Les camps ferment mais les équipes mobiles travaillent sans relâche dans les zones frappées par le séisme au Pakistan
Les camps ferment mais les équipes mobiles travaillent sans relâche dans les zones frappées par le séisme au Pakistan
MUZAFFARABAD/BATAGRAM, Pakistan, 12 avril (UNHCR) - Construire, entretenir, démanteler - telles sont les tâches dévolues aux équipes mobiles de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés. Les efforts de secours dans le nord du Pakistan s'achèvent par un retour au point de départ.
Six mois après le tremblement de terre dévastateur du 8 octobre, plus de 70 000 survivants sont rentrés chez eux et 30 camps ont été fermés. Mais le travail des équipes mobiles est loin d'être terminé.
A Muzaffarabad, la capitale du Cachemire pakistanais, les employés chargés du suivi technique des projets à impact rapide règlent les problèmes d'eau et de sanitaire dans le camp de Dahra Sayyedah. En l'espace de quatre jours, ils ont réussi à établir 20 latrines, 10 douches, cinq lavoirs et un réservoir d'eau de 6 000 litres.
« Même si la priorité actuelle va à l'aide au retour, nous ne pouvons ignorer les conditions difficiles qui prévalent dans les camps où sont installées certaines personnes qui ne pourront peut-être pas rentrer chez elles immédiatement », explique Morgan Morris, le coordinateur des secours d'urgence pour l'UNHCR à Muzaffarabad.
La plupart des 1 427 personnes que compte le camp de Dahria Sayyedah viennent des montagnes voisines et ont perdu leurs maisons lors des glissements de terrain. S'assurer du respect des normes élémentaires de vie dans les camps est l'une des priorités de l'UNHCR. L'agence est en effet le chef de file pour la gestion des camps dans le cadre de la réponse conjointe apportée à la crise par les Nations Unies.
La gale représente l'une des difficultés persistantes dans les camps. Cette maladie de peau est due à un problème d'hygiène et de sanitaires. Récemment, quelque 2 000 cas ont été identifiés dans plusieurs camps de Muzaffarabad.
La semaine passée, les équipes mobiles de gestion des camps ont distribué des traitements contre la gale dans le camp de Jalalabad Park. « C'est le deuxième camp en deux jours où nous terminons la distribution de traitements contre la gale », a expliqué un membre de l'équipe de Best, le partenaire d'exécution local de l'UNHCR. « En une demi-journée, nous avons donné des produits désinfectants, du savon et des baquets en plastique à 209 familles. »
Les bénéficiaires ont aussi reçu des informations sur les moyens de traiter et de prévenir l'apparition de maladies comme la gale et les poux. Par ailleurs, les équipes mobiles ont identifié des cas médicaux plus sévères qui ont été orientés vers l'Organisation mondiale de la Santé pour recevoir l'assistance nécessaire.
« Au début, notre action dans les camps consistait à la construction d'infrastructures (latrines, salles de bain, cuisines communes, pavement des allées) et à la mise en place de services (hygiène et sensibilisation à la sécurité contre le feu) », note Michael Zwack, directeur du groupe de gestion des camps. « Maintenant que les gens rentrent chez eux, nous nous concentrons sur le nettoyage des sites d'implantation des camps. »
Dans la Province frontière du Nord-Ouest, trois camps humanitaires situés près de Batagram ont été fermés après que 21 000 personnes soient rentrées dans leur village d'origine depuis le 10 mars. Au camp de Kund, les équipes mobiles sont engagées dans la gestion des déchets solides, le démantèlement de l'infrastructure restante ainsi que la réhabilitation du site. En trois jours, l'environnement du site a retrouvé son état initial d'avant l'établissement du camp.
Dans les camps de Maidan et de Banian fermés fin mars, la réhabilitation des sites a commencé la semaine dernière et l'UNHCR travaille avec ses partenaires pour démonter les équipements sur place.
Dans d'autres zones, nos équipes continuent à surveiller la fermeture des camps pour s'assurer que toutes les agences concernées démantèlent les structures qu'elles ont construites et nettoient les sites pour minimiser les nuisances environnementales », a indiqué Tako Ganai, planificateur de site pour l'UNHCR.
« Les questions environnementales ont un impact direct non seulement sur les éléments physiques alentour mais aussi sur la santé et le bien-être des populations vivant dans la zone », a-t-il ajouté. « Dans le cadre de l'opération humanitaire post-séisme, nous avons la chance de pouvoir profiter des dizaines d'années d'expérience de l'UNHCR dans l'établissement et la gestion des camps de réfugiés dans le monde entier. »
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés déploit actuellement 50 équipes mobiles dans la zone du séisme, grâce au soutien financier du Service d'Aide Humanitaire de la Commission européenne (ECHO) et de l'organisation gouvernementale britannique, le Department for International Development (DFID).
Par Fatma Bassiouni à Muzaffarabad et Batagram