Après le séisme, mobilisation contre les grands froids au Pakistan
Après le séisme, mobilisation contre les grands froids au Pakistan
ISLAMABAD, Pakistan, le 4 janvier (UNHCR) - Les survivants du tremblement de terre et les humanitaires rassemblent leurs forces pour faire face au terrible hiver dans la zone du Pakistan frappée par le séisme, alors que le climat empire depuis une semaine et que la pluie et la neige sont tombées sans discontinuer pendant des jours.
Le mauvais temps, qui a commencé samedi soir, a déversé des torrents de pluie et jusqu'à 12 centimètres de neige sur le nord du Pakistan, clouant au sol les vols humanitaires pendant trois jours, causant des glissements de terrain ainsi que le blocage des routes dans une bonne partie des zones affectées par le tremblement de terre. Quelques cas isolés d'inondations et de tentes endommagées ont été observés dans plusieurs camps.
« Certaines tentes qui n'avaient pas été dressées correctement se sont effondrées sous le poids de la neige. Nous les avons remplacées et des ONG aident les personnes concernées à clouer les pieux et à tendre les cordes », indique Morgan Morris, responsable de l'équipe de l'UNHCR à Muzaffarabad. « Nous conseillons aux gens de prévenir les inondations et d'améliorer le système d'écoulement des eaux, en creusant une tranchée autour de leur tente, ce qui empêche l'eau de s'infiltrer, et en créant un écoulement pour évacuer les eaux. »
Elle ajoute que certains camps établis spontanément et qui avaient refusé l'assistance de l'UNHCR lors de la récente campagne de préparatifs hivernaux ont commencé à accepter l'aide humanitaire pour se protéger contre le froid himalayen. A ce jour, 68 familles du camp d'Interloop ont bénéficié d'une distribution d'urgence de couvertures et de bâches en plastique.
A Batagram, après trois jours de pluie ininterrompue, une partie du camp de Batagram-Maidan a été inondée. « Ces tentes ont été dressées dans des champs de riz qui ont donc naturellement retenu l'eau », explique le responsable d'équipe de l'UNHCR à Batagram, Bujar Restani. « Nous travaillons avec le département des travaux et services du district afin d'améliorer l'écoulement des eaux et d'explorer diverses options telles que la surélévation des tentes avec des blocs en béton. »
On a aussi cherché des abris pouvant servir de solution de rechange, y compris le bâtiment d'un lycée et un camp voisin. « Nous avons trouvé 100 tentes pour eux au camp de Pak-China et amené des chefs de communauté pour une visite sur place. Ils sont venus, ont regardé mais finalement ils ont préféré ne pas partir », explique Restani. « Ils voulaient absolument rester, même sous le pluie et dans la boue. Nous avons essayé d'établir un système de famille d'accueil mais personne n'a accepté de bouger, même de cent mètres. Nous n'avons donc pas d'autre choix que d'améliorer les conditions sur place. »
A Bagh, le personnel de l'UNHCR a visité plus de 10 camps sans recenser de dégât causé par les récentes tempêtes. « Il y avait des bâches en plastique pour imperméabiliser toutes les tentes car nous venions juste de terminer notre distribution pour l'hiver », remarque le responsable d'équipe Khosrow Hakmanesh. Des préparatifs sont cependant en cours pour un relogement dans des camps conçus avec de meilleurs équipements.
« Le camp de Namanpura, qui a une capacité de 300 familles, est plein à 90 pour cent. Le camp de Mangbajeri est à moitié occupé et peut accueillir 350 familles », affirme Khosrow Hakmanesh. « Avec le gouvernement, nous avons identifié un troisième site et nous prévoyons de débuter le transfert des personnes vers la mi-janvier. »
Depuis le week-end, aucun des centres de l'UNHCR n'a été le témoin de mouvements importants de personnes depuis les montagnes ou les hautes vallées. Bagh a recensé 40 nouvelles familles et Muzaffarabad 50 autres, arrivées par petits groupes au cours des derniers jours.
« Même s'il tombe davantage de neige, l'armée ne s'attend pas à une arrivée massive de personnes car ils estiment que les gens localisés sur les hauteurs se débrouillent bien », dit Khosrow Hakmanesh depuis Bagh.
La responsable d'équipe de l'UNHCR à Muzaffarabad, Morgan Morris, ajoute « les gens n'affluent pas ici peut-être car les organisations humanitaires ont réalisé un excellent travail en les aidant sur place, ou parce que les routes sont bloquées et qu'ils ne sont pas en mesure de venir. »
Dans l'éventualité d'une arrivée de survivants du séisme dans les camps, poussés à venir chercher de l'aide par les mauvaises conditions climatiques, l'UNHCR se tient prêt à aider le gouvernement du Pakistan pour prendre en charge 50 000 nouveaux venus. De nouveaux sites tels que Bakrial, Namanpura et Mangbajeri ont été établis et d'autres camps agrandis, comme Meira et Havelian.
Tous les regards se tournent maintenant vers la nouvelle attaque du froid, attendue dans les jours prochains. Pour atténuer les effets de l'hiver, l'UNHCR et le gouvernement commenceront, ce week-end, la distribution de 40 000 réchauds dans les camps de secours. Le risque d'incendie de tentes a conduit le gouvernement à préférer un chauffage communautaire dans la Province frontière du Nord-Ouest alors que, dans le Cachemire pakistanais, les autorités ont donné leur feu vert pour une distribution individuelle, étant donné l'espace restreint dans beaucoup de camps.
Conscients du risque potentiel d'incendie, l'UNHCR et ses partenaires ont lancé une campagne d'information sur la sécurité anti-incendie et la prévention, distribuant des tracts sur les choses à faire et à ne pas faire lors de l'utilisation du feu dans les camps. L'agence contribue également aux efforts consentis par les autorités pakistanaises pour fournir des extincteurs et des seaux remplis de sable pour lutter contre les incendies.
En sa qualité d'agence responsable de la gestion des camps, l'UNHCR apporte son soutien au gouvernement pakistanais et aux organisations non gouvernementales dans plus de 300 camps humanitaires établis suite au séisme dans la Province frontière du Nord-Ouest et le Cachemire pakistanais.
Par Vivian Tan