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Début du rapatriement organisé par le HCR vers le Sud-Soudan

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Début du rapatriement organisé par le HCR vers le Sud-Soudan

Un taureau blanc a été égorgé, les enfants ont chanté et dansé, les femmes ont poussé des cris de joie et les hommes ont joué du tambour, ils ont fêté ce week-end le retour de réfugiés sud-soudanais grâce au premier rapatriement organisé par le HCR pour ceux qui avaient fui le Soudan durant les 21 ans de guerre civile.
19 Décembre 2005 Egalement disponible ici :
Après des années d'exil dans un camp de réfugiés au Kenya, des réfugiés soudanais ont traversé les magnifiques contrées du Sud-Soudan avec le premier convoi du rapatriement organisé par l'UNHCR, qui a commencé officiellement samedi.

NADAPAL, Sud-Soudan, 19 décembre (UNHCR) - Un taureau blanc a été égorgé, les enfants ont chanté et dansé, les femmes ont poussé des cris de joie et les hommes ont joué du tambour, ils ont fêté ce week-end le retour de réfugiés sud-soudanais grâce au premier rapatriement organisé par l'UNHCR pour ceux qui avaient fui le Soudan durant les 21 ans de guerre civile.

« C'est une journée joyeuse, pendant laquelle nous accueillons des réfugiés rentrés d'exil après des décennies de guerre », a indiqué un représentant du gouvernement du Sud-Soudan lors d'une cérémonie samedi à Nadapal au Sud-Soudan, près de la frontière kényane, dont les habitants agitaient des drapeaux de ce qu'ils appellent le « Nouveau Soudan » pour accueillir leurs compatriotes de retour.

Il s'adressait à 64 réfugiés soudanais venus par autocar depuis le camp de réfugiés de Kakuma au nord-ouest du Kenya, se dirigeant vers des villages près de Kapoeta et Chukudum dans l'est de la région Equateur. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a fait rentrer un autre groupe de 67 réfugiés à Bor, dans la région de Jongley, à bord de deux avions samedi. Ce fut un long et épuisant voyage pour ces 131 réfugiés, dont la plupart étaient encore en partance ce lundi vers leur destination finale.

Faisant référence au petit nombre de ce premier rapatriement, Jean-Marie Fakhouri, le directeur des opérations de l'UNHCR au Soudan, a indiqué « vous pourriez dire que c'est une goutte d'eau dans l'océan, en comparaison des centaines de milliers de réfugiés dans les pays voisins, sans oublier les millions de déplacés à Khartoum et dans le sud qui souhaiteraient rentrer. Mais une goutte d'eau dans la mer peut être le début d'un tsunami », ajoute-t-il. « Aujourd'hui, le message qui sera diffusé devrait peut-être faire songer aux réfugiés à rentrer chez eux maintenant. »

Osfaldo, un père âgé de 25 ans et ses deux enfants nés à Kakuma, a pris place à bord du premier convoi avec sa famille en direction de Kapoeta. « Le Soudan est notre pays », explique-t-il alors que son épouse s'occupe de leur bébé. « Je pense que la vie va être difficile mais je veux rentrer chez moi et y vivre. »

Osfaldo, qui est maçon, pense qu'il pourra tirer parti du boom de construction des logements après le retour d'exil de plus en plus de Sud-Soudanais.

Riek Machar, vice-président du Sud-Soudan, a fait l'éloge des réfugiés comme Osfaldo qui apportent dans le pays des compétences importantes, apprises en exil, pour aider à reconstruire le pays ravagé par la guerre.

« Les compétences que vous apportez vont nous aider à surmonter les difficultés que nous connaissons aujourd'hui », a souligné Riek Machar lors de l'allocution de bienvenue à Nadapal. Il a admis que le Sud-Soudan manque de nombreux services dont les réfugiés ont pu bénéficier à Kakuma, tels que des écoles, des centres de santé et la distribution d'eau potable.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés, avec d'autres agences des Nations Unies et des ONG, a travaillé depuis la signature des accords de paix en janvier 2005 pour préparer les communautés du sud à recevoir 550 000 réfugiés qui avaient trouvé refuge dans sept des pays voisins, ainsi que quelque quatre millions de déplacés à l'intérieur du Soudan. L'UNHCR a construit ou reconstruit des écoles, des hôpitaux, des centres de formation et des points de distribution d'eau pour aider les communautés dans leur ensemble, et non pas seulement les rapatriés.

« Maintenant nous sommes prêts à offrir un large éventail de services aux réfugiés qui souhaitent rentrer », a ajouté J.-M. Fakhouri. Il a souligné néanmoins que l'UNHCR n'encourage pas encore les réfugiés à rentrer chez eux, mais a adressé ce message : « Il y a un nouveau gouvernement à Khartoum, il y a un nouveau gouvernement à Juba. Ils devraient au moins penser à rentrer. »

Lors de la cérémonie de départ à Kakuma, Gideon Koncellah, le Ministre kényan de l'immigration, a assuré les quelques 72 000 Soudanais réfugiés restés dans le camp que « le gouvernement kényan ne force personne à quitter le Kenya. Nous sommes simplement témoins du souhait de rentrer de nombre d'entre eux. »

En effet, de nombreux Soudanais réfugiés à Kakuma ont exprimé leur impatience pour que l'UNHCR organise un transport vers leur région aussi.

« Dès que possible, nous voulons rentrer à Bahr el Gazal. Le Soudan est mon pays, ce n'est pas le pays de quelqu'un d'autre, je devrais donc être le premier à partir », a affirmé Akwei, un orphelin de 18 ans qui a passé plus de la moitié de sa vie à Kakuma avec ses cinq frères.

J.-M. Fakhouri s'est engagé à ce que l'UNHCR étende les zones d'assistance au retour. Le premier rapatriement organisé au départ du Kenya était symbolique, ont dit plusieurs porte-paroles samedi, car le Kenya a occupé un rôle primordial dans la préparation des accords de paix - dont la signature s'est déroulée à Nairobi, sa capitale, le 9 janvier 2005 - qui ont mis fin à 21 ans de guerre civile.

M. Fakhouri a assuré que le mois prochain, l'UNHCR prévoit de commencer le rapatriement des réfugiés au Sud-Soudan depuis la République centrafricaine et la République démocratique du Congo. Il a également indiqué que 18 000 réfugiés soudanais réfugiés en Ethiopie ont demandé à l'UNHCR de les ramener chez eux, ce qui est prévu pour début 2006.

Les réfugiés qui rentraient chez eux samedi ont emporté avec eux leurs précieux effets - des matelas, des toits de tôles ondulés et des vélos - avec des couvertures, des bâches, des jerrycans, des sets de cuisines et d'autres articles que l'UNHCR leur avait donnés pour les aider à recommencer une nouvelle vie chez eux.

Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies leur ont distribué deux semaines de rations alimentaires, puis à nouveau trois mois de denrées à l'intérieur du Sud-Soudan. Les rapatriés auront ensuite la possibilité de travailler sur des projets communautaires pour obtenir du PAM encore trois mois de nourriture.

Plusieurs familles rapatriées samedi ont laissé des proches au camp de Kakuma. Gideon Koncellah, Ministre kényan de l'immigration, a promis que son gouvernement allait mettre en place un nouveau bureau d'immigration pour faciliter les visites des Sud-Soudanais au Kenya pour revoir leurs proches.

Après des années d'exil dans un camp de réfugiés au Kenya, des réfugiés soudanais ont traversé les magnifiques contrées du Sud-Soudan avec le premier convoi du rapatriement organisé par l'UNHCR, qui a commencé officiellement samedi.

« Revenez non pas comme réfugiés, mais en tant que citoyens soudanais libres », les a-t-il invités.

Par Kitty McKinsey à Kakuma et Nadapal