Le HCR condamne l'attaque survenue à Bagdad et demande à tous les pays d'aider les Palestiniens qui s'enfuient
Le HCR condamne l'attaque survenue à Bagdad et demande à tous les pays d'aider les Palestiniens qui s'enfuient
GENEVE, 14 décembre (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a indiqué jeudi sa préoccupation suite à la violente attaque perpétrée par une milice armée contre un quartier palestinien de Bagdad, faisant au moins neuf morts, dont plusieurs enfants et a demandé à tous les pays d'offrir une solution humanitaire aux Palestiniens qui tentent de fuir l'Iraq.
Mercredi, des milices locales auraient bombardé la zone d'Al Baladiya trois heures durant sans que la police iraquienne ou la Force multinationale ne tente de mettre fin à cette attaque. La milice a aussi empêché les ambulances d'emmener les blessés et les morts à l'hôpital. Au cours de cette attaque, au moins neuf personnes seraient mortes et de nombreuses autres auraient été blessées.
« Nous sommes profondément alarmés par cette attaque et consternés par le manque de protection accordée aux Palestiniens en Iraq. Leur liberté de mouvement est très restreinte et ils n'ont aucune possibilité de quitter le pays, à la différence des Iraquiens, pour trouver un endroit sûr et n'ont pas non plus de communauté pour les protéger », a indiqué Radhouane Nouicer, le directeur régional adjoint de l'UNHCR, basé à Genève.
« Nous lançons un appel urgent au Gouvernement iraquien et aux forces multinationales pour qu'ils fournissent à ce groupe pris pour cible protection et sécurité ou un endroit alternatif sûr. Nous demandons aussi au monde entier de ne plus leur tourner le dos et d'offrir une solution humaine et un endroit sécurisé à ces personnes qui ne peuvent pas s'en sortir », a-t-il ajouté.
Toutefois, les discussions qui se tenaient jeudi avec les autorités iraquiennes ne laissaient pas présumer que quoi que ce soit puisse être fait pour améliorer la protection de cette population.
Le sort exact des personnes blessées pendant l'attaque reste inconnu, certaines familles étant trop effrayées pour emmener leurs proches touchés à l'hôpital ou à la morgue. D'autres craignent trop pour leur propre sécurité pour rendre visite aux blessés qui ont pu être évacués à l'hôpital grâce à des véhicules privés.
Les violences contre la communauté palestinienne en Iraq ont augmenté ces dernières années, tout particulièrement depuis le bombardement d'une importante mosquée chiite à Samarra en février dernier.
Au cours des derniers mois, des Palestiniens ont été victimes d'enlèvements, d'assassinats ciblés, une augmentation des attaques et des enlèvements ayant été observée ces dernières semaines. Samedi dernier, la même zone d'Al Baladiya a fait l'objet d'une attaque au mortier qui a fait dix blessés, tandis que plusieurs Palestiniens éminents étaient kidnappés.
Précédemment, à plusieurs reprises, des tracts contenant des menaces de mort ont été déposés aux portes des maisons dans des quartiers palestiniens de Bagdad, poussant des centaines de personnes à fuir en direction de la frontière iraqo-syrienne.
A Bagdad, les Palestiniens ont très peur pour leur vie et ont exprimé leur volonté de partir dès que possible. Mais, avec plus de 350 Palestiniens bloqués dans des conditions inhumaines à la frontière entre la Syrie et l'Iraq, il semble qu'aucun moyen de sortie n'existe pour les autres Palestiniens pris au piège dans la capitale.
L'UNHCR a appelé de manière répétée la communauté internationale et les gouvernements à accorder refuge aux Palestiniens. Il a aussi demandé à Israël d'autoriser leur entrée dans les territoires palestiniens occupés et demandé aux Etats arabes voisins de laisser leurs frontières ouvertes.
L'UNHCR a aussi sollicité les pays de réinstallation mais, pour le moment, seul le Canada a donné son accord - en acceptant 64 Palestiniens bloqués pendant des années dans le désert jordanien - et la Syrie, qui a admis 287 Palestiniens en mai 2006, avant de fermer ses frontières aux autres Palestiniens désespérés.
Certains Palestiniens ont fui en Iraq en 1948, d'autres sont nés dans le pays. En 2003, l'UNHCR a enregistré en Iraq 23 000 Palestiniens sur un total évalué à 34 000 et estime que seuls environ 15 000 d'entre eux séjournent encore dans le pays.