Le HCR est encouragé par des perspectives d'amélioration de l'accès humanitaire dans le nord du Yémen
Le HCR est encouragé par des perspectives d'amélioration de l'accès humanitaire dans le nord du Yémen
Le HCR est encouragé par les réunions positives que nous avons eues ces derniers jours avec les autorités yéménites et les représentants Al-Houthi sur le besoin d'amélioration de l'aide humanitaire dans le nord du Yémen. Les discussions, qui ont eu lieu à Sa'ada, se sont déroulées dans le cadre de la mission du Haut Commissaire, conjointement avec la Commissaire européenne Kristalina Giorgieva, qui s'est achevée ce week-end. Cette mission de haut niveau était la première à Sa'ada depuis la dernière phase du conflit ayant duré entre août 2009 et février 2010.
Il est très important d'améliorer l'accès humanitaire pour le nord du Yémen. La situation précaire combinée avec la lenteur des progrès pour s'entendre sur un accord de paix véritable entrave toujours les retours à grande échelle pour les civils déplacés et limite l'accès aux travailleurs humanitaires dans un rayon de sept kilomètres autour de la ville de Sa'ada. Cela signifie qu'il n'y a pas de distribution d'aide à grande échelle dans la plupart des zones de la province de Sa'ada et que de nombreux civils déplacés doivent subvenir à leurs besoins par eux-mêmes, presqu'un an après la signature du cessez-le-feu.
Sur plus de 300 000 personnes déplacées internes ayant été forcées de fuir les phases successives du conflit entre le gouvernement et les forces Al-Houthi depuis 2004, seules 20 000 d'entre elles auraient réussi à rentrer dans leur village d'origine à ce jour. Sur les personnes déplacées restantes, quelque 23 000 vivent dans cinq camps gérés par le HCR, alors que d'autres sont hébergées chez des amis, des proches ou parmi des communautés d'accueil - un grand nombre d'entre elles depuis un an ou plus. Leurs ressources s'épuisent et malgré une assistance en cours auprès des déplacés, les déplacés trouvent extrêmement difficile de joindre les deux bouts.
Le HCR estime que l'amélioration de la stabilité et de la paix dans le nord combinée avec d'importants efforts de reconstruction, l'élimination des mines antipersonnel et un accès sans entrave pour les humanitaires créeraient des conditions propices à des retours volontaires à grande échelle et amélioreraient la situation des personnes affectées par le conflit.
Le Haut Commissaire António Guterres s'est également rendu dans la ville portuaire d'Aden et au camp de réfugiés de Kharaz, dans le sud du Yémen, où il s'est entretenu avec des réfugiés ayant récemment fui la Somalie. Les statistiques les plus récentes pour les arrivées par la mer montrent que 18 855 réfugiés somaliens ont rejoint le Yémen en 2010. Ce chiffre est sensiblement inférieur au nombre d'arrivées par la mer enregistré en 2009 et s'élevant à 32 988.
En incluant d'autres nationalités, le total des arrivées par la mer au Yémen en 2010 était de 53 382 en comparaison du nombre record de 77 802 observé en 2009. Près de deux arrivants sur trois étaient des migrants éthiopiens fuyant pour échapper à la pauvreté et à l'absence de perspectives dans leur pays natal (34 527 en 2010 comparés à 44 814 en 2009).
Pour expliquer ce net recul des arrivées, les réfugiés somaliens ont indiqué au HCR qu'il devient de plus en plus difficile et dangereux de fuir leur pays du fait des restrictions de mouvement imposées par les milices dans les régions centre et sud du pays. Il y a également de nombreux points de contrôle sur la route entre Mogadiscio et le port de Bossasso au nord du pays, où les personnes essayent de fuir à bord de bateaux de passeurs. Ces points de contrôle sont occupés par différents groupes armés. Les autorités du Puntland accentuent également la pression pour arrêter les passeurs à Bossasso.
Le Yémen héberge actuellement quelque 190 000 réfugiés, pratiquement tous originaires de Somalie. Le HCR réitère l'importance de la généreuse politique de porte ouverte envers les Somaliens, en leur accordant automatiquement le statut de réfugié à l'arrivée.
A son départ du Yémen, le Haut Commissaire António Guterres a appelé la communauté internationale à montrer davantage de solidarité avec les besoins humanitaires urgents et a exhorté la communauté internationale à davantage d'engagement stratégique pour promouvoir la paix en Somalie ainsi que des projets d'investissement pour la reconstruction et la réhabilitation dans des zones où la paix est déjà présente.