Des bourses d'études allemandes pour faire éclore des talents
Des bourses d'études allemandes pour faire éclore des talents
NEW DELHI, Inde, 23 août (HCR) - Jeune, des étincelles dans les yeux et prête à affronter le monde : voici Jasmeet Kaur, une réfugiée afghane bénéficiaire d'une bourse d'études et étudiante en comptabilité.
Dans son pays, cette jeune fille de 18 ans n'aurait sans doute pas eu cette chance, dans une société traditionnelle qui porte une forte pression sur les jeunes filles pour qu'elles se marient jeunes. Mais elle a de la chance : « Mes parents n'ont pas fait d'études. Je leur suis reconnaissante de faire leur possible pour que j'aille le plus loin possible dans les études », explique-t-elle.
Jasmeet a passé la plupart de sa vie en Inde, où elle était scolarisée dans une école publique et elle a toujours été une élève enthousiaste. Grâce à son travail, elle est devenue l'un des 39 jeunes réfugiés en Inde à bénéficier d'une bourse d'études cette année, dans le cadre de l'initiative académique allemande pour les réfugiés Albert Einstein, plus connue sous le nom de DAFI. Environ 350 réfugiés se sont vus allouer une bourse d'études DAFI en Inde depuis que le programme y a débuté en 2001.
« J'apprends une fois et je mémorise pour toujours », dit-elle, en souriant. Son secret ? « Je prends des notes, je les relis et je mémorise instantanément. »
Comme Jasmeet, de nombreux réfugiés sont excellents à l'école mais ils en perdent les bénéfices, en essayant de financer leurs études pour aller à l'université. Le programme DAFI permet aux jeunes réfugiés de trouver un financement pour continuer leurs études. Durant l'année scolaire 2011-12, plus de 20 bourses DAFI ont été allouées. Les boursiers reçoivent une allocation en espèces chaque mois, qui inclue les manuels scolaires et les frais d'inscription. Cela a permis à plusieurs d'entre eux de passer des diplômes et d'obtenir ensuite un bon niveau de vie.
Pour Lali Nun Pui, âgée de 21 ans, ses études en « marketing » ont commencé très tôt. « Quand j'étais enfant, j'aidais mes parents dans leur magasin, en vendant des plats faits maison dans mon village », affirme-t-elle. Aujourd'hui, elle est sûre d'elle pour sa première année en sciences commerciales. Ses parents se trouvant toujours au Myanmar, elle vit seule à Delhi, faisant les trajets en métro pour aller à l'université chaque jour.
« Grâce à ma bourse DAFI, je peux étudier l'anglais, je peux acheter les livres dont j'ai besoin pour l'université. Je reçois une si grande aide, cela me rend encore plus forte », explique-t-elle.
Le programme de bourses DAFI est géré par BOSCO, un partenaire opérationnel du HCR. Encouragé par le HCR à faire davantage pour leurs communautés, de nombreux boursiers DAFI sont engagés dans des activités de clubs de jeunes, gérées par cette ONG. Ils aident à mener des campagnes pour l'éducation, en persuadant des parents réticents à envoyer leurs enfants dans des écoles publiques. Certains aident avec des classes de soutien pour des enfants réfugiés dans des centres communautaires, et tous donnent des leçons de soutien à un élève chacun. D'autres aident des personnes âgées en leur rendant visite et en leur faisant leurs courses alimentaires.
Harveen Singh, âgée de 19 ans, est le plus jeune de ses cinq frères et soeurs. Il est en dernière année d'un diplôme de commerce à l'Université de Delhi. Il voit son avenir en Inde et, comme le reste de sa famille, il a déposé une demande de nationalité indienne. « Je suis un Indien à part entière », explique-t-il, en espérant réussir sa carrière dans le domaine de la finance.
La bourse DAFI est un tremplin, qui transforme un rêve en réalité. « Je veux travailler dans une grande entreprise et progresser toujours plus. Je veux prouver que je peux apporter ma contribution à la société », a indiqué Jasmeet, avec assurance.
Lali a également de grands projets : « Je veux une grande boutique pour vendre des vêtements occidentaux sur mesure. » Son diplôme lui donnera les compétences nécessaires pour les premières étapes dans la réalisation de son potentiel. Rien de tout cela - pas même en rêve - ne serait possible sans sa bourse d'études DAFI.
Nayana Bose à New Delhi, Inde