Transfert des réfugiés tchadiens de la frontière frontalière peu sûre du Darfour vers un nouveau camp
Transfert des réfugiés tchadiens de la frontière frontalière peu sûre du Darfour vers un nouveau camp
UM SHALAYA, SOUDAN, 12 mai (UNHCR) - Malgré les retards causés par des ânes récalcitrants, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a réussi, jeudi, à transférer près de 500 réfugiés tchadiens.
Ils ont quitté des zones en proie à l'insécurité le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan pour rejoindre un nouveau camp de réfugiés, situé plus à l'intérieur dans le Darfour occidental.
Un convoi composé de 8 camions et d'un bus a permis de transporter 494 réfugiés tchadiens de l'ethnie Daju de Habila, en zone frontalière, à Um Shalaya, au sud-est d'El Geneina, la capitale du Darfour occidental. Trois camions supplémentaires ont transporté les biens des réfugiés et quatre camions transporté leurs ânes.
Le convoi est parti avec trois heures de retard à cause d'ânes récalcitrants qui refusaient de monter à bord des camions. L'Union africaine a fourni une escorte militaire pour accompagner le convoi, qui a pris 6 heures pour parcourir 60 kilomètres.
« Nous travaillons avec l'Organisation internationale pour les migrations pour transporter les réfugiés depuis la frontière vers le nouveau camp », a indiqué la porte-parole de l'UNHCR, Jennifer Pagonis, lors d'une conférence de presse. « Nous prévoyons de transférer environ 1 500 réfugiés par semaine vers le camp, en trois convois de 500 personnes chacun. »
A son arrivée, le convoi a été accueilli par le responsable du camp, l'umda (le chef de plusieurs villages) et des cheiks locaux. Des femmes avaient préparé de la nourriture en signe de bienvenue. Du fait des activités militaires en cours le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan, au moins 13 000 Tchadiens ont fui leurs maisons et trouvé refuge sur le territoire soudanais depuis le début de l'année.
Quelque 5 000 réfugiés se sont temporairement établis à Habila, à 95 kilomètres au sud de la capitale du Darfour occidental, El Geneina. Quelque 3 700 d'entre eux ont fait part de leur volonté d'être transférés dans un nouveau camp situé à Um Shalaya, qui dispose d'une capacité d'accueil de 10 000 personnes.
« La priorité sera donnée à quelques-uns des plus récents arrivants, particulièrement aux enfants, qui souffrent des effets secondaires liés à la malnutrition », a indiqué Jennifer Pagonis. « Environ 3 000 des réfugiés de Habila vivent dans un wadi, une rivière asséchée, sans eau potable, ni sanitaire, ni hébergement décent. »
Le site du camp de réfugiés d'Um Shalaya a été identifié en collaboration avec le Gouvernement soudanais et se situe à environ 20 kilomètres au nord-est de Mornei, l'un des plus grands camps de personnes déplacées dans l'ouest du Darfour. Aujourd'hui, vendredi, les réfugiés sont enregistrés par l'UNHCR et le Comité soudanais pour les réfugiés. Ils reçoivent des kits pour pouvoir construire des abris individuels, ce qui devrait leur prendre deux ou trois jours.
Ils reçoivent également suffisamment de nourriture pour leur permettre de tenir un mois. Le camp a une installation d'eau potable de très bonne qualité et une clinique de soins. Des latrines communes ont déjà été creusées dans la zone de transit ainsi que dans les zones où les réfugiés construiront leurs propres maisons.
Dans le camp, les réfugiés ont été autorisés à se regrouper, sur une base familiale et ethnique. Des parcelles de terre leur sont attribuées par groupe de 12 foyers. La majorité des réfugiés sont de l'ethnie Daju, alors que les autres sont des Burgos ou des Arabes.
En plus des réfugiés présents à Habila, quelque 6 000 à 8 000 réfugiés se trouvent dans la zone frontière de Gelu, à environ 30 kilomètres, au nord-ouest d'El Geneina, dispersés dans 5 camps de fortune et 25 communautés d'accueil.
« Nous avons prévu de commencer à déplacer ces réfugiés dans les 2 à 3 prochaines semaines, mais nous estimons qu'environ seulement 30 % d'entre eux voudront se rendre dans le camp car la plupart vivent avec leurs parents ou des proches de leur tribu », a indiqué Jennifer Pagonis à Genève.
« Nous avons reçu des informations concernant de nouvelles arrivées - allant jusqu'à 7 000 personnes au total - dans la zone frontalière, mais nous n'avons pas encore pu les atteindre à cause de l'insécurité persistante le long de la frontière », a-t-elle ajouté.