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Des points d'eau et l'ouverture de classes informelles : un semblant de normalité dans un camp du Pakistan

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Des points d'eau et l'ouverture de classes informelles : un semblant de normalité dans un camp du Pakistan

D'abord ils ont reçu des tentes, des couvertures et de la nourriture. Maintenant, des points de distribution d'eau apparaissent et un enseignement informel a commencé. Les survivants du tremblement de terre au camp de Ghari Habibullah à Balakot reconstituent peu à peu leur vie quotidienne avec l'amélioration des services de base. Pendant ce temps, une nouvelle route pour l'acheminement des biens de secours s'ouvre depuis l'Iran.
27 Octobre 2005 Egalement disponible ici :
Depuis le camp de Ghari Habibullah, Mohammad Aslam montre du doigt l'énorme balafre sur le flanc de la montagne, où son village se trouvait.

BALAKOT, Pakistan, 27 octobre (UNHCR) - « Mon village est là-haut, maintenant il n'en reste plus rien », dit Mohammad Aslam, montrant du doigt une impressionnante balafre marron sur le flanc de la montagne couverte de forêts, derrière le camp de Ghari Habibullah dans le district de Balakot, au nord du Pakistan.

« Le tremblement de terre a entièrement détruit le village, les maisons se sont écroulées les unes après les autres, dès que la terre a commencé à trembler », rajoute Mohammad Aslam. « Nous sommes descendus pour trouver un abri, sinon nos chances de survie auraient été très faibles. »

Après avoir marché pendant deux jours depuis son village de montage de Dhandaar, lui et sa famille ont rejoint le camp de Ghari Habibullah. « Quand nous avons quitté notre village, je pensais que la fin du monde était arrivée pour nous », continue-t-il. « Je n'avais jamais vu une telle destruction durant toute ma vie et je priais pour que plus personne ne soit jamais témoin de quelque chose de semblable. Quand ma famille a reçu une tente dans le camp immédiatement après notre arrivée, j'étais fou de joie car nous avions finalement un toit au-dessus de nos têtes. »

Le camp de Ghari Habibullah est l'un des deux camps de secours de Balakot. Installé par l'armée pakistanaise avec le soutien de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, le camp accueille maintenant plus de 1 400 personnes qui ont survécu au terrible séisme du 8 octobre dernier qui a tué plus de 53 000 personnes et en a blessé plus de 75 000 dans la Province frontière du Nord-Ouest et au Cachemire pakistanais.

« Les dégâts provoqués par le tremblement de terre sont visibles sur les visages des survivants », dit le lieutenant-colonel Atif, qui s'occupe du camp de Ghari Habibullah. « Les enfants particulièrement ont été traumatisés par l'importance de la destruction. »

Nazia Bibi, 13 ans, se fait soigner un bras cassé. « J'étais à l'école au moment du tremblement de terre », se rappelle-t-elle. « Nos professeurs ont crié aux élèves de quitter la salle de classe. Pendant que nous courions nous mettre à l'abri, je suis tombée et je me suis fracturé le bras. »

« Heureusement, on peut observer un certain retour à la normale dans la vie des gens hébergés dans les camps », fait remarquer Mohammad Aslam. « Les enfants jouent, les femmes lavent les vêtements, cela signifie qu'avec ces activités sociales, la vie est de retour. »

Dans le cadre de l'effort conjoint interagences des Nations Unies, l'UNHCR aide le gouvernement pakistanais à établir et à gérer des camps temporaires pour les survivants du séisme où cela est nécessaire.

« Nous travaillons en coordination avec l'armée pakistanaise actuellement responsable de l'administration du camp », dit Guenet Guebre Christos, déléguée de l'UNHCR au Pakistan. « Nous avons identifié différents services nécessaires dans les camps et nous aidons à trouver un accord avec les partenaires pouvant fournir ces services tels que l'approvisionnement en eau, les soins de santé et la mise en place de sanitaires. Nos efforts ont payé et nous voyons des améliorations dans ces différents secteurs. »

Alors que la vie reprend dans le camp de Ghari Habibullah, l'ONG locale Taraque Foundation a installé une école sous des tentes de l'UNHCR et a commencé un enseignement informel pour des centaines d'enfants qui ne vont plus à l'école depuis le désastre.

L'eau est apportée dans les camps par camion, alors que l'UNICEF et ses partenaires travaillent à mettre en place des points d'eau près des tentes de façon à en faciliter l'accès pour les résidents.

Notant que les différentes agences des Nations Unies, les représentants gouvernementaux, les ONG et les oeuvres caritatives privées travaillent jour et nuit pour aider la population sinistrée, M. Aslam dit « maintenant je peux envisager avec espoir de voir la fin de ce cauchemar ».

Jusqu'à jeudi à la mi-journée, 30 vols ont eu lieu dans le cadre du pont aérien de l'UNHCR et de l'OTAN depuis la Turquie, transportant 435 tonnes de tentes, de couvertures et de réchauds, sur un total de 860 tonnes depuis les entrepôts de l'UNHCR en Turquie.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a mis en place une nouvelle voie d'approvisionnement depuis l'Iran mercredi, avec un convoi de camions depuis ses entrepôts de Kermanshah (près de la frontière avec l'Iraq) transportant 10 000 couvertures, 3 000 bâches goudronnées, 3 000 bâches de sol en plastique, 1 000 matelas et plusieurs tonnes d'autres articles non alimentaires. Il faudra deux ou trois jours au convoi pour atteindre la frontière avec le Pakistan où l'aide sera transférée dans des camions pakistanais. Ce dernier approvisionnement d'aide de l'UNHCR devra parcourir quelque 3 500 à 4 000 kilomètres avant d'atteindre la zone du tremblement de terre dans le nord du Pakistan, après avoir quasiment traversé entièrement ses deux grands pays voisins d'Asie du Sud.

Par Babar Baloch à Balakot au Pakistan