Sud-Soudan/RDC : les réfugiés sont prêts au retour, les Dinka arrivent à Juba
Sud-Soudan/RDC : les réfugiés sont prêts au retour, les Dinka arrivent à Juba
Alors que les réfugiés sud-soudanais sont prêts à rentrer chez eux après plus de deux décennies d'exil, un groupe de réfugiés originaires de la République démocratique du Congo, est prêt à quitter le Sud-Soudan pour rentrer dans leur pays d'origine après plus de 40 ans d'exil.
Nous sommes actuellement en plein processus d'enregistrement de quelque 1 700 réfugiés congolais qui se trouvent au Sud-Soudan depuis plus de 4 décennies. Le groupe a fui les violences post-indépendance et le coup d'Etat qui a porté Mobutu Sese Seko au pouvoir en 1965 dans un pays qu'il a alors appelé Zaïre (maintenant RDC). Ils étaient installés à Juba qui est récemment devenue la capitale du Sud-Soudan, que l'on nomme aussi le Nouveau Soudan. Bien qu'une grande partie du groupe soit née au Sud-Soudan et soit parfaitement intégrée dans la société soudanaise, certaines personnes ont exprimé leur souhait de rentrer sur la terre de leurs ancêtres et ont demandé l'aide de l'UNHCR pour ce rapatriement. Il est maintenant pour nous possible de le faire.
Nous avons travaillé en coopération très étroite avec la Commission soudanaise des réfugiés (COR) en identifiant les réfugiés et en les enregistrant. L'enregistrement est prévu pour être terminé vendredi et l'UNHCR espère commencer les premiers rapatriements par avion aussitôt que possible. La plupart des congolais rentreront dans les régions près de Kisangani, Bumba, Akete ou Banduka, dans la partie Est de la RDC.
Cependant, nous continuons nos préparatifs pour commencer le rapatriement volontaire des réfugiés soudanais depuis les pays voisins, avec un premier convoi a priori prévu pour quitter le camp de Kakuma dans le nord-ouest du Kenya à la mi-décembre pour Kapoeta, 180 km à l'est de Juba et pour Bor à 200 km au nord de la capitale du Nouveau Soudan.
La semaine dernière, nous avons aidé deux délégations de réfugiés depuis le camp de Kakuma à se rendre à Kapoeta et à Bor pour apprécier par eux-mêmes la situation sur le terrain et pouvoir ensuite partager l'information avec les autres réfugiés à leur retour à Kakuma. Malgré le peu de services disponibles après deux décennies de guerre - des routes en mauvais état, des équipements de santé et d'école très limités - beaucoup de réfugiés nous ont dit qu'ils voulaient vraiment rentrer chez eux.
Le long conflit de 21 ans au Sud-Soudan (auquel a mis fin l'accord de paix de janvier 2005) a déplacé plus de 4 millions de personnes à l'intérieur du Soudan, pendant que 500 000 autres trouvaient refuge dans les pays voisins.
Pour faire le point sur le déplacements des 12 000 bergers Dinka et leurs 500 000 têtes de bétail dont nous avons parlé la semaine dernière. Les Dinka, qui ont été déplacés à l'intérieur du Sud-Soudan, ont décidé de migrer avec leurs troupeaux vers leur région d'origine, Bor, dans la région de Jongley. Ils sont divisés en 34 groupes et les premiers groupes ont commencé à arriver à Juba, ces derniers jours. De façon à éviter la congestion de la ville, les soldats de la SPLA (L'Armée de libération du peuple soudanais) ont escorté les différents groupes d'hommes et de bétail, vers les quartiers périphériques de Juba et les ont aidé à traverser le pont en direction de Bor - le seul pont permettant la traversée du Nil Blanc dans la région. Les groupes se déplacent lentement et cela prendra plusieurs semaines avant qu'ils n'atteignent Bor, situé à 180 km au nord de Juba. La seule route entre les deux villes est également minée et les agences des Nations Unies sont inquiètes du nombre de têtes de bétail qui pourraient mourir en chemin. On estime que cela pourrait prendre un mois entier pour que tous les groupes de bétails passent le pont.