Le HCR salue le bateau de croisière qui a sauvé 22 personnes en mer Egée
Le HCR salue le bateau de croisière qui a sauvé 22 personnes en mer Egée
GENEVE, 8 juin (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a salué le capitaine et l'équipage du MS Noordam, un bateau de croisière enregistré aux Pays-Bas, pour avoir sauvé 22 personnes dont le bateau avait coulé en mer Egée.
Mardi, tôt dans la matinée, le MS Noordam naviguait dans les eaux claires de la mer Egée, lorsqu'un matelot travaillant à l'arrière a aperçu une personne qui flottait dans l'eau. Une mission de sauvetage a immédiatement été lancée grâce à un bateau de sauvetage rapide et deux embarcations.
Deux heures plus tard, 22 personnes, portant toutes des gilets de survie, étaient à bord, le personnel médical du bateau s'occupant de celles ayant besoin de soins. La dépouille d'un enfant mort sans gilet de sauvetage a été repêchée plus tard par les autorités grecques, selon la compagnie de navigation.
Le Noordam, un bateau de croisière de 82 500 tonnes, enregistré aux Pays-Bas, appartient à Holland America Line. Il était en route du port grec de Santorin vers la ville touristique de Kusadasi, le long de la côte turque de la mer Egée. C'est à quatre miles de la côte de l'île grecque de Samos que les personnes en danger ont été aperçues. Aucune information supplémentaire n'est disponible sur le temps qu'elles ont passé en mer.
« Nous sommes très heureux d'avoir pu aider tant de personnes dans ces circonstances si terribles. L'équipage est intervenu de manière remarquable », a indiqué dans un communiqué Stein Kruse, le Président de la Holland America Line.
Les rescapés étaient originaires de différents pays, dont la Somalie et l'Iraq. Ils ont été autorisés à débarquer à Kusadasi, en Turquie, quelques heures après leur sauvetage.
« La Holland America Line est fière de l'équipage du MS Noordam, qui a bien agi en sauvant des vies », a précisé le capitaine du navire, Johannes Mateboer, lors d'une liaison radio avec la côte. « La décision prise par le bateau d'aider les personnes en danger imminent de mort s'inscrit dans le respect absolu de ses obligations morales et légales. »
En vertu du droit international, les capitaines de bateau ont l'obligation de secourir toute personne en détresse en mer. Les personnes secourues en mer devraient être débarquées à l'étape suivante, où elles devraient être admises.
« Nous tenons à saluer le capitaine et l'équipage du MS Noordam pour cette action humanitaire et pour leur respect du droit et des usages internationaux », a précisé le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres à Genève. « Nous remercions aussi le Gouvernement de la Turquie pour avoir reçu ces personnes dans le besoin. »
« Cet incident souligne le besoin urgent, pour les Etats, de coopérer afin d'éviter ces tragédies qui surviennent à un rythme presque journalier dans la Méditerranée et ailleurs, lorsque des personnes cherchent par tous les moyens à partir en quête d'une vie meilleure ou d'un refuge », a ajouté Ant*nio Guterres.
« Vu le nombre croissant des décès en mer, le problème de l'immigration irrégulière est désormais sur l'agenda international. Des milliers de personnes ont perdu la vie cette dernière décennie. Même si l'immigration illégale est devenue plus difficile, des migrants africains tentent toujours de rejoindre l'Europe et prennent davantage de risques.
« Rarement une semaine ne se passe sans les nouvelles d'un bateau de fortune ayant sombré avec tous les passagers à son bord, de corps humains sans vie rejetés sur les plages de vacances du sud de l'Europe, et de personnes ayant payé de lourdes sommes à des passeurs, dont la dernière préoccupation concerne le bien-être de leurs clients », a affirmé Erika Feller, la Haut Commissaire assistante en charge de la protection, lors de l'ouverture d'une conférence sur l'interception maritime et le secours en mer dans la Méditerranée.
La conférence de Madrid, organisée par l'UNHCR avec le financement de l'Union européenne et se déroulant grâce à l'hospitalité du Gouvernement espagnol, a réuni des représentants des Etats méditerranéens, l'Union européenne et des organisations partenaires, au sujet d'une meilleure compréhension des dynamiques de mouvements maritimes. Les participants ont également cherché à promouvoir une coopération réelle et efficace face aux dimensions humanitaires et aux questions de protection du problème de migration irrégulière.
La Turquie est un pays de transit pour un grand nombre de personnes essayant de rejoindre l'Europe occidentale. Depuis la fin des années 90, la Turquie a fait des efforts considérables pour améliorer le cadre institutionnel, légal et administratif, ainsi que les procédures pour la migration et l'asile.
L'UNHCR travaille étroitement avec l'Organisation maritime internationale (OMI) et d'autres agences des Nations Unies pour sauvegarder le régime international de recherche et sauvetage, afin d'apporter soutien et conseils aux capitaines qui viennent en aide aux réfugiés et aux demandeurs d'asile en difficulté en mer.
Alors que les capitaines sont constamment sollicités pour augmenter leur efficacité et réduire leurs coûts, il est essentiel qu'ils continuent de prendre le temps et la peine de secourir les personnes en danger - qu'il s'agisse de réfugiés ou de toute autre personne en détresse.
En septembre dernier, un bateau danois, le Eli Maersk, a retrouvé 39 personnes naufragées dans le Golfe d'Aden. Un autre bateau danois, le M.V. Clementine Maersk, a sauvé 27 personnes en détresse sur un boat people dans la mer Méditerranée en mai l'année dernière. En 2001, le cargo norvégien MV Tampa a porté secours à 433 demandeurs d'asile dérivant sur un bateau de pêche près des côtes australiennes.