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Nouvelles techniques et méthodes traditionnelles pour éduquer les enfants des rues de Kaboul

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Nouvelles techniques et méthodes traditionnelles pour éduquer les enfants des rues de Kaboul

L'UNHCR et la Fondation des volontaires sociaux tendent une main aux enfants des rues de la capitale afghane qui doivent travailler pour aider financièrement leur famille. Quelques heures par jour, ces enfants apprennent à lire et à se servir d'un ordinateur, dans l'espoir qu'ils puissent un jour intégrer l'école à temps plein.
28 Juin 2005 Egalement disponible ici :
Beaucoup des garçons afghans qui assistent aux cours dispensés par la Fondation des volontaires sociaux continuent de travailler le reste de la journée pour aider financièrement leur famille.

KABOUL, Afghanistan, 28 juin (UNHCR) - A le voir enfoncer lentement les touches de l'ordinateur pour écrire sur l'écran devant lui la phrase suivante : « Je suis très content de travailler à l'ordinateur », on pourrait croire que Mohammed Fardine est un garçon de 12 ans comme les autres, qui s'amuse dans sa classe pendant une pause. Mais il n'est pas un de ces chanceux : lorsque le cours se terminera, il reprendra son travail de tissage de tapis pour apporter des revenus à sa famille.

Les ordinateurs, fournis par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, sont utilisés par une association afghane qui enseigne à 200 enfants des rues des compétences qui seraient normalement hors de leur portée. En plus des cours d'informatique, la Fondation des volontaires sociaux, ou FVS, apprend à lire et à écrire à certains des enfants les plus vulnérables de Kaboul. En les familiarisant avec le programme scolaire de l'Etat, elle espère qu'ils intégreront un jour l'enseignement à temps plein.

Mohammed a passé la plus grande partie de son enfance comme réfugié au Pakistan. Il n'a jamais été scolarisé. Depuis que sa famille est rentrée en Afghanistan il y a deux ans, il a aidé à arrondir les maigres revenus de son père, qui vend des légumes, en tissant des tapis. Aujourd'hui, il peut se permettre de laisser son dur labeur pendant trois heures avant de retourner tisser.

« A présent, les choses sont différentes », dit-il. « Maintenant, j'apprends à écrire, j'espère que je pourrai obtenir un meilleur emploi et aider mes parents. » Son rêve, dit-il, est de devenir ingénieur.

Beaucoup des enfants qui fréquentent les salles de classes de la FVS et s'ébattent dans la cour sont arrivés récemment. Et comme Mohammed, la plupart d'entre eux sont des enfants de réfugiés rentrés au pays. Tous vont pour la première fois à l'école.

« Nos cours durent deux ans », explique Abdul Qadir de la FVS. « Le plus bel aboutissement se produit lorsqu'un enfant qui devait précédemment travailler dans les rues peut intégrer le système d'éducation traditionnel. A peu près 200 enfants de ce centre sont dans ce cas. Même à ceux qui ne continuent pas leurs études, nous pouvons transmettre des compétences utiles ainsi que le respect de soi. Nous leur apprenons l'égalité entre hommes et femmes ainsi que leurs droits, comme celui de ne pas être battu. »

Les classes sont composées de garçons et de filles à parts égales. Cependant, la FVS est consciente du fait que de nombreuses familles conservatrices ne permettent pas à leurs filles de fréquenter des classes mixtes. Elle a donc une série d'enseignantes qui dispensent des cours à leur domicile privé. Des travailleurs sociaux rendent également visite régulièrement aux parents pour discuter des progrès de leurs enfants et pour répondre à leurs possibles inquiétudes.

« En général, les parents soutiennent notre programme. Certains retirent leurs enfants de l'école pour qu'ils retournent travailler dans les rues et fournissent un revenu à leur famille. Néanmoins, la plupart des enfants reviennent. Pour eux, c'est une expérience nouvelle et passionnante », souligne Monsieur Qadir.

Beaucoup des garçons afghans qui assistent aux cours dispensés par la Fondation des volontaires sociaux continuent de travailler le reste de la journée pour aider financièrement leur famille.

A 16h30, les ordinateurs sont éteints et les enfants retournent vers les rues au trafic dense du centre de Kaboul. Mohammed s'éloigne avec un ami plus âgé. Il a l'air d'un garçon de douze ans, ne vivant pas les soucis des adultes. Il va encore nouer des tapis pendant deux heures avant de pouvoir rentrer chez lui, mais il sait que, demain, il retournera à l'école.

Par Tim Irwin à Kaboul