Les Montagnards vietnamiens en route vers une nouvelle vie en Finlande
Les Montagnards vietnamiens en route vers une nouvelle vie en Finlande
PHNOM PENH, 11 mai (UNHCR) - Des mois après avoir traversé la jungle pour chercher asile dans le nord-est du Cambodge, 27 réfugiés montagnards, originaires des hauts plateaux du centre du Viet Nam, sont en route vers la Finlande : ils vont y commencer une nouvelle vie, dans un climat bien différent de ce qu'ils ont connu jusqu'ici.
Les réfugiés ont quitté, mardi soir, la capitale du Cambodge, Phnom Penh, pour la ville d'Oulu, sur la côte finlandaise. Ils étaient enthousiastes mais nerveux lorsque l'équipe de l'UNHCR leur a expliqué le mode de vie de leur nouvelle patrie. Ils sont les premiers d'un groupe de 72 Montagnards qui ont accepté d'être réinstallés en Finlande.
« J'ai vu beaucoup de sourires et entendu quelques éclats de rire pendant notre présentation. Ils semblaient un peu nerveux, mais enthousiastes pour leur nouvel avenir », a déclaré un responsable de la protection de l'UNHCR.
Les inquiétudes principales des réfugiés concernent le prix de la vie, dont ils ont entendu dire qu'il est très élevé en Finlande, ainsi que l'accès à l'éducation et la possibilité pour eux de travailler dans leur nouveau pays.
« J'ai entendu dire que la Finlande est un pays très cher. Je n'ai pas d'argent ; comment vais-je faire pour vivre là-bas ? », a demandé Chung Rolan, la trentaine, père inquiet de quatre filles.
« Dans mon pays, j'étais fermier, je ne suis pas allé à l'école. Je me réjouis de la possibilité d'aller à l'école en Finlande », a-t-il ajouté.
Un autre réfugié a déclaré qu'il serait triste de se séparer des amis et des parents avec qui il avait vécu à Phnom Penh.
Un second groupe de Montagnards doit s'envoler pour la Finlande au début du mois de juin, après avoir suivi un cours de familiarisation culturelle cette semaine.
La plupart des réfugiés montagnards au Cambodge ont préféré être réinstallés aux Etats-Unis, où existe une large communauté de Montagnards. D'autres sont partis pour la Suède ; et le Canada accepte également de réinstaller des Montagnards. Le Cambodge a toujours insisté sur le fait que l'intégration locale des Montagnards n'est pas une option envisageable.
Au début du mois de novembre, l'UNHCR s'est inquiété du nombre de Montagnards qui se rendaient au Cambodge en croyant, à tort, que l'agence pourrait les aider à récupérer des terres qu'ils réclamaient. Lorsqu'ils se sont rendus compte que l'UNHCR ne pouvait pas les aider dans leurs revendications, certains demandeurs d'asile ont déclaré qu'ils voulaient rentrer au Viet Nam. D'autres, qui avaient déjà reçu le statut de réfugiés, ont refusé toute idée de réinstallation.
En janvier, un accord qui vise à résoudre les problèmes des 750 Montagnards ayant fui au Cambodge a été signé à Hanoï entre l'UNHCR, le Viet Nam et le Cambodge. Depuis, la majorité des réfugiés choisissent la réinstallation dans un pays tiers.
« Ceux qui désirent être réinstallés attendent désespérément et impatiemment leur chance. Par contre, il y a ceux qui ne le souhaitent pas et peu leur importe que les autres partent », a expliqué un responsable de la protection de l'UNHCR.
En mars, 35 Montagnards ont volontairement décidé de rentrer au Viet Nam, dans le cadre de l'accord de janvier, selon lequel le gouvernement vietnamien donne des garanties écrites pour la protection des rapatriés : ils ne seront ni punis, ni jugés, ni victimes de discrimination en raison de leur départ illégal.
101 Montagnards supplémentaires ont demandé l'asile et ont vu leur demande refusée. Ils devront rentrer au Viet Nam. Aucune date n'est prévue pour leur retour.
Par Jennifer Pagonis