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Le HCR inquiet des pressions exercées sur les déplacés soudanais

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Le HCR inquiet des pressions exercées sur les déplacés soudanais

10 Août 2004 Egalement disponible ici :
Une famille de déplacés devant leur miniscule abri construit à base de paille dans le campement de fortune de Dori, à l'Ouest du Darfour.

EL GENEINA, Soudan, 10 août 2004 (UNHCR) - Dans l'Ouest du Darfour, l'UNHCR est inquiet du fait que les autorités locales et le gouvernement soudanais continuent de faire pression sur les personnes déplacées pour les contraindre à retourner dans leurs villages, qui n'offrent ni sécurité ni possibilité de vie décente, depuis que les récoltes et les maisons ont été détruites lors des razzia des milices.

A El Fasher, la capitale du Nord Darfour, l'UNHCR soutient les efforts humanitaires de la communauté internationale pour protéger environ 258 000 Soudanais déplacés. Lors d'une séance de travail dimanche dernier, un membre de l'UNHCR chargé de la protection dans notre bureau de Nyala, la capitale du Sud Darfour, a fourni des informations aux représentants des autres agences des Nations Unies et des ONG internationales sur les accords internationaux relatifs aux droits des personnes déplacées. L'UNHCR prévoit très prochainement d'ouvrir un bureau à El Fasher, portant ainsi à trois le nombre de ses bureaux au Darfour.

Dans l'Ouest du Darfour, l'UNHCR est inquiet du fait que les autorités locales et le gouvernement soudanais continuent de faire pression sur les personnes déplacées pour les contraindre à retourner dans leurs villages, qui n'offrent ni sécurité ni possibilité de vie décente, depuis que les récoltes et les maisons ont été détruites lors des razzia des milices.

Dans le Sud du Darfour, le gouvernement a annoncé son intention de déplacer plusieurs dizaines de milliers de personnes qui vivent actuellement dans les camps de Kilma et Kas Town, tous les deux près de Nyala. A Kas Town, les ONG internationales et les agences des Nations Unies estiment le nombre de personnes déplacées à environ 40 000, chiffre nettement supérieur au nombre d'habitants locaux.

A Mornei, à deux heures de route au Sud-Est de El Geneina, les autorités soudanaises ont annoncé leur intention de transférer les personnes déplacées d'un camp fait d'abris de fortune vers un nouveau camp appelé « Nouveau Mornei ». L'UNHCR a régulièrement fait savoir au gouvernement, que tout mouvement de personnes déplacées devait être entièrement volontaire, car ces personnes ayant déjà souffert du traumatisme d'être chassées de leurs maisons par des miliciens armés, ne devraient pas être à nouveau traumatisées par une autre forme de transfert forcé.

Le gouvernement a posté des policiers dans les villages abandonnés afin de convaincre les personnes déplacées qu'elles pouvaient rentrer en toute sécurité. Malgré cela, des déplacés nous ont dit ne pas être rassurés par la présence de policiers gouvernementaux et estiment qu'il n'est pas encore temps pour eux de rentrer.

Pendant ce temps, les habitants du Darfour continuent à être chassés de leurs maisons et de leurs villages. Ces derniers jours, des centaines de personnes ont fui de Serengabo, Taweela, Tebeldia et Qasar pour se réfugier dans des camps misérables près de Nyala. La Commission soudanaise de coordination de l'aide humanitaire a dit à l'UNHCR qu'elle s'attendait à de nouvelles vagues d'arrivées à Nyala ou dans les environs après les récents combats dans cette région.

L'UNHCR a également reçu des rapports de médecins internationaux dans l'Ouest du Darfour qui font état d'une baisse du nombre de cas de viols enregistrés lors des consultations au dispensaire. Malgré cela, l'UNHCR demeure extrêmement inquiet car cela ne signifie pas nécessairement qu'il y ait moins de cas de viols ou d'agressions sexuelles ou de violences infligées aux femmes, mais qu'éventuellement de très fortes pressions seraient exercées sur les femmes pour les empêcher de parler. Nous avons d'autres rapports qui font état de l'augmentation du nombre de viols de femmes dans les camps (qui ne sont pas sous le contrôle de l'UNHCR) perpétrés par les miliciens Janjawid.