Des Palestiniens reçoivent l'autorisation d'entrer en Syrie après avoir passé deux mois à la frontière iraqo-jordanienne
Des Palestiniens reçoivent l'autorisation d'entrer en Syrie après avoir passé deux mois à la frontière iraqo-jordanienne
GENEVE, 9 mai (UNHCR) - Au total, plus de 244 Palestiniens, parmi lesquels plus de 100 femmes et enfants, ont pu entrer en Syrie mardi, après être restés bloqués à la frontière iraqo-jordanienne pendant plus de deux mois.
Ce groupe est composé de 181 Palestiniens qui ont quitté la capitale iraquienne, Bagdad, au mois de mars, après avoir été victimes de menaces de mort, d'intimidation et d'enlèvements. Ils ont ensuite été rejoints par d'autres familles ayant également décidé de fuir la ville.
Le 22 avril, le Gouvernement syrien avait annoncé qu'il accueillerait ce groupe sur son territoire, sous les auspices de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l'organisation mise en place pour aider les Palestiniens au Proche-Orient. Du fait de la situation sécuritaire prévalant en Iraq et des formalités à remplir, les dispositions de transfert ont pris deux semaines.
Mardi, en début de journée, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisé un convoi de neuf bus transportant 250 Palestiniens ainsi que des camions permettant d'acheminer des tentes, de l'eau et des effets personnels. Le convoi a quitté Trebil, en territoire iraquien, et s'est dirigé vers le nord, en direction de la frontière avec la Syrie.
Un incident a été signalé, peu avant que le convoi n'atteigne la frontière. Une vingtaine d'hommes, dont quatre étaient armés, se sont approchés des bus. Aucun échange de tir n'a eu lieu mais les fenêtres de deux véhicules ont été cassées. Le convoi est finalement arrivé à bon port.
Vers 3 heures de l'après-midi, le convoi est entré en Syrie par le point de passage de Tanef, au nord-est de la Syrie. Six passagers se sont vus refuser l'accès car ils étaient arrivés la veille. Le convoi a poursuivi sa route jusqu'au camp de réfugiés géré par l'UNHCR à El Hol, dans la province d' Al-Hasakah, à quelque 700 kilomètres au nord-est de Damas. Le groupe y sera temporairement hébergé et pris en charge par l'UNHCR. Dans les jours prochains, la responsabilité de ce groupe sera transférée à l'UNRWA.
« Nous sommes extrêmement reconnaissants envers le Gouvernement syrien pour ce geste humanitaire de grande importance », a indiqué Ekber Menemencioglu, directeur de l'UNHCR pour cette région, basé à Genève. « Nous avons été très préoccupés par le sort de ces gens. C'est un soulagement que les autorités syriennes leur aient permis de rentrer dans le pays. »
Une famille de six personnes qui avait rejoint le groupe lundi après-midi n'a pas été autorisée à traverser la frontière. De même, 40 Palestiniens, des hommes pour la plupart, qui avaient campé près de la frontière entre l'Iraq et la Syrie ces derniers jours, se sont vus refuser l'entrée. L'UNHCR discute toujours avec le Gouvernement syrien de la possibilité de les accepter sur son territoire. Entre temps, les employés de l'UNHCR en Syrie ont préparé des tentes, de l'eau et de la nourriture, au cas où ces 46 personnes devraient rester à la frontière.
Ces derniers mois, l'agence pour les réfugiés a exprimé de façon répétée sa préoccupation sur la situation sécuritaire des Palestiniens en Iraq. La vie est devenue un peu plus tolérable pour les Palestiniens vivant à Bagdad après qu'une fatwa, un avis religieux qui a force de loi, ait été édictée par le Grand Ayatollah Al-Said Al-Sistani le 30 avril dernier, déclarant que les réfugiés palestiniens présents dans le pays doivent être protégés et interdisant les attaques à leur encontre.
Environ 34 000 Palestiniens se trouvent en Iraq, dont 23 000 ont été enregistrés par l'UNHCR à Bagdad. Les réfugiés palestiniens sont venus en Iraq au cours de trois vagues successives, en 1948, 1967 et 1991, et ont reçu de l'ancien régime assistance et protection. Ils ont bénéficié d'un standard relativement élevé de traitement que quelques parties de la population iraquienne ont considéré comme injuste. De ce fait, les Palestiniens ont enduré ces dernières années des expulsions, des menaces et du harcèlement.