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Le nombre de réfugiés sud-soudanais en Ouganda dépasse le million

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Le nombre de réfugiés sud-soudanais en Ouganda dépasse le million

Un million de réfugiés sud-soudanais, dont plus de 85 pour cent de femmes et d'enfants de moins de 18 ans, ont rejoint l'Ouganda en quête de sécurité depuis juillet l'an dernier.
17 Août 2017 Egalement disponible ici :
Tabu, la millionième réfugiée sud-soudanaise à arriver en Ouganda.

Sous le soleil éclatant, Tabu Sunday, 14 ans, défriche un petit potager dans l'installation de réfugiés d'Imvepi, au nord de l'Ouganda. Tabu est fière du travail qu'elle fait autour de la maison, même si ce n'est pas la sienne.


Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a choisi Tabu pour représenter symboliquement le million de réfugiés sud-soudanais ayant rejoint l’Ouganda en quête de sécurité depuis juillet l'an dernier, où un nombre record de réfugiés est arrivé dans le pays.

L'histoire commence avec Harriet, sa mère adoptive, également originaire du Soudan du Sud. Harriet a vu ses quatre enfants jouer avec Tabu, sa sœur jumelle Rena, et leur frère Emmanuel, 11 ans. Comme ils paraissaient seuls au monde, elle les a pris sous son aile.

Tabu, sa sœur jumelle et son frère, d'abord accompagnés par leur tante, ont fui les combats à Yei, leur ville natale. Leurs parents les ont envoyés en Ouganda pour que les filles puissent poursuivre leur scolarité.

« Là où je vivais, ils tuaient des gens », déclare Tabu. « Mes parents ont dit qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour payer le voyage. Alors nous avons donc dû marcher à pied avec ma tante. »

« C'était un voyage long et difficile. Nous avons pris la route du Congo pour aller en Ouganda. Ma tante y est restée une semaine puis elle a décidé de rentrer chez elle.

« Après son départ, nous étions en train de jouer avec les enfants de nos parents adoptifs et leur mère a vu que nous étions seuls. Elle a demandé que nous habitions avec elle, ici. »

La maison de Tabu, c’est une parcelle de terrain de 30 mètres carrés qui est donnée à chaque famille réfugiée à leur arrivée. Tabu ainsi que ses frères et sœurs vivent dans un abri séparé de celui de leur famille d'accueil, ce qui leur confère un espace privatif pour dormir, lire et étudier.

Selon une déclaration du HCR, plus de 1800 réfugiés sud-soudanais en moyenne sont arrivés chaque jour en Ouganda durant l'année écoulée. Vu l'ampleur de l'afflux, cette crise a vite connu une évolution plus rapide que toute autre. Plus de 85 pour cent des réfugiés en Ouganda sont des femmes et des enfants de moins de 18 ans.

Malgré la tenue du « Sommet de la Solidarité » en juin, le HCR déclare n'avoir reçu que 21 pour cent des 674 millions de dollars nécessaires pour aider les réfugiés sud-soudanais en Ouganda durant l’année 2017.

Outre le million de réfugiés sud-soudanais présents dans ce pays, on en compte encore au moins un million au Soudan, en Éthiopie, au Kenya, en République démocratique du Congo et en République centrafricaine. 

« La crise ne semblant pas prête de se résoudre, une action décisive s'impose désormais et il faut d'urgence que les annonces de contributions soient honorées, » peut-on encore lire dans cette déclaration.

L'Ouganda mérite d’être félicité pour avoir maintenu ses frontières ouvertes aux réfugiés et pour son approche progressiste des demandes d'asile.

« La crise ne semblant pas prête de se résoudre, une action décisive s'impose désormais. »

L’Ouganda met à la disposition des réfugiés des terres qu'ils peuvent cultiver et où ils peuvent construire un abri, leur accorde la liberté de mouvement et le droit de travailler et leur donne accès aux services publics comme les soins de santé et l'éducation.

Grande, mince et énergique, Tabu aime aider sa mère en désherbant leur petit jardin potager, en lavant le linge et en cuisinant des plats de millet et de haricots.

Elle travaille sérieusement à l'école et souhaite rester en Ouganda pour pouvoir continuer ses études. « Je suis en cinquième année de primaire et mes matières préférées sont l'éducation religieuse et les mathématiques, » dit-elle.

Elle trouve quand même qu'il est difficile de travailler dans une classe de plus de 200 élèves. « Quand la maîtresse fait la classe, les autres élèves font du bruit et on n’arrive pas à suivre les cours. »

En dépit des difficultés, Tabu est déterminée à apprendre et passe une bonne partie de son temps libre à faire ses devoirs. Comme son frère et sa sœur, elle est convaincue qu'une bonne éducation les aidera à réaliser leurs rêves. Sa sœur Rena espère devenir maire, tandis que son frère Emmanuel veut être pilote.

Tabu, elle, vise la médecine. « Je veux être médecin pour aider les gens qui tombent malade ou les femmes qui accouchent. »