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Le chef du HCR appelle à adopter une approche équitable et cohérente des politiques d'asile européennes

Communiqués de presse

Le chef du HCR appelle à adopter une approche équitable et cohérente des politiques d'asile européennes

12 Juin 2018 Egalement disponible ici :
Des réfugiés et des migrants nouvellement arrivés en Grèce se trouvent dans un centre d'enregistrement à Fylakio, en Grèce, après leur arrivée depuis la Turquie.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi a exhorté ce jour le Danemark et d'autres pays européens à coopérer pour l'adoption de politiques cohérentes pour les procédures d’asile, avançant que la course engagée par les États pour introduire des restrictions unilatérales risquait de porter préjudice aux réfugiés et à l'Europe elle-même.

S'exprimant à l'issue d'une visite de deux jours à Copenhague, Filippo Grandi a alerté sur le fait que les politiques d'asile de plus en plus restrictives et les mesures unilatérales adoptées par les États européens marginalisaient les réfugiés et entravaient leur bonne intégration, nuisant ainsi à la fois aux réfugiés et aux sociétés qui les accueillent.

« En cette époque où les gens sont inquiets de l’impact des conflits au Moyen-Orient et en Afrique, je comprends les préoccupations de nombreux Européens. Toutefois, la solution réside dans la collaboration entre les pays, ce qui signifie de travailler ensemble pour assurer la sécurité de ceux qui en ont besoin au moyen d'arrangements équitables et cohérents conformes au cadre international que les Européens ont contribué à élaborer. »

Durant sa visite au Danemark, le Haut Commissaire a rencontré le Ministre des Affaires étrangères, Anders Samuelsen, la Ministre de l'Immigration et de l'Intégration, Inger Støjberg et la Ministre de la Coordination du Développement, Ulla Tørnæs. Il a également eu l'honneur de rencontrer Son Altesse Royale la Princesse Mary. Par ailleurs, il a rencontré des réfugiés et visité la Cité des Nations Unies à Copenhague où sont basées de nombreuses agences des Nations Unies.

Le Danemark apporte une importante contribution à l'action humanitaire dans le monde, y compris en soutenant les personnes déplacées par la guerre, le conflit à la persécution. Filippo Grandi a rendu hommage au Danemark en tant que partenaire mondial de la protection des réfugiés et des solutions à cette crise et a souligné que la même approche devait s'appliquer au niveau intérieur.

Divers pays d'Europe, dont le Danemark, ont introduit des politiques plus restrictives à la suite de la crise de 2015 en Méditerranée, ce qui a freiné le regroupement familial et la réinstallation de réfugiés vulnérables en particulier.

« Le Danemark compte depuis longtemps parmi les principaux pays de réinstallation et c'est un partenaire fort et important pour le HCR. Réactiver son programme de réinstallation permettrait à des centaines de réfugiés parmi les plus vulnérables, dont par exemple des femmes victimes de violence, de bénéficier d'une sécurité et d'une protection hautement nécessaires afin de commencer à reconstruire leur vie, » a déclaré Filippo Grandi.

Les pays du monde entier discutent actuellement du pacte mondial sur les réfugiés dont l'adoption par l'Assemblée générale des Nations Unies interviendra plus tard dans l'année. L'adoption de politiques européennes avisées, au niveau régional et national, contribuerait à façonner la manière dont les crises de réfugiés sont gérées dans le monde et à montrer que la solidarité et la responsabilité partagée sont porteuses de bénéfices pour tous. Les récentes propositions visant à externaliser le processus d'asile dans le but de déplacer les responsabilités au-delà des frontières européennes et de limiter l'accès à l'asile de ceux qui atteignent l'Europe vont à l'encontre de ces efforts mondiaux et doivent être évitées.

« Nous avons besoin de solidarité et de coopération et non d’un déplacement des responsabilités. Neuf sur dix des personnes déplacées de force ne se trouvent pas en Europe, mais dans leur propre pays ou dans des pays voisins, » a ajouté Filippo Grandi. « Lorsque l'Europe ferme ses portes, la compassion et la solidarité dans ces pays ne peuvent que dépérir. »

 

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