs régionaux pour les femmes réfugiées, en 1996, et pour les enfants réfugiés, en 1998 a élargi l'éventail des activités en faveur de ces groupes. Un certain nombre d'actions ont été mises en place depuis 1997, dont la création de neuf centres communautaires pour les réfugiés somaliens. Ces centres sont gérés par des femmes réfugiés basées dans le camp et mettent en oeuvre des projets générateurs de revenus, une formation professionnelle et des programmes d'alphabétisation. Les femmes réfugiées participent désormais de plus en plus aux activités des camps, notamment à la distribution et à la gestion des vivres. Parmi les principales activités entreprises en 1997 en faveur des femmes et des enfants réfugiés, on citera la formation et la reconversion des accoucheuses traditionnelles, l'incitation à éliminer les pratiques traditionnelles néfastes, la promotion d'un environnement scolaire favorables aux filles grâce à la distribution de serviettes hygiéniques aux jeunes filles et aux femmes, et l'organisation, à Gambela, de deux séminaires sur la santé génésique. En outre, le HCR a animé un atelier de planification orientée vers la population et un atelier sur les initiatives des femmes et l'établissement de la paix, en novembre 1997.
245. A la suite d'une étude sur les ressources énergétiques effectuée dans le camp d'Aisha, en mars 1997, un projet de réchaud solaire a été mis en place dans le camp. D'autres activités visant à économiser de l'énergie doivent être introduites dans d'autres camps de réfugiés.
246. Le HCR exécute actuellement un projet interinstitutions visant à promouvoir des pratiques de gestion viables pour l'environnement dans les régions qui ont souffert de la présence des réfugiés. L'Ethiopie est l'un des pays où une étude sur l'environnement a été effectuée en 1997. D'autres activités liées à l'environnement ont continué d'être élaborées, notamment à la suite du recrutement de deux consultants locaux, basés à Addis-Abeba.
4. Kenya
(a) Bénéficiaires
247. Au 1er janvier 1998, la population réfugiée totale enregistrée dans les cinq camps du HCR au Kenya était de 180 000 (Ifo (38 900), Hagadera (45 150), Dagahaley (41 000) dans le district de Garrisa, Kakuma (52 600) dans la province du Nord-Ouest, et Jomvu (3 200) dans la province côtière). Cette population comprend environ 48 pour cent de femmes et 17 pour cent d'enfants de moins de cinq ans.
248. Les Somaliens représentent le groupe de réfugiés le plus important (174 000), suivis des Soudanais (37 000), des Ethiopiens (8 500), des Rwandais (5 700) et des Ougandais (5 500). En outre, le gouvernement du Kenya déclare que quelque 100 000 réfugiés vivraient « dans la nature », en dehors des camps du HCR.
(b) Faits nouveaux et objectifs
249. La partie orientale du Kenya a gravement souffert de pluies et d'inondations imprévues et inhabituellement abondantes, qui ont commencé mi-octobre 1997 et ont eu un effet dévastateur sur l'infrastructure de Dadaab, qui héberge 125 000 réfugiés. Pendant près de trois mois, Dadaab a été coupée du reste du Kenya. Entre novembre 1997 et fin avril 1998, le PAM et le HCR ont fait parvenir des vivres et des articles non alimentaires dans le camp de Dadaab, par voie aérienne. De nombreux réfugiés ont dû être conduits hors des zones inondées vers des régions d'altitude plus élevée.
250. En 1997, sur les quatre camps plus petits restant le long de la côte, trois (Hatimy, Swaleh Nguru et St. Anns) ont été fermés. Avant leur fermeture, 18 300 réfugiés qui préféraient se rendre dans les camps de Dadaab ou Kakuma plutôt que rentrer dans leur région d'origine ont été déplacés. Au moment de la rédaction de ce rapport, il est prévu que le dernier camp situé sur la côte (Jomvu) soit fermé en mai 1998.
251. En 1997, le HCR a aidé 3 300 réfugiés à rentrer chez eux, dont 2 400 Ethiopiens et 280 Somaliens. En outre, 6 926 réfugiés ont été réinstallés dans un pays tiers.
252. En 1998, quelque 8 000 Rwandais et Burundais devront voir leur statut déterminé, de sorte que le HCR est en train d'augmenter sa capacité, afin de pouvoir mener à bien les entretiens nécessaires.
253. Les conditions de sécurité dans le camp de Dadaab, qui étaient déjà une source de grave préoccupation dans le passé, se sont encore détériorées après les inondations. Malgré les efforts louables déployés par les forces de sécurité du gouvernement, les cas d'atteintes criminelles contre des femmes réfugiées et leur biens augmentent.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
254. Depuis 1996, la délégation du Kenya poursuit une politique qui consiste à nommer un seul partenaire d'exécution ou agence chef de file pour chaque camp, afin de parvenir à une mise en oeuvre plus efficace du programme. Fin décembre 1997, le nombre des partenaires d'exécution avait été ramené à douze.
255. Le Ministère de l'intérieur et de l'héritage national du Kenya est le partenaire d'exécution gouvernemental du HCR. Les autres partenaires importants sont l'UNICEF, CARE, IRC, la Fédération luthérienne mondiale (FLM), la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), MSF (Belgique) et GTZ.
(d) Budget
256. Contrairement aux prévisions, les budgets n'ont pas été réduits, puisque les réfugiés somaliens n'ont pas pu rentrer dans leur région d'origine, en raison de l'instabilité politique et de l'insécurité qui règnent dans ce pays. L'absence de possibilités de trouver un emploi rémunéré en Somalie a encore davantage dissuader les Somaliens de rentrer. Par ailleurs, alors qu'on pensait que le reste des Somaliens qui se trouvaient dans les camps de la côte regagneraient leur pays, ils ont choisi d'être déplacés dans les camps de Dadaab et Kakuma.
257. En outre, un afflux limité mais régulier depuis le Sud du Soudan ne cesse de grossir la population du camp de Kakuma. L'aggravation des conditions de sécurité, notamment dans la région de Dadaab, et les heurts continuels entre les Turkanas, les habitants d'origine de Kakuma, et les réfugiés ont été des raisons supplémentaires pour ne pas réduire le niveau de financement, afin de ne pas porter atteindre au bien-être des réfugiés.
(e) Etat des postes
258. Fin 1997, à Mombassa, cinq postes ont été prolongés jusqu'au 31 mars 1998. Toutefois, le surcoût ainsi généré a été compensé par la suppression de trois autres postes au Kenya courant 1998, qui s'est également traduite par une diminution de nombre d'années-travail. De surcroît, un examen des effectifs effectué par le Service d'inspection et d'évaluation en mai 1998 a conclu que la rationalisation du programme provoquerait d'autres suppressions de postes nationaux et d'administrateurs en 1998.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
259. En l'absence de perspectives d'intégration sur place au Kenya, des efforts sont faits pour maintenir des conditions sanitaires et nutritionnelles acceptables dans les camps. Entre-temps, le programme soins et entretien s'attache en permanence à développer les possibilités de mise en place d'activités d'autosuffisance.
260. Les femmes réfugiées sont encouragées à participer à des activités qui contribuent directement à leur développement individuel et au bien-être de leur famille : distribution des vivres, formation professionnelle, activités de petite ampleur génératrices de revenus. De nombreuses femmes ont acquis de nouveaux savoir-faire ou de nouvelles connaissances, comme la confection, l'agriculture, la compréhension de l'anglais, ainsi que la mise en route d'activités génératrices de revenus, afin de parvenir à l'autosuffisance.
261. Des efforts notables ont aussi été déployés pour développer les activités éducatives comme les programmes d'alphabétisation des adultes et de formation professionnelle. L'éducation à l'environnement et à la paix ont aussi été incorporés au programme scolaire normal pour les enfants réfugiés et les mineurs non accompagnés. Par ailleurs, des dispositions ont été prises pour fournir le repas du midi aux enfants scolarisés.
262. En 1997, parallèlement au projet actuellement en cours d'éducation des réfugiés à l'utilisation et à la conservation de l'énergie (RESCUE), d'autres projets ou activités novateurs ayant trait à l'environnement ont été lancés, afin de réduire les dommages causés aux zones qui accueillent des réfugiés. Des progrès importants ont été accomplis dans la diffusion et l'adoption de réchauds à faible consommation, de réchauds solaires et de méthodes de cuisson qui permettent d'économiser l'énergie. De même, le Système d'information géographique (SIG) a été introduit dans les régions ayant souffert de la présence de réfugiés, pour suivre les activités de réhabilitation de l'environnement.
(g) Rapports de contrôle
263. En 1997, des vérificateurs externes des comptes se sont rendus dans la délégation et dans ses bureaux extérieurs. Parmi les principaux points mis en évidence, on relèvera le fait que les partenaires d'exécution doivent maintenir des comptes rémunérés à part et fournir leur rapports en temps voulu, ainsi que la nécessité d'améliorer les méthodes de suivi des projets et l'évaluation des besoins des réfugiés. Il a été pris bonne note de ces recommandations, qui sont en train d'être mises en oeuvre.
264. Le Service d'inspection et d'évaluation a procédé à un examen des effectifs début mai 1998. Tout en reconnaissant le rôle central joué par le bureau de Nairobi concernant les opérations en Somalie, dans la région des Grands Lacs, et comme centre d'appui régional, le SIE a proposé des réductions de postes qui faisaient encore l'objet de discussions au moment de la rédaction de ce document.
5. Somalie
(a) Bénéficiaires
265. Au 1er janvier 1998, on comptait 620 réfugiés éthiopiens assistés à Hargeisa, dans le Nord-Ouest de la Somalie, dont environ 58 pour cent d'hommes, essentiellement d'anciens militaires. En outre, plus de 400 000 Somaliens, dont des réfugiés rentrés depuis 1991, des personnes déplacées à l'intérieur ainsi que les populations locales continuent à bénéficier de projets de réintégration fondés sur la communauté.
(b) Faits nouveaux et objectifs
266. Bien que le plan prévu à l'origine pour 1997 était de rapatrier quelque 139 000 réfugiés somaliens depuis divers pays d'asile, ce chiffre a été révisé ultérieurement, et ramené à 50 400. En définitive, seuls 12 000 réfugiés sont rentrés avec l'assistance du HCR, dont plus de 11 000 depuis l'Ethiopie.
267. En 1998, il est prévu de rapatrier plus de 76 500 réfugiés : 1 000 depuis Djibouti, 60 000 depuis l'Ethiopie, 10 000 depuis le Kenya, 5 000 depuis le Yémen et 500 depuis la Jamahiriya arabe libyenne. En fonction du succès de l'opération en 1998, un nombre identique de réfugiés devraient rentrer en 1999.
268. Le programme pilote de rapatriement librement consenti depuis les camps de l'Est de l'Ethiopie a débuté en février 1997. Au 31 décembre 1997, quelque 11 000 Somaliens étaient rentrés dans le Nord-Ouest de la Somalie, sous les auspices du HCR. L'opération s'est poursuivie en 1998 et mi-avril, 16 894 réfugiés avaient regagné leur pays. Le rapatriement depuis le Kenya vers la Somalie s'est heurté à des problèmes, en raison de l'insécurité qui régnait dans un certain nombre d'éventuelles régions de retour. Néanmoins, en mars 1998, 781 réfugiés somaliens ont été rapatriés par avion depuis le camp de Dadaab au Kenya, vers Bossasso. La paix et la sécurité semblent être durables dans certaines régions de Somalie, en particulier dans le Nord.
269. Les objectifs en 1998 et 1999 incluent la poursuite de l'accueil et de la réintégration des rapatriés somaliens qui rentrent d'Ethiopie, du Kenya, du Yémen, de Djibouti et de la Jamahiriya arabe libyenne. Il s'agit notamment de mettre en oeuvre des projets à impact rapide dans les secteurs de l'eau, de la santé et de l'éducation, et de renforcer et réhabiliter l'infrastructure. Les projets agricoles et d'élevage seront poursuivis, en plus des activités génératrices de revenus, afin de promouvoir la sécurité alimentaire. Ces activités sont exposés dans l'Appel interorganisations consolidé des Nations Unies pour la Somalie lancé le 31 mars 1998. Les besoins du HCR, qui sont davantage détaillés dans son propre appel consolidé émis le 3 avril 1998, s'élèvent à 24 millions de dollars E.-U. Le déminage restant une préoccupation majeure dans certaines régions de retour existantes ou potentielles, on s'attachera à sensibiliser les donateurs et les agences aux besoins dans ce domaine. Des campagnes de sensibilisation et une formation aux mines seront entreprises. Une assistance individuelle sera aussi fournie, sous la forme de matériel pour construire des abris et d'outils aratoires, pour promouvoir la réintégration économique. Là où cela sera faisable et si les ressources le permettent, une aide sera prodiguée aux institutions administratives locales, pour renforcer leur capacité à prendre en charge les rapatriés.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
270. Vu l'importance des clans en Somalie, des efforts seront faits pour travailler étroitement avec les membres âgés des communautés locales, et avec les administrations locales et régionales de chaque zone où le HCR peut opérer. En outre, d'autres institutions, comme celles des Nations Unies, par l'intermédiaire de l'UNCT, ainsi que des ONG nationales et internationales participeront au programme. En 1998 et 1999, le renforcement de la coopération interinstitutions sera une priorité des dispositions d'exécution. Le PAM continuera à fournir des denrées alimentaires de base aux groupes vulnérables parmi la population rapatriée et déplacée, et mettre en oeuvre un programme « vivres contre travail ».
(d) Budget
271. Les budgets 1998 et 1999 ont été révisés, pour prendre en compte la poursuite du rapatriement, les activités soins et entretien ainsi que celles portant sur la réintégration. On pense que certains réfugiés éthiopiens d'Hargeisa ou de Qorioley opteront pour le rapatriement librement consenti en 1998 et 1999. En conséquence, bien que l'on ignore le nombre des réfugiés qui pourraient choisir cette solution, l'allocation de 1998 au titre des Programmes généraux pour le Nord-Ouest de la Somalie et l'Opération transfrontières depuis le Kenya pourrait être revue à la baisse, pour tenir compte de la diminution de la population réfugiée. Concernant les Programmes spéciaux, vu l'augmentation du nombre des rapatriés en provenance d'Ethiopie et du Kenya, le budget 1998 a été révisé à la hausse, en particulier pour le bureau du Nord-Ouest de la Somalie, qui attend de nombreux rapatriés d'Ethiopie, afin de répondre aux besoins opérationnels du programme. Le bureau extérieur de Boroma sera fermé d'ici juillet 1998, pour diminuer les frais administratifs. Le suivi des activités du programme se fera depuis Hargeisa.
(e) Etat des postes
272. L'arrivée à Hargeisa, début 1998, de plusieurs membres du HCR, et le détachement par Rädda Barnen d'un administrateur chargé des services communautaires pour le premier semestre 1998 ont considérablement renforcé l'exécution du programme. Il est envisagé de recruter, en 1998, cinq volontaires des Nations Unies spécialistes de l'eau et de la construction, de l'agriculture et de la production vivrière, de l'élevage, des activités génératrices de revenus et des services sociaux. Dans la mesure où l'opération de rapatriement depuis l'Ethiopie se poursuivra au même rythme en 1999, la taille et la composition des effectifs ne changeront guère. L'opération transfrontières basée à Nairobi continuera, comme les années précédentes, à effectuer des activités de réintégration dans le Nord, le Centre et le Sud de la Somalie, par l'intermédiaire de ses bureaux de Bossasso, Kismayo et Mogadishu.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
273. L'assistance individuelle aux rapatriés sera ciblée sur les personnes particulièrement vulnérables et les nécessiteux. A cet égard, un administrateur détaché auprès du programme par Rädda Barnen travaille étroitement avec tous les groupes de femmes intéressés parmi les rapatriés, avec les autorités régionales d'Hargeisa et avec le bureau du HCR à Jijiga à l'élaboration de stratégies et d'activités en faveur des femmes, des groupes de femmes et des enfants rapatriés qui ont besoin d'un appui. De nombreuses activités visant à satisfaire les besoins des femmes et des enfants rapatriés seront développées et affinées en 1998 et 1999.
274. Un certain nombre d'ateliers en faveur des rapatriés sont prévus en 1998. Des groupes de femmes sont déjà en place dans chaque village pour définir les domaines d'action prioritaires. Vu la gravité des risques de contamination par le VIH/SIDA, des activités conjointes entre l'OMS/UNAIDS et le HCR sont envisagées, afin de prévenir et de maîtriser le VIH/SIDA. Une campagne de sensibilisation est organisée concernant les mutilations génitales subies par les femmes. Des activités génératrices de revenus ciblées sur les femmes pauvres et leur famille sont également mises au point.
6. Soudan
(a) Bénéficiaires
275. Au 1er janvier 1998, quelque 136 000 réfugiés étaient assistés par le HCR au Soudan, dont des Erythréens (120 000), des Ethiopiens (15 000), des ressortissants de la République démocratique du Congo (1 000) et des Somaliens (100). On estime que 51 pour cent sont des femmes et 18 pour cent des enfants de moins de cinq ans. Le nombre des réfugiés qui ne bénéficient pas d'une assistance est évalué à 239 000, d'après un recensement national effectué au Soudan en 1993. Cette population se compose d'Erythréens (195 000), d'Ethiopiens (29 500), de Tchadiens (4 400) et de personnes d'autres nationalités, comme des Ougandais et des citoyens de la République démocratique du Congo. La majorité de cette population, qui réside dans des centres urbains, est autosuffisante et apporte une contribution précieuse au marché de l'emploi, à l'industrie et au commerce soudanais.
(b) Faits nouveaux et objectifs
276. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 1997, 7 400 réfugiés sont rentrés en Ethiopie. Ce mouvement s'est poursuivi en 1998. Toutes les parties concernées ont accepté la date limite du 31 mai 1998 pour le rapatriement librement consenti du reste des Ethiopiens. La détermination de leur statut débutera une fois le rapatriement achevé. La fermeture et le regroupement des camps, ainsi que tout déplacement qui s'avérerait nécessaire, seront effectués simultanément. Certaines infrastructures seront aussi réhabilitées et remises aux autorités locales.
277. Il n'y a eu aucun rapatriement volontaire organisé de réfugiés érythréens pendant la période examinée. A la suite d'une demande présentée par le gouvernement de l'Erythrée, des données ont été recueillies au sujet des réfugiés érythréens du Soudan, afin de déterminer leur nombre et le profil des éventuels rapatriés. Cet exercice est achevé et les données devraient aider le gouvernement érythréen à planifier la réintégration. Quelque 50 000 réfugiés devraient pouvoir rentrer d'ici la fin 1999. Entre-temps, la population réfugiée érythréenne du Sud du Tokar a diminué de 12 500 personnes, qui, pense-t-on, sont rentrées spontanément dans leur pays lorsque la région est tombée aux mains des rebelles début 1997.
278. Si les conditions de sécurité dans la région d'origine le permettent, il est prévu d'évaluer dans quelle mesure les quelque 4 400 réfugiés tchadiens de l'Ouest du Soudan sont prêts à rentrer dans leur pays. Ce groupe avait choisi de rester lors de la dernière grande opération de rapatriement de Tchadiens, en 1992. De même, le gouvernement de la République démocratique du Congo devrait donner son autorisation, en 1998, pour le rapatriement d'un groupe de 1 500 réfugiés depuis la République démocratique du Congo. Après quoi, le rapatriement de 2 000 réfugiés de la République démocratique du Congo qui résident à Khartoum se poursuivra en 1999. Le HCR poursuivra aussi le rapatriement de 2 000 Ougandais, dont beaucoup vivent dans le Sud du Soudan.
279. Le Commissaire pour les réfugiés (COR), autorité gouvernementale qui s'occupe des réfugiés, a réduit ses effectifs de 35 pour cent (719 postes) en 1996 et de huit pour cent (116 postes) en 1997. Une nouvelle diminution de 22 pour cent (321 postes) a été acceptée et interviendra en 1998.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
280. Le COR continue d'être le principal partenaire d'exécution du HCR. En outre, neuf ONG locales et internationales exécutent diverses composantes du programme d'assistance comme les soins de santé, l'éducation, le développement communautaire et les projets liés à l'environnement.
(d) Budget
281. Le budget 1998 au titre des Programmes généraux a été révisé à la baisse de quelque 450 000 dollars E.-U., car certaines activités ont été reportées à 1999.
(e) Etat des postes
282. Cinq postes ont été créés à compter du 1er janvier 1998 pour l'entrepôt que maintient le HCR à Port Soudan. Deux autres postes, à Wad Medani, qui devaient à l'origine être supprimés pour la fin 1997, ont été prolongés, car l'opération de rapatriement piétine. Toutefois, deux postes de fonctionnaires internationaux et sept de fonctionnaires nationaux disparaîtront d'ici la fin 1998.
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
283. Quatre projets générateurs de revenus gérés par des femmes réfugiées ont été mis en place dans quatre camps. Un groupe de femmes ont été formées à la fabrication de serviettes hygiéniques (confection de sous-vêtements et de linges en coton), qui ont été distribuées à titre d'essai dans quatre camps. Outre ces activités, les femmes de certains camps participent également à des projets portant sur l'environnement comme la plantation d'arbres, la production de plants et le jardinage. Les femmes participent aussi parfois à des cours d'alphabétisation, qui comprennent des sujets liés aux soins de santé primaires et à la santé génésique.
284. Les enfants de moins de cinq ans sont vaccinés, reçoivent une alimentation complémentaire et thérapeutique, et leur croissance fait l'objet d'un suivi. Des crédits sont prévus pour veiller à ce que les enfants réfugiés qui fréquentent des écoles parrainées par le HCR aient accès au matériel d'éducation et à d'autres fournitures scolaires. Un campagne de sensibilisation aux mines est prévue dans certains camps.
285. Le reboisement et les services de vulgarisation dans le domaine de l'environnement dans les régions ayant accueilli des réfugiés se poursuivent. En 1997, un total de 1 260 hectares de plantations pluviales et 63 hectares de plantations irriguées ont été aménagés dans l'Est du Soudan, ce qui porte à 5 461 hectares la surface totale réhabilitée à ce jour. Les efforts récents se concentrent sur les services de vulgarisation et la participation des réfugiés comme des communautés locales à un programme de gestion de l'environnement mis en place dans six zones d'installation. D'autres activités sont en cours, comme un projet-type visant à démontrer les avantages que présentent de nouvelles approches concernant la réhabilitation de l'environnement, l'amélioration des conditions de vie des femmes réfugiées par les activités de préservation et de réhabilitation de l'environnement, et des activités qui épargnent l'environnement et économisent l'énergie.
(g) Rapports de contrôle
286. En 1997, les opérations du HCR au Soudan ont été examinées par des vérificateurs internes et externes des comptes. Leurs recommandations, à savoir appliquer des stratégies globales et les mettre à jour, nouer des contacts avec les autres instances gouvernementales concernées, décentraliser la gestion et réduire les effectifs des partenaires d'exécution, ont été mises en oeuvre.
7. Ouganda
(a) Bénéficiaires
287. Au 1er janvier 1998, l'Ouganda abritait quelque 190 000 réfugiés, dont 160 000 Soudanais, 12 000 Rwandais et 14 200 ressortissants de la République démocratique du Congo, les autres venant de Somalie, d'Ethiopie et du Kenya. Environ 500 réfugiés de diverses nationalités vivaient dans des zones urbaines. Les informations disponibles indiquent que la population réfugiée est composée de plus de 18 pour cent d'enfants de moins de cinq ans et de 50 pour cent de femmes.
(b) Faits nouveaux et objectifs
288. La particularité du programme ougandais réside dans le fait que les réfugiés sont systématiquement transférés de camps de transit dans des zones d'installation, où ils reçoivent des terres afin de pratiquer l'agriculture et de parvenir ainsi à l'autosuffisance. En février 1998, le plus grand camp de transit, Ogujebe, qui à un moment accueillait plus de 100 000 réfugiés, a été officiellement fermé une fois que tous ses habitants eurent été réinstallés dans diverses zones d'installation. Un programme de reboisement, intitulé « The Global Forest », est actuellement mis en oeuvre à cet endroit.
289. Après avoir évalué la quantité de nourriture produite et la capacité de production dans les zones d'installation des réfugiés, le PAM a commencé à réduire ses rations alimentaires dans tous les campements. Des campagnes d'information de masse expliquent aux réfugiés qu'ils doivent produire leur propre nourriture, car les distributions de vivre vont être progressivement arrêtées. Toutefois, le HCR continuera à fournir aux réfugiés les apports agricoles nécessaires comme des semences à haut rendement, des engrais et du matériel pour l'irrigation par l'eau souterraine tant qu'ils en auront besoin.
290. La sécurité dans le Nord de l'Ouganda est sérieusement compromise par la présence active du mouvement rebelle de la LRA. En 1997, ce groupe a été considéré comme l'auteur d'au moins trois attaques majeures dans les zones d'installation du Nord (Rhino et Mevpi). Le gouvernement ougandais a déployé des forces de sécurité dans ces régions.
291. Plus de 10 400 réfugiés de la République démocratique du Congo installé dans le camp de Kyaka II se sont enregistrés auprès du HCR, pour tenter d'obtenir une assistance au rapatriement librement consenti, afin de retourner dans leur région d'origine, dans l'enclave de Kamango. Les représentants du HCR à Kampala et Kinshasa discutent avec le gouvernement de la République démocratique du Congo des conditions de leur retour.
292. En juin 1998, le gouvernement ougandais prévoit de soumettre au parlement un projet de loi sur les réfugiés. Une fois adopté, cet instrument pourrait servir de modèle pour les autres gouvernements de la région.
(c) Partenaires/dispositions d'exécution
293. Le Ministère du gouvernement local coordonne les activités ayant trait aux réfugiés en Ouganda. En outre, le HCR travaille avec plus d'une vingtaine de partenaires d'exécution nationaux et internationaux, dont plusieurs agences des Nations Unies comme l'UNICEF, le PNUE, le FNUAP et le PAM. Les autres partenaires importants sont OXFAM, CARE International, GTZ, International Aid, la FLM, le Jesuit Refugee Service, le Malteser Hilfsdienst, Action Africa in Need, Action internationale contre la faim et l'African Education Fund International.
(d) Budget
294. Les budgets au titre des Programmes généraux en Ouganda devraient continuer à être réduits, notamment grâce au fait que le gouvernement fournit généreusement des terres aux réfugiés, et les aide ainsi à parvenir à l'autosuffisance. Les contributions antérieures du HCR à la création d'une infrastructure essentielle comme les routes, les écoles, les hôpitaux et les canaux d'irrigation se limiteront à l'avenir aux travaux majeurs de réparation et d'entretien. Les coûts des réparations et de l'entretien mineurs, ainsi que les frais de fonctionnement des systèmes d'approvisionnement en eau devront être assumés par les réfugiés eux-mêmes.
(e) Etat des postes
295. Aucun changement majeur dans les effectifs n'est prévu. Il y a actuellement deux postes de moins (107) qu'au premier janvier 1997 (109).
(f) Mise en oeuvre des politiques prioritaires (femmes, enfants et environnement)
296. La délégation a mis au point des programmes spéciaux pour des groupes de réfugiés spécifiques comme les femmes et les enfants. Elle s'est notamment attachée à accroître la participation des femmes réfugiées aux programmes de formation professionnelle, ainsi qu'aux cours d'alphabétisation destinés aux adultes et aux activités génératrices de revenus. Des serviettes hygiéniques sont distribuées aux jeunes filles et aux femmes.
297. Des efforts sont faits, en étroite collaboration avec le PNUD, pour trouver des domaines de coopération mutuelle, afin d'améliorer les conditions de vie des femmes réfugiées.
298. Une formation a été dispensée aux partenaires d'exécution pour qu'ils développent leur capacités dans la recherche des familles des enfants non accompagnés. Des réseaux régionaux de recherche sont en train d'être créés avec d'autres pays d'asile et les pays d'origine.
299. Il est donné aux adolescents et aux jeunes la possibilité de bénéficier d'un enseignement secondaire et de programmes de formation professionnelle, et de démarrer des activités génératrices de revenus.
300. Le HCR a adopté une politique visant à limiter les dommages causés à l'environnement dans les régions qui ont souffert de la présence de réfugiés et encourage aussi les réfugiés et la population locale à participer à des activités de reboisement. Une campagne de sensibilisation à la préservation du milieu, avec la distribution et l'utilisation de réchauds qui consomment peu de bois, a aussi été lancée.
301. De même, un programme lié à l'environnement financé par le BMZ est actuellement exécuté dans le Nord de l'Ouganda, l'objectif premier étant de protéger les alentours des zones d'installation de réfugiés. Les composantes essentielles de ce projet sont le reboisement, la diffusion et l'adoption de réchauds qui économisent l'énergie et la mise en oeuvre d'activités de sensibilisation aux problèmes de l'environnement.
(g) Rapports de contrôle
302. Aucun rapport de contrôle n'a été rédigé pendant la période examinée.
(Note de l'éditeur : annexes statistiques ne figurent pas dans cette version en ligne.)