Un questionnaire du HCR révèle que la plupart des Syriens arrivant en Europe viennent directement de Syrie
Un questionnaire du HCR révèle que la plupart des Syriens arrivant en Europe viennent directement de Syrie
Le HCR annonce aujourd'hui les résultats d'un questionnaire préliminaire auquel ont répondu plus de 1 200 réfugiés syriens arrivés en Grèce entre les mois d'avril et septembre. L'échantillon constitue le plus vaste ensemble de données recueillies à ce jour; il nous aide à comprendre qui sont ces familles et pourquoi elles viennent en Europe.
Entre les mois d'avril et septembre 2015, les équipes du HCR déployées dans les zones frontalières ont interrogé 1 245 Syriens récemment arrivés en Grèce. L'objectif était de dresser, à partir de renseignement de base, un « profil » préliminaire des premiers groupes de réfugiés syriens arrivés en Grèce et, partant, d'aider les instances gouvernementales, le HCR et les autres partenaires à mieux répondre aux besoins de protection et d'assistance.
Parmi les personnes interrogées, 86 % ont un niveau d'études élevé (secondaire ou universitaire). Près du quart cherchent toujours un membre de leur famille disparu en Syrie, et une personne sur cinq a été séparée d'un ou de plusieurs membres de sa famille dans ce pays. La majorité (63 %) des personnes a fui la Syrie en 2015, et 85 % ont réussi à atteindre la Grèce dès leur première tentative.
Au moins 37 % des personnes interrogées ont passé moins d'un mois dans un pays de premier asile ou de transit. Quatre-vingt-onze pour cent des personnes qui ne sont pas arrivées directement en Europe ont résidé dans un logement privé, c'est-à-dire hors des camps de réfugiés.
Plus de 62 % des réfugiés sont originaires de Damas et d'Alep, les deux plus grandes villes de Syrie. Les groupes les plus importants sont composés d'étudiants et de professionnels, dont des enseignants, des avocats, des médecins, des boulangers, des designers, des coiffeurs et des informaticiens.
Comprendre la population de réfugiés est déterminant pour un meilleur partage des responsabilités entre les États membres de l'UE, et pour une approche plus globale au sein de l'Europe et dans les pays de premier asile. Le HCR a appelé les États européens à proposer des solutions parallèles légales et sans danger pour les réfugiés qui partent en bateau au péril de leur vie. Parmi ces solutions, citons les visas d'étudiant ou de travail, la réunification des familles, le parrainage privé, un plus grand nombre de places pour la réinstallation des réfugiés et les visas humanitaires.
Les résultats de ces 1 245 interviews ne sont que partiellement représentatifs puisque près de 263 000 réfugiés sont arrivés en Grèce pendant ces cinq mois, mais ils dressent un premier portrait des Syriens qui y arrivent. Les questionnaires ont été distribués dans un contexte d'urgence continue et de grand chamboulement. Arrivées en Grèce, les personnes poursuivent sans tarder leur voyage, ce qui laisse un temps très court pour la collecte des renseignements. Cependant, les données initiales recueillies font très clairement apparaître qu'il est impératif de réaliser une évaluation et une analyse plus approfondies pour planifier et coordonner des mesures d'urgence qui tiennent compte des intérêts et des préoccupations des réfugiés. Les résultats sont les premiers d'une série d'évaluations ; les deux autres évaluations prévues auront une portée plus globale, une méthodologie plus claire et l'échantillonnage sera plus aléatoire, donc plus représentatif de réfugiés originaires non seulement de la Syrie, mais aussi de l'Afghanistan, de l'Iraq et d'autres pays.
Le HCR va lancer les deuxième et troisième enquêtes avant la fin du mois de décembre ; l'objectif est d'inclure d'autres populations de réfugiés et d'assurer une collecte de données plus globale et plus fiable, ce qui ne fera qu'accroître l'efficacité des mesures d'urgence en Europe et dans les pays de premier asile.
Vous trouverez le questionnaire ici.
Pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet, veuillez contacter les personnes suivantes :
- À Athènes, Aikaterini Kitidi au +30 693 711 5656 (portable)
- À Athènes, Stella Nanou au +30 693 79 34 515 (portable)
- À Genève, Ariane Rummery au +41 79 200 7617 (portable)
- À Genève, Karin de Gruijl au +41 79 255 9213 (portable)