Le chef du HCR demande des mesures urgentes pour la protection des enfants réfugiés
Le chef du HCR demande des mesures urgentes pour la protection des enfants réfugiés
Des millions de jeunes filles et garçons figurent parmi le nombre sans précédent de personnes obligées de quitter leurs foyers à cause de la guerre, des conflits et de la persécution dans le monde. Les protéger et trouver des solutions durables aux risques énormes qui pèsent sur eux est le thème d’un forum de deux jours qui a débuté aujourd’hui à Genève.
« Les enfants en déplacement sont exposés à de graves risques, en particulier s’ils sont non accompagnés ou séparés », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, lors de l’ouverture du neuvième Dialogue annuel du Haut Commissaire sur les défis de protection.
« Un nombre croissant d’enfants, dont beaucoup sont séparés de leurs parents et des membres de leur famille, sont tous les jours exposés aux passeurs et aux trafiquants. Leur éducation est perturbée, et ils sont souvent en danger », a déclaré Filippo Grandi à l’assemblée réunie autour du thème « Les enfants en déplacement ».
« Ils sont exposés à des passeurs et à des trafiquants criminels. Le fait que, souvent, ils ne sont pas protégés, même des gens qui voyagent avec eux, les expose bien sûr à tous les types d’exploitation. Nous ne pouvons pas accepter une telle situation. Nous devons agir, nous devons trouver le moyen de remédier au problème », a‑t‑il déclaré.
Selon Filippo Grandi, les enfants représentent plus de la moitié, soit 51 pour cent, des 21,3 millions de réfugiés dans le monde. De nombreux enfants en déplacement se retrouvent dans des centres de détention, ce qui peut avoir un effet très négatif sur leur santé physique et mentale, ainsi que sur leur développement tout au long de la vie.
Ces enfants sont aussi exposés à la violence sexuelle et sexiste, à l’exploitation et au risque d’apatridie. Leur avenir est incertain et beaucoup n’ont pas pu fréquenter l’école pendant plusieurs années du fait de leur situation.
Filippo Grandi a mis en relief plusieurs engagements importants pris par les États dans la Déclaration de New York lors du Sommet des Nations Unies sur les réfugiés et les migrants en septembre. Ces engagements reflètent une volonté de dégager des « pistes d’action concrètes visant à résoudre certains des problèmes » auxquels font face les enfants en déplacement.
Il a souligné les promesses visant à mettre un terme à la pratique qui consiste à détenir les enfants pour déterminer leur statut de migrant et à faire en sorte que les États établissent l’acte de naissance de tous les enfants nés sur leur territoire pour éviter et réduire le risque d’apatridie.
Filippo Grandi a aussi évoqué les engagements visant à trouver des solutions en temps utile pour les enfants et les jeunes réfugiés, y compris un plus grand recours aux « voies légales », telles que la réinstallation et le regroupement familial, ainsi qu’un accès rapide à une éducation de qualité. Les représentants des jeunes réfugiés qui ont participé au forum ont salué ces mesures.
« Je pense qu’il est très important de renforcer l’autonomie des jeunes afin qu’ils aient, une fois de retour chez eux, les compétences et la capacité nécessaires pour reconstruire leur pays », a dit Joseph Munyambanza, 26 ans, qui a fui la République démocratique du Congo à l’âge de six ans, en compagnie d’un frère plus âgé.
Laura Valencia, 19 ans, a fui sa Colombie natale pour trouver refuge en Équateur à l’âge de 11 ans. Elle souligne aussi la nécessité d’une action rapide : « Si l’on n’agit pas maintenant, on risque d’avoir une génération perdue. »
« Pour nous, il est vraiment important que les décisions, les pratiques exemplaires et les engagements soient réels, mais aussi qu’ils soient mis en œuvre maintenant », a‑t‑elle ajouté, s’exprimant en marge du forum.
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