Les déplacés congolais fuient la reprise des combats près de Goma
Les déplacés congolais fuient la reprise des combats près de Goma
GOMA, République démocratique du Congo, 13 novembre (UNHCR) - Des dizaines de milliers de Congolais déracinés ont été contraints de fuir à nouveau mardi, suite aux derniers affrontements entre les forces gouvernementales et des troupes soupçonnées d'être rebelles, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Les personnes déplacées se trouvaient dans cinq grands camps de déplacés situés près de la ville de Goma, dans la région instable du Nord-Kivu en RDC, selon le communiqué de presse de l'UNHCR, qui a cité le personnel de l'UNHCR selon lequel la panique s'est répandue parmi les déplacés, bien que les camps n'aient, semble-t-il, pas été directement pris pour cible.
« Il y a une attaque et nous devons partir », a déclaré un déplacé interne congolais apeuré à un conseiller de l'UNHCR pour la sécurité sur le terrain dans cette zone.
Au moins 28 000 déplacés internes sur les 38 000 abrités dans les sites de Mugunga I, Mugunga II et Lac Vert sont partis, après les échauffourées survenues mardi à l'aube, dans les collines avoisinant les camps. On pouvait encore entendre des coups de feu et des tirs de mortier sporadiques dans le secteur mardi matin. De plus, des estimations font état de quelque 2 000 personnes ayant fui Bulengo, un site accueillant environ 10 000 déplacés internes.
Le communiqué de presse de l'UNHCR a précisé que la situation était dramatique et critique ; des dizaines de milliers de déplacés internes issus des camps, auxquels se mêle la population locale qui fuit également les combats, s'entassent sur les routes en direction de Goma, sous des pluies torrentielles. Certaines personnes sont en train d'arriver à Buhimba, un site de déplacés internes situé près de Goma, que l'UNHCR a mis sur pied début octobre.
« La principale route vers Sake était couverte de monde ; nous pouvions difficilement circuler », a indiqué Pierre Nazroo, conseiller de l'UNHCR pour la sécurité sur le terrain. « Les personnes déplacées internes vont de site en site, en direction de Goma. »
Selon les premières informations reçues, les déplacés auraient pris avec eux leurs biens et une partie de l'aide reçue dans les camps. Quelques-uns des sites auraient été pillés après le départ des déplacés. Des bâches en plastique, distribuées par l'UNHCR la semaine dernière, couvrent encore un petit nombre de huttes de fortune dans les camps.
« Les équipes de l'UNHCR, conjointement avec d'autres agences des Nations Unies, essaient maintenant d'évaluer la nouvelle situation et les besoins immédiats, notamment en abri, en nourriture et en matière de protection », a indiqué le communiqué de presse.
Les combats incessants dans la province du Nord-Kivu entre les forces gouvernementales, les troupes renégates et les rebelles, depuis décembre 2006, ont mené à la pire crise de déplacement interne dans la région depuis la fin de la guerre civile en 2004. Quelque 375 000 Congolais ont été contraints de fuir leurs maisons dans la province, dont plus de 160 000 personnes au cours des deux derniers mois.
L'UNHCR a appelé « toutes les parties à s'abstenir d'attaquer les personnes déplacées internes et les civils et à trouver une solution négociée pour mettre fin aux violences incessantes qui continuent d'affecter le Nord-Kivu et sa population. »
« Devant les désaccords interethniques grandissants et le renforcement continu des forces militaires, l'UNHCR demeure très préoccupé par les risques d'abus sérieux en matière de droits de l'homme et de violences à l'encontre des populations civiles », a ajouté l'agence pour les réfugiés.