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L'escalade des violences pourrait entraîner des déplacements massifs de population au Kasaï, en RDC, avertit le HCR

Points de presse

L'escalade des violences pourrait entraîner des déplacements massifs de population au Kasaï, en RDC, avertit le HCR

4 Septembre 2020 Egalement disponible ici :
Une famille fuit les violences à Kamonia, dans la province du Kasaï en RDC. Octobre 2017.

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, prévient qu’une recrudescence de violences et de tensions dans la région du Grand Kasaï en République démocratique du Congo pourrait entraîner une nouvelle vague de déplacements massifs dans le pays si la situation ne s’améliore pas.

Jusqu'à récemment, la région avait connu une période de calme relatif. Toutefois, le mois dernier, plus de 24 000 personnes ont fui trois situations distinctes liées à des litiges fonciers, des affrontements pour les ressources et des confrontations entre différents groupes ethniques, autorités et milices.

La majorité des personnes déplacées cherchent refuge dans les zones frontalières de la région de Demba, au Kasaï central, et de la région de Mweka, au Kasaï.

En 2017, la violence dans la région du Kasaï a causé un déplacement interne de 1,4 million de personnes au sein de la RDC. Par ailleurs, quelque 35 000 réfugiés avaient rejoint l’Angola en quête de sécurité.

Les nouveaux déplacés font état de meurtres, de viols, de tortures, de pillages et d'incendies de maisons ces dernières semaines. Des dizaines de personnes sont arrivées avec des blessures. Beaucoup d'enfants, de femmes et de personnes âgées se trouvent parmi les déplacés.

A Katende, dans la province du Kasaï central, les affrontements entre deux communautés pour les ressources minérales et forestières se sont multipliés tout au long du mois d'août.

Ces derniers jours, le HCR a reçu l’information de l’existence d’un conflit causé par des milices essayant de remplacer un chef traditionnel de la communauté par l’un de ses membres dans le village de Nteenda dans la province du Kasaï Central. Cette flambée de violence a entraîné le déplacement de près de 1000 personnes.

En tant que premier intervenant humanitaire, le HCR enregistre les personnes déplacées ainsi que les membres des communautés d'accueil, dont la capacité à aider et à accueillir les déplacés est souvent limitée en raison de l'extrême pauvreté et des niveaux élevés de malnutrition dans la région. Nous aidons les victimes de violences sexuelles et les orientons vers des soins médicaux et un soutien psychosocial.

Dans le cadre de l’aide humanitaire que l’organisation assure en continu, le HCR a déjà distribué des articles comprenant des bâches en plastique, des couvertures, du savon et des kits d’ustensiles de cuisine à plus de 4000 personnes. Des milliers d'entre elles ont également reçu des kits d'abri et une allocation d’aide en espèces pour acheter de la nourriture et répondre à leurs besoins les plus urgents.

Le HCR continue à suivre la situation avec ses partenaires et à répondre aux besoins des victimes de violations des droits humains. Nous encourageons également les négociations de paix entre les dirigeants des différentes communautés afin de prévenir de nouveaux affrontements.

Nous restons également préoccupés par la sécurité des quelque 16 000 Congolais expulsés par l'Angola depuis le début de cette année, et qui continuent de survivre dans des conditions précaires dans des régions reculées et presque inaccessibles. Le HCR évalue actuellement l'état des routes afin de préparer l'acheminement urgent de matériel de secours, si la situation continue à se détériorer.

L'Angola a expulsé des milliers de personnes à la fin 2018 et au début de l’année 2019, dans le cadre d'opérations ciblant la migration irrégulière. Parmi elles se trouvaient de nombreux anciens réfugiés congolais, qui ont été orientés vers des organisations partenaires du HCR pour obtenir de l'aide.

Le HCR appelle à une attention renouvelée concernant le Kasaï pour rétablir la paix et désamorcer les tensions. Nous demandons également l'allocation de ressources pour répondre aux besoins des Congolais déplacés dans la région.

 

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