Le HCR signe un accord avec le Viet Nam et le Cambodge au sujet des Montagnards
Le HCR signe un accord avec le Viet Nam et le Cambodge au sujet des Montagnards
GENEVE, 26 janvier (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a signé avec le Viet Nam et le Cambodge un accord qui règle diverses questions touchant les réfugiés et les demandeurs d'asile Montagnards, actuellement en attente au Cambodge. L'accord définit les conditions de la réinstallation et du rapatriement. Il précise que les rapatriés au Viet Nam ne feront pas l'objet de poursuites et ne seront pas soumis à la discrimination.
Le protocole d'accord a été signé mardi à Hanoï, après deux jours de discussions entre les trois parties concernées. Il s'agissait de trouver une solution pour quelque 750 Montagnards, un groupe ethnique minoritaire des hauts plateaux du centre du Viet Nam, qui sont entrés au Cambodge et sont hébergés dans des sites temporaires sous la protection du HCR.
« Nous avons décidé que cet accord ne couvrirait que ce groupe de réfugiés et ne s'appliquerait pas nécessairement aux membres de la minorité montagnarde qui pourraient fuir le Viet Nam dans l'avenir », a déclaré la directrice de la protection internationale du HCR, Erika Feller, à l'issue de la cérémonie de signature à Hanoï.
« Toutefois, s'il donne les résultats espérés, cet accord servira de base pour l'avenir », a-t-elle ajouté.
L'accord appelle à une prompte réinstallation des Montagnards qui désirent être réinstallés dans des pays tiers, et à un retour rapide au Viet Nam de ceux qui souhaitent être rapatriés. Les Montagnards qui ne veulent ni être réinstallés dans un pays tiers, ni regagner le Viet Nam disposeront d'un délai d'un mois après la détermination de leur statut de réfugié pour opter pour la réinstallation ou le retour au Viet Nam.
« S'ils ne prennent pas de décision, le gouvernement royal du Cambodge et le HCR travailleront avec le gouvernement vietnamien pour les ramener au Viet Nam de manière organisée et dans des conditions de sécurité, conformément au droit national et au droit international », énonce l'accord.
Le gouvernement vietnamien a donné des garanties écrites que les rapatriés ne feront pas l'objet de sanctions, ne seront pas soumis à la discrimination et ne seront pas poursuivis pour avoir quitté le pays illégalement.
L'accord précise que le HCR et le Viet Nam se consulteront et coopéreront au sujet des visites aux rapatriés dans les hauts plateaux du centre du Viet Nam.
En novembre 2004, l'UNHCR avait indiqué qu'il était préoccupé par le fait qu'un nombre croissant de Montagnards arrivaient au Cambodge, pensant, à tort, que l'organisation pourrait les aider à récupérer les terres qui leur avaient été confisquées. Il leur avait été clairement expliqué que le HCR ne pouvait pas les aider en la matière, et quelques demandeurs d'asile avaient exprimé le souhait de regagner le Viet Nam. D'autres, qui avaient déjà été reconnus comme réfugiés, avaient, dans leur immense majorité, refusé la réinstallation. Ainsi, près des trois quarts des 150 personnes auxquelles une réinstallation aux Etats-Unis avait été proposée, ont décidé de ne pas partir. Le Cambodge a déclaré à maintes reprises que l'intégration locale n'était pas envisageable pour les Montagnards.