Le Haut Commissaire du HCR loue la Syrie pour sa générosité envers les réfugiés iraquiens

DAMAS, Syrie, 8 février (UNHCR) - Au début de sa visite de deux jours en Syrie, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a remercié jeudi le pays pour son extraordinaire générosité envers le million d'Iraquiens qui ont fui la violence dans leur pays d'origine.

Lors de réunions avec différents représentants du Gouvernement syrien, incluant le Vice-président Farouk Shara, le Ministre de l'intérieur Bassam Abdelmajied et le Ministre adjoint des affaires étrangères Faisal Mikdad, António Guterres a fait part de sa reconnaissance pour le soutien de la Syrie envers les Iraquiens déracinés et a appelé à une implication internationale plus importante pour soulager le fardeau humanitaire qui pèse sur la région.

« La Syrie et la Jordanie en particulier sont extrêmement généreuses envers les Iraquiens et la communauté internationale doit aussi fournir sa part d'efforts », a indiqué António Guterres, qui est à la fin de sa mission dans quatre pays, dont l'Arabie saoudite, le Koweït et la Jordanie.

Dans l'après-midi, le Haut Commissaire s'est rendu dans une clinique du Croissant-Rouge arabe syrien (SARC) dans le quartier de Sayyida Zainab de Damas, où des dizaines de milliers d'Iraquiens ont recherché la sécurité après avoir fui les violences dans leur pays. Il était accompagné par Abdelrahman Attar, le Président du SARC.

« Je suis fier d'être ici », a indiqué António Guterres dans la clinique en sous-sol, près de laquelle des centaines d'Iraquiens s'étaient rassemblés pour le voir. « Notre partenariat avec le Croissant-Rouge arabe syrien est très important. Nous travaillons ensemble main dans la main pour aider les réfugiés iraquiens en Syrie. J'ai beaucoup d'admiration pour l'excellent travail accompli par le Croissant-Rouge arabe syrien, et nous allons accroître notre coopération pour permettre que davantage de personnes sont effectivement aidées. »

Plusieurs réfugiés iraquiens, incluant de nombreuses veuves vêtues de noir, ont raconté leur fuite depuis l'Iraq et les nombreuses difficultés rencontrées en exil.

« J'ai si peur », a raconté une femme. « Ma maison a été brûlée, mon mari a été assassiné par des milices en présence de nos enfants. Mon fil aîné n'a pas supporté de voir son père tué ainsi et il souffre maintenant d'un traumatisme sévère. Je ne peux pas retourner en Iraq. Tout le monde nous cherche. »

Un autre réfugié, soulevant sa chemise et la jambe de son pantalon, a montré au Haut Commissaire plusieurs cicatrices provenant, selon lui, de blessures infligées par une milice. « Je ne peux pas rentrer en Iraq », a-t-il dit. « Je suis malade de peur et mes blessures me font souffrir. »

Le mois dernier, l'UNHCR a publié un appel de 60 millions de dollars pour ses programmes de protection et d'assistance pour les réfugiés et les personnes déplacées affectés par le conflit en Iraq. L'agence pour les réfugiés intensifie son travail pour soutenir les gouvernements hôtes et les ONG dans la région luttant pour faire face au nombre immense de réfugiés iraquiens. Environ 1,8 million de personnes sont déplacées à l'intérieur de l'Iraq, et deux autres millions en dehors du pays, majoritairement en Syrie et en Jordanie.

« Nous estimons que la visite du Haut Commissaire en Syrie est très importante », a indiqué Abdelrahman Attar, le Président du SARC. « Nous sommes convaincus qu'il attire ainsi une grande attention sur le sort des Iraquiens en Syrie, et au soutien que l'UNHCR fournit et va continuer à fournir aux réfugiés iraquiens, tout spécialement dans les domaines de l'éducation, de la santé et des services sociaux. »

Par Ron Redmond à Damas, Syrie