Le HCR lance un appel à la réinstallation et à la fin des pratiques de détention en Libye, où 2 500 personnes ont été évacuées
Le HCR lance un appel à la réinstallation et à la fin des pratiques de détention en Libye, où 2 500 personnes ont été évacuées
Depuis un an, le HCR – l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés – procède à l'évacuation de réfugiés et demandeurs d'asile vulnérables détenus en Libye. Au total, près de 2 500 personnes, auparavant détenues sur le territoire libyen, ont ainsi pu bénéficier de cette évacuation par voie aérienne vers le Niger, l'Italie et la Roumanie.
Tout récemment, 132 réfugiés et demandeurs d'asile, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont été transportés par avion de Tripoli au Niger, où ils sont hébergés en transit dans le cadre d'un mécanisme d'urgence mis en place par le HCR. Pendant ce temps, des solutions de long terme sont recherchées pour eux dans des pays tiers, sous la forme d'une réinstallation.
Tous les évacués étaient auparavant détenus dans les centres de détention de Triq al-Sikka et d'Abou Salim à Tripoli. Quarante-et-un d'entre eux sont des enfants non accompagnés.
La plupart ont été mis sous les verrous après avoir été interceptés ou secourus en mer, lors de tentatives de traversée de la Méditerranée, de la Libye vers l'Europe.
A la lumière des dangers qui guettent les réfugiés et les migrants en Libye, le HCR ne considère pas le pays comme un lieu de débarquement sûr, déconseillant également le retour vers la Libye des personnes secourues lors de recherches ou de sauvetages en mer.
« Le scénario vécu par les réfugiés en Libye est un véritable cauchemar » explique Roberto Mignone, chef de mission du HCR en Libye. « Ayant fui leurs foyers à la recherche de sécurité et de protection, ils échouent en prison et dépérissent indéfiniment dans des conditions sordides. »
« C'est tout à fait répréhensible qu'ils soient détenus au lieu d'être protégés. Cela, en dépit du fait qu'il serait possible de mettre en place des alternatives viables à la détention, notamment par le biais d'un Centre de transit et de départ que nous attendons d'ouvrir depuis le mois de juillet et qui pourrait offrir une protection et une sécurité immédiates aux personnes les plus vulnérables. »
Une fois ouvert, le Centre de transit et de départ serait le premier du genre dans le pays et pourrait accueillir des réfugiés vulnérables jusqu'à leur départ de Libye. Bien que l'installation soit prête à fonctionner, le HCR continue de plaider auprès des autorités libyennes pour sa mise en opération.
Au vu des circonstances difficiles auxquelles font face les réfugiés et les demandeurs d'asile pris au piège en Libye, le HCR poursuit son plaidoyer en faveur des alternatives à la détention et réclame un soutien accru aux évacuations, qui restent la bouée de sauvetage cruciale pour les personnes les plus vulnérables.
Depuis novembre 2017, le HCR a assuré vingt-trois opérations d'évacuation au départ de la Libye et ce, malgré d'importants problèmes de sécurité et les restrictions aux déplacements qui ont été imposées. En tout, ce sont 2 476 réfugiés et demandeurs d'asile vulnérables qui ont pu être libérés et acheminés de la Libye vers: le Niger (2 069), l'Italie (312) et la Roumanie (95).
Parmi les personnes évacuées figuraient des mères célibataires, des familles, des personnes souffrant de problèmes de santé, ainsi que plus de 300 enfants non accompagnés ou séparés.
Un très grand nombre de réfugiés se trouvent encore en Libye, beaucoup d'entre eux ont besoin d'être évacués d'urgence. Le HCR appelle instamment tous les pays qui le peuvent à offrir des places de réinstallation supplémentaires.
Pour de plus amples informations, veuillez svp contacter :
- A Tripoli, Paula Barrachina, [email protected], +218 91 001 7553
- A Tunis, Tarik Argaz, [email protected], +216 29 961 295
- A Amman, Rula Amin, [email protected], +962 790 04 58 49
- A Genève, Shabia Mantoo [email protected], +41 79 337 7650
- A Genève, Charlie Yaxley, [email protected], +41 795 808 702