Des donateurs s'impliquent pour soulager le sort des réfugiés en Iran
Des donateurs s'impliquent pour soulager le sort des réfugiés en Iran
TEHERAN, Iran, 29 mai (UNHCR) - Quand il s'agit des réfugiés, les diplomates représentant des pays donateurs en Iran relèvent leurs manches et se déplacent sur le terrain pour évaluer les besoins. Et nombre d'entre eux collectent des fonds eux-mêmes.
Des représentants de pays comme l'Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande, l'Italie, le Mexique, les Pays-Bas, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni font bien plus qu'évaluer des projets ou recommander un financement ; ils organisent aussi des concerts, des ventes de charité ou d'autres actions de sensibilisation sur le sort des réfugiés afghans ou iraquiens en Iran ainsi que des collectes de fonds pour les projets d'assistance aux réfugiés.
Ces efforts viennent en quelque sorte soutenir la contribution significative du Gouvernement iranien, qui accueille actuellement quelque 900 000 réfugiés afghans enregistrés et 54 000 réfugiés iraquiens.
« Il est très important pour les donateurs d'aller sur le terrain et de voir les défis auxquels sont confrontés les réfugiés et les domaines dans lesquels nous pouvons aider », a dit le Consul suisse Sabine Ulmann, qui a rencontré des réfugiés afghans dans le nord-est de l'Iran plus tôt cette année, au cours de sa mission dans la province de Khorasan Razavi avec un groupe de diplomates européens.
Dans la ville de Mashad, ces derniers se sont rendus dans une petite bibliothèque financée par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés. Ils se sont entretenus avec des étudiants réfugiés afghans, qui leur ont parlé de leurs besoins et de leurs préoccupations. Les réfugiés leur ont aussi expliqué certains des défis auxquels ils sont confrontés à leur entrée en université.
L'éducation - son accessibilité et son coût - est la principale préoccupation des réfugiés afghans. La plupart d'entre eux doivent maintenant s'acquitter des frais d'inscription, s'ils veulent que leurs enfants soient scolarisés dans les écoles publiques iraniennes.
Jusqu'en 2004, ils bénéficiaient d'une aide à l'éducation octroyée par l'UNHCR, mais l'agence pour les réfugiés a décidé de concentrer davantage de ressources pour aider à la réintégration des rapatriés afghans dans leur pays natal.
« Plus les réfugiés resteront en Iran, plus il leur sera difficile de rentrer », a indiqué Ali Jafarinejad, le directeur général du Bureau des étrangers et de l'immigration (BAFIA) aux diplomates, en les appelant à un soutien et à une aide, à la fois en Iran et en Afghanistan.
Se rendre dans des sites comme Khorasan Razavi et rencontrer des personnes comme Ali Jafarinejad s'avère très utile pour les diplomates représentant des pays donateurs. Ainsi ils se rendent compte par eux-mêmes des problèmes et ils peuvent évaluer les meilleures façons dont leurs gouvernements peuvent aider.
De nombreuses ambassades à Téhéran apportent leur aide aux réfugiés. La mission belge, par exemple, a donné trois ordinateurs à la bibliothèque Golshahr après la visite à Khorasan Razavi.
L'année dernière, l'ambassade mexicaine a organisé une vente de charité, grâce à laquelle une somme de 12 000 dollars a pu être collectée pour construire des salles de classe pour les femmes réfugiées afghanes dans la province de Kerman. Un groupe de donateurs s'était auparavant rendu dans cette province et avait pu se rendre compte des besoins.
Les ambassades italiennes et norvégiennes, parallèlement, ont travaillé conjointement avec l'agence des Nations Unies pour les réfugiés pour organiser un concert de charité, grâce auquel un projet de l'UNHCR en faveur des enfants réfugiés handicapés a pu être financé, dans la province du Sistan-Balouchistan au sud-est du pays.
L'ambassadeur d'Afrique du Sud, lui-même un ancien réfugié, a fait un don de vêtements, de jouets et de matériel pédagogique pour des réfugiés iraquiens récemment arrivés, alors que l'ambassade de Finlande a alloué des fonds à des agences humanitaires indépendantes travaillant pour améliorer la situation des enfants, y compris des réfugiés.
Au-delà de l'aide humanitaire matérielle, quelques ambassades recherchent à construire une capacité institutionnelle pour aider les réfugiés. L'ambassade des Pays-Bas soutient l'établissement d'un secrétariat pour les réfugiés afghans à l'ambassade afghane de Téhéran. D'autres, notamment les ambassades de Grèce et de Norvège, ont offert de financer des projets spécifiques concernant des réfugiés.
Par Dina Faramarzi à Téhéran, Iran