Le lauréat Nansen fait construire une école dans un camp de réfugiés au Yémen
Le lauréat Nansen fait construire une école dans un camp de réfugiés au Yémen
CAMP DE RÉFUGIÉS DE KHARAZ, Yémen, 10 septembre (HCR) - L'organisation qui, en 2011, s'est vu attribuer la distinction Nansen pour l'aide essentielle qu'elle apporte aux réfugiés arrivés sur les côtes du Yémen a consacré son prix à la construction d'une école dans un camp de réfugiés. Cet établissement, dont le besoin se faisait lourdement ressentir, accueillera 350 élèves.
Depuis 1995, la Société pour la solidarité humanitaire (SSH) s'emploie à fournir une assistance aux réfugiés qui, souvent arrivent traumatisés, déshydratés et en état de malnutrition, après leur traversée en haute mer depuis la Corne de l'Afrique. Les équipes de la SSH patrouillent le long des côtes yéménites, recueillent des survivants et les transfèrent vers les centres d'accueil et le camp de réfugiés de Kharaz où l'ONG a fait bâtir une école primaire grâce à laquelle chaque enfant pourra recevoir une instruction et, ainsi, se développer pleinement.
Faisant l'éloge de la Société pour la solidarité humanitaire pour avoir procédé à la construction d'une seconde école primaire, grâce au prix de 100 000 dollars reçus parallèlement à la distinction Nansen, le Représentant du HCR au Yémen, Naveed Hussain, a déclaré que le HCR était « fier d'avoir un tel partenaire de choix et de confiance ».
Instaurée en 1954, la distinction Nansen pour les réfugiés est décernée chaque année à une personne ou à une organisation pour son engagement exceptionnel en faveur des réfugiés. Elle est dotée d'une médaille et d'un prix de 100 000 dollars des États-Unis offerts conjointement par la Suisse et la Norvège.
Dans la Corne de l'Afrique, sécheresse, conflits, instabilité politique et violations des droits fondamentaux ont entraîné la multiplication du nombre de réfugiés, de demandeurs d'asile et de migrants qui fuient en quête de sécurité, de protection et d'ouvertures économiques. C'est sur les périls qu'il leur faut si souvent affronter pour parvenir au Yémen que la SSH, forte de la haute distinction qu'elle a reçue en 2011, entend attirer toujours plus l'attention du monde.
Le Yémen, dont la tradition d'hospitalité envers les réfugiés est notoire, accueille depuis 1991 des Somaliens. Ceux-ci y sont aujourd'hui plus de 225 000 et depuis le début de l'année plus de 56 000 autres réfugiés et migrants ont rejoint les côtes yéménites.
La population du camp de Kharaz, dans le gouvernorat de Lahj, dépasse actuellement 19 500 personnes - avant tout des Somaliens. Elle ne cesse d'augmenter en raison tant de nouvelles arrivées de la Corne d'Afrique que d'un afflux de réfugiés plus anciens que les désordres civils de l'année dernière ont chassés des zones urbaines où ils étaient installés.
Environ 3700 élèves sont scolarisés à l'école primaire au camp de réfugiés de Kharaz, soit un taux d'inscription de 86%. La nouvelle école dispose de six salles de classe pouvant recevoir 350 enfants, d'une salle des maîtres et des toilettes. Cette nouvelle école a permis de réduire les effectifs dans les classes de niveaux inférieurs, ainsi que les distances de parcours pour les jeunes enfants.
« En consacrant les 100 000 dollars de la distinction Nansen à la construction de cette école dans le camp de Kharaz, la Société pour la solidarité humanitaire (SSH) a comblé de joie les jeunes écoliers et leurs parents », a déclaré M. Nasser Salim Ali al-Hamaïry, fondateur de la SSH. « Par l'implantation de cette école près du centre du camp, les parents sont encouragés à envoyer leurs enfants à l'école. »
L'achèvement des travaux de construction de l'école a été marqué par une cérémonie d'inauguration à laquelle ont participé la SSH, le HCR, Save the Children et des délégués des réfugiés.
« Cette école est notre cadeau aux réfugiés, et c'est grâce au comité Nansen que nous avons pu le leur offrir », a déclaré M. al-Hamaïry en cette occasion. « La SSH est résolue à aider tous ceux qui en ont besoin, où qu'ils se trouvent : c'est un devoir moral issu de l'Islam et de la culture yéménite. »
Par Teddy Leposky, au camp de réfugiés de Kharaz, Yémen.