La nouvelle Présidente du Libéria appelle les réfugiés à rentrer dans leur pays

GENEVE, 16 janvier (UNHCR) - Dans une vidéo enregistrée lundi pour l'UNHCR peu avant son investiture, la Présidente du Libéria a lancé un appel aux centaines de milliers de réfugiés libériens vivant en Afrique de l'Ouest, leur demandant de rentrer chez eux et de prendre part à l'effort national de reconstruction.

« Soyez assurés », a déclaré Ellen Johnson-Sirleaf, « que votre gouvernement souhaite votre retour. Il travaillera, avec vous, pour vous permettre de vous réinstaller dans votre communauté, de trouver du travail et vous aider à accéder aux services de base indispensables à une vie normale. Vos compatriotes vous attendent pour entreprendre, main dans la main, la reconstruction de notre nation. »

Ce message filmé de la Présidente sera intégré à une campagne d'information auprès des quelque 190 000 réfugiés libériens dispersés dans toute l'Afrique de l'Ouest. Nombre d'entre eux ont suivi de très près le processus politique en cours dans leur pays d'origine afin de décider si et quand ils allaient rentrer chez eux. Pour la plupart, les élections qui se sont déroulées sans heurt en novembre dernier ont été le signe qu'après 14 ans de troubles et de violences, le Libéria était à nouveau sur le chemin de la paix et de la stabilité.

L'UNHCR et ses partenaires se préparent à accélérer l'opération de rapatriement afin de profiter du bon état des routes pendant la saison sèche, qui dure de novembre à juin.

Toutefois, le succès de ce rapatriement dépendra moins de considérations logistiques que des programmes de développement établis sur le long terme pour soutenir un redressement durable du Libéria. La Présidente Johnson-Sirleaf a d'ailleurs reconnu que beaucoup de réfugiés s'inquiètent de ne pouvoir retrouver un toit ou un emploi lorsqu'ils rentreront.

« Ayant été loin de chez vous pendant si longtemps, nous comprenons que vous ayez des appréhensions, des peurs et des inquiétudes, notamment au sujet de la sécurité, du manque d'hébergement et de services de base, tels que les écoles, les centres de santé, les problèmes fonciers et les perspectives économiques, pour n'en citer que quelques-unes », a-t-elle expliqué.

La nouvelle Présidente a cependant fortement encouragé les réfugiés libériens à rentrer. Son nouveau gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour aider les rapatriés de retour après tant d'années passées hors du pays.

« C'est notre volonté », dit-elle, « de travailler avec l'UNHCR et d'autres partenaires humanitaires pour créer un environnement viable pour les rapatriés et les déplacés pour qu'ils cohabitent pacifiquement avec les anciens combattants et les communautés locales. »

Au sommet du conflit libérien, plus de 850 000 personnes ont été déplacées lors des troubles et des violences - un demi-million d'entre elles à l'intérieur du Libéria, le reste s'étant dispersé dans toute l'Afrique de l'Ouest. Depuis la signature en 2003 de l'Accord de paix global, 500 000 personnes sont rentrées dans leurs villages d'origine, dont près de 200 000 réfugiés et 300 000 déplacés.

Dans la perspective du retour proche d'un plus grand nombre de réfugiés, la réintégration et la reconstruction demeurent des priorités clés. L'UNHCR continuera à mener des projets communautaires, comme réparer l'hébergement, les routes, les points de distribution d'eau, les écoles et les cliniques. Les rapatriés eux-mêmes jouent un rôle essentiel dans les travaux de réparation et les projets aident à leur fournir des emplois, dont ils ont grand besoin.

La Présidente Ellen Johnson-Sirleaf, qui a décrit la tâche de reconstruction du Libéria comme colossale, a appelé la communauté internationale à poursuivre son aide.

« Etant donnés les défis logistiques qui existent au Libéria, il faut que les donateurs apportent leur soutien à l'UNHCR afin d'organiser la réintégration immédiate des rapatriés dans leurs communautés », explique-t-elle. Elle insiste cependant sur le fait que la responsabilité ultime de reconstruire le Libéria revient au peuple libérien lui-même.

« La contribution de chaque Libérien est fondamentale », dit-elle. « Nous devons être les premiers à agir, avant de solliciter une aide extérieure. C'est la raison pour laquelle je lance cet appel à chacun d'entre vous au nom du nouveau gouvernement et vous demande de rentrer et de participer à l'effort de reconstruction et de renaissance de votre pays, afin qu'à nouveau nous puissions nous distinguer au sein de la communauté des nations. »