Action conjointe du HCR, du CICR et de l'UNICEF en faveur de 103 enfants enlevés

ABECHE, Tchad, 1er novembre - La semaine a été très occupée pour l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et deux de ses partenaires principaux, qui ont répondu aux besoins urgents de 103 jeunes enfants mêlés à une affaire d'enlèvement dans la ville d'Abéché, dans l'est du Tchad.

Les autorités tchadiennes ont arrêté et inculpé plusieurs Européens, dont des membres de l'agence humanitaire française « Children Rescue/Arche de Zoé », en liaison avec l'enlèvement supposé de mineurs, qui sont actuellement pris en charge à l'orphelinat d'Abéché.

« En raison des circonstances entourant leur arrivée à Abéché, une action rapide était nécessaire afin de faire face à la situation des enfants et de leur assurer des conditions d'hébergement et de prise en charge adéquates », peut-on lire dans un communiqué de presse publié conjointement par l'UNHCR, le CICR (le Comité international de la Croix-Rouge) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

« Etant donné l'âge et les besoins des enfants, les trois agences avec le soutien de leurs partenaires, comme la Croix-Rouge du Tchad, ont, dans un premier temps, proposé aux autorités tchadiennes une assistance en nourriture, literie, vêtements, articles d'hygiène, ainsi que dans les domaines de la santé et de l'assainissement », indiquait le communiqué de presse.

Après les premières arrestations du 25 octobre, les trois agences ont commencé à recueillir des informations sur l'identité, l'âge et le lieu d'origine des enfants. Elles ont interviewé chacun des enfants et les ont écoutés afin d'obtenir les premières données concernant leur contexte familial. Ces informations aideront à retrouver les parents ou les proches des enfants afin de réunir chacun d'entre eux avec sa famille.

Le communiqué de presse conjoint indique que le groupe des enfants est composé de 21 filles et 82 garçons âgés de un à 10 ans. Les interviews avec les enfants laissent penser que la plupart d'entre eux proviennent de villages tchadiens de la région frontalière entre le Tchad et le Soudan, situés près des villes d'Adré et Tiné.

« La prochaine étape consistera à envoyer des équipes à la frontière pour essayer de trouver leurs familles dans les villages, afin que ces enfants puissent retrouver leur environnement familial.... Bien sûr, cela va prendre du temps car ces enfants sont très jeunes », a indiqué depuis Genève Hélène Caux, porte-parole de l'UNHCR. « Il est très difficile d'obtenir des informations fiables lors de la première interview ; nous aurons sans doute besoin de faire d'autres interviews. »

Au cours des conversations que les travailleurs humanitaires ont eu avec eux, 91 enfants se sont référés à un environnement familial constitué d'au moins une personne adulte qu'ils considèrent comme leur parent. Les entretiens se poursuivent avec les 12 autres afin de recueillir des informations permettant d'avancer dans la recherche de leurs proches.

Les organisations humanitaires assistant ces enfants ont indiqué qu'elles restaient attentives à leur bien-être et à leur état de santé qui, pour l'instant, n'est pas préoccupant. Certains d'entre eux ont reçu des soins pour des blessures bénignes.

Les équipes du CICR, de l'UNHCR et de l'UNICEF, leurs partenaires ainsi que les représentants des autorités tchadiennes « poursuivent leurs efforts visant à reconstituer l'histoire, le statut et l'identité de ces enfants afin d'adapter leur action, au cas par cas et en fonction des besoins et de la situation spécifiques de chacun d'entre eux », a indiqué le communiqué de presse, ajoutant que cette action qui vise à soutenir les autorités est basée sur les codes de conduite des agences et leurs principes d'impartialité et de non-discrimination.

Le recueil d'informations nécessaire pour entreprendre la recherche des familles est un travail graduel et ardu à la fois en raison du nombre d'enfants, de leur jeune âge et de la situation prévalant dans la sous région. « Ce que nous savons au sujet de ces enfants, c'est qu'ils ont été très traumatisés par ce qui leur est arrivé », a indiqué Hélène Caux, de l'UNHCR. « Il est absolument crucial de les aider à retrouver la stabilité et à se sentir en sécurité. »

Les informations recueillies lors du pré enregistrement ont été remises aux autorités tchadiennes sous la responsabilité desquelles se trouvent ces enfants et doivent être d'abord vérifiées dans les villages.

Le CICR, l'UNHCR et l'UNICEF ont indiqué qu'avec le soutien de leurs partenaires, elles poursuivront leurs efforts dans les prochaines semaines, afin de contribuer à la recherche d'une solution rapide et adaptée qui permette à chacun de ces 103 enfants de retrouver ses préoccupations, ses jeux d'enfants et de reprendre une vie de famille.