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Selon les derniers chiffres, près de 90 000 personnes fuient les combats à Mogadiscio

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Selon les derniers chiffres, près de 90 000 personnes fuient les combats à Mogadiscio

Près de 90 000 personnes ont fui Mogadiscio, ou se sont déplacées vers des zones plus sûres de la ville, pour échapper aux derniers affrontements qui ont éclaté dans la capitale somalienne, déchirée par la violence.
31 Octobre 2007 Egalement disponible ici :
Un petit garçon somalien près de la tente dans laquelle s'est réfugiée sa famille, dans la petite ville d'Afgooye. Depuis samedi, quelque 46 000 personnes se sont dirigées vers Afgooye pour échapper aux dernières violences survenues à Mogadiscio.

MOGADISCIO, Somalie, 31 octobre (UNHCR) - Près de 90 000 personnes ont fui Mogadiscio, ou se sont déplacées vers des zones plus sûres de la ville, pour échapper aux derniers affrontements qui ont éclaté dans la capitale somalienne, déchirée par la violence.

Un travailleur humanitaire se trouvant à Mogadiscio a indiqué, mardi, à l'UNHCR que les combats de samedi, dimanche et lundi étaient « les pires depuis des mois ». Mercredi, la situation dans la ville était plus calme et le nombre de civils en train de fuir semblait diminuer, bien que des personnes continuaient à quitter la capitale ou se préparaient à partir.

Le maire de Mogadiscio, Mohamed Dheere, a diffusé mardi un message radiophonique recommandant aux civils de rester chez eux. Il a expliqué que ses précédentes déclarations demandant l'évacuation des districts proches du grand marché de Bakara, car des opérations de sécurité allaient s'y dérouler, avaient été mal comprises. Certaines personnes semblent avoir été rassurées par ses paroles.

De nombreuses familles veulent cependant se rendre dans des endroits plus sûrs. « L'atmosphère est tendue », a rapporté un travailleur humanitaire somalien à l'UNHCR. « Tout le monde craint que cette accalmie ne dure pas. On pense que les insurgés soient en train de s'organiser et que les violences éclateront à une plus grande échelle. »

Les derniers combats ont opposé les troupes éthiopiennes, qui se trouvent en Somalie pour aider le Gouvernement fédéral de transition, aux insurgés. En début d'année, les affrontements avaient provoqué un exode hors de la ville côtière d'environ 400 000 personnes.

Selon les statistiques les plus récentes, obtenues par des partenaires locaux de l'UNHCR, 46 000 personnes, parmi celles qui ont fui la capitale depuis samedi, se sont installées le long de la route reliant Mogadiscio à Afgooye, qui se trouve à quelque 30 kilomètres à l'ouest. Par ailleurs, quelque 42 000 civils ont soit fui Mogadiscio en direction de zones en dehors de la ville, soit se sont déplacés vers des quartiers plus sûrs dans la ville même.

Les nouveaux arrivants à Afgooye ont rejoint les quelque 100 000 déplacés qui ont fui la capitale plus tôt cette année. Nombre d'entre eux se sont installés dans de petits abris construits par leurs proches, dans les installations qui se sont multipliées dans cette région.

« Des familles entières s'entassent maintenant dans de minuscules cabanes », indique un employé de l'UNHCR à Afgooye. « Celles qui sont arrivées ce week-end espéraient pouvoir regagner la capitale dans quelques jours, mais maintenant qu'elles voient leurs proches installés ici depuis des mois, elles perdent espoir. »

Exilées dans leur propre pays, beaucoup ne cachent pas leur frustration. « Des groupes de personnes protestent de manière spontanée, sollicitent l'aide de la communauté internationale et se demandent pendant combien de temps Mogadiscio va continuer à être détruite », ajoute l'employé de l'UNHCR.

Parmi les déplacés se trouvent un grand nombre de femmes et d'enfants qui ont laissé derrière eux les hommes de la famille pour garder la maison et les biens. Après cet afflux récent, davantage d'abris, de nourriture, d'eau et d'équipements sanitaires sont nécessaires.

Selon les partenaires locaux de l'UNHCR, les 88 000 personnes enregistrées comme ayant fui Mogadiscio sont venues pour la plupart des districts d'Hodan, de Hawl Wadaag, Wardhiigley et Haliwaa. Quelque 17 000 d'entre elles ont rejoint des zones relativement plus sûres à l'intérieur de la ville alors que 56 000 autres sont parties vers la province du Bas Shabelle, dont les 46 000 civils présents à Afgooye. Un autre groupe de 8 000 personnes sont parties dans la province de Moyen Shabelle et quelque 5 600 autres ont rejoint Baidoa, une ville située à 250 kilomètres au nord-ouest de Mogadiscio.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a fourni de l'aide à 78 000 personnes à Afgooye cette année et se prépare à mener d'autres distributions.

Le Gouvernement somalien fédéral de transition avait annoncé en mai que les insurgés avaient été évincés, après trois mois de combats ayant entraîné la fuite de près de 400 000 civils hors de la capitale en proie à l'instabilité. Environ 125 000 d'entre eux sont revenus en ville. Mais le regain de violence a entraîné une seconde vague de départs en juin, avec près de 90 000 personnes ayant fui leur foyer. La plupart d'entre elles ne sont toujours pas rentrées à Mogadiscio.